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Autonomie

Comment Transpolis dégrippe la chaîne de mobilité

Progressivement mis en service depuis un an, Transpolis permet aux chercheurs, industriels et opérateurs de tester les véhicules autonomes en conditions réelles. Un laboratoire conçu en associant public et privé, de façon à répondre à l’ensemble des besoins.

Transpolis est déjà une affaire qui marche. Après 2,8 millions d’euros en 2018, « nous devrions faire un peu plus 3 millions de chiffre d’affaires en 2019 et davantage l’année prochaine », annonce Stéphane Barbier, son directeur du développement. Une cinquantaine de clients (constructeurs, opérateurs, équipementiers, organisme de formation, etc.) utilisent ou ont déjà réservé le circuit pour y effectuer des tests et valider des solutions de mobilité. En fait, très vite après sa création en 2011, la SAS Transpolis, qui commercialise l’utilisation de cette vraie-fausse ville laboratoire et des infrastructures qui occupent une autre partie de son terrain, a engrangé des revenus en rachetant Liersa, un organisme qui effectue des tests d’équipements de la route. C’est dire que recherche appliquée et développement économique se conjuguent à la perfection sur ce site de 80 hectares, un ancien camp militaire situé dans l’Ain entre Lyon et Ambérieu. Il emploie déjà 25 personnes, en premier lieu des informaticiens. Et en bordure de ce site, « un espace est déjà envisagé pour construire une technopole, c’est-à-dire, des bureaux que les entreprises pourront louer pour avoir des ingénieurs sur place », continue Stéphane Barbier.

Progressivement mis en service en août 2018, Transpolis a été officiellement inauguré le 2 juillet par un aréopage de partenaires, représentatifs du mélange public-privé qui a financé cette aventure en réunissant 20 millions d’euros, « dont 12,8 millions d’euros apportés par l’État et différentes collectivités », résume Stéphane Barbier. L’origine de ce projet remonte à 2008. « Il est apparu très vite, dans la conception de Transpolis, que les rôles de chacun des acteurs devaient être définis très précisément, résume Hélène Jacquot-Rimbal, présidente de l’Ifsttar. L’État doit assumer le cadre réglementaire, les industriels se concentrent sur l’opérationnel, et les usagers utilisent. » Le préfet de l’Ain, Arnaud Cochet, a salué le « caractère d’anticipation et visionnaire des promoteurs de Transpolis, car il y a onze ans, personne ne pensait que le véhicule autonome deviendrait réalité ». Clou de l’inauguration, les participants ont eu droit à une démonstration dans l’artère principale de la fausse ville. Une voiture autonome roulant à petite vitesse a su éviter un autre véhicule qui déboîtait, pour épargner un mannequin sur un vélo, avant de réussir son freinage d’urgence devant un autre faux piéton qui traversait sur un passage protégé.

Un site prisé des équipementiers

À l’évidence, le site connecté avec la 5G fait la part belle au véhicule autonome. Le Sytral terminait de tester une navette Navya du groupe Berthelet, actionnaire de Transpolis depuis 2018 et, notamment, l’interaction du véhicule avec les feux de signalisation qu’il peut faire passer au vert. Le site sert aussi de terrain de jeu à Iveco Bus, qui équipe un de ses bus de 12 mètres d’un système d’automatisme mis au point par Easymile. Doté d’un jumeau numérique, Transpolis permet de tester de nombreux cas d’usage avant homologation. Cet équipement « unique en Europe », selon ses promoteurs, est également très prisé des équipementiers pour tester des bornes, des barrières de sécurité et des innovations, comme cette dalle lumineuse développée par Colas pour signaler des passages piétons, ou des lampadaires qui savent s’allumer en cas de mouvement de personnes ou de véhicules. « Faire partie de la gouvernance de Transpolis est important dans le sens où cela donne accès à une communauté qui échange sur les innovations », souligne-t-on chez Lacroix. Bref, Transpolis ville-laboratoire devrait voir sa population augmenter rapidement.

Qui sont les actionnaires et partenaires publics et privés?

La SAS Transpolis, société de services, qui commercialise l’accès aux prestations du circuit des Fremantaux et de celui de la Valbonne (Ain), compte une quinzaine d’actionnaires. Dès l’origine, en 2011, Adetel, Aixam, Colas, Eve, Ifsttar, Volvo-Renault Trucks, Vibratec l’ont constitué, rejoints ensuite par Berthelet, la Banque des territoires, la FFC, Groupama Rhône-Alpes, Sequanta, le SER, Vicat. S’ajoutent des partenaires technologiques (Acome, Bouygues, Ericsson, Lacroix, Ojbenious Selux, Sensys et institutionnels, DGE, région Auvergne – Rhône-Alpes, département de l’Ain, métropole de Lyon, communauté de commune de l’Ain, cluster CARA).

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Auteur

  • Marc Fressoz
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