L’agglomération grenobloise ne fait pas mystère de ses ambitions de réduire ses émissions de CO2 le plus rapidement possible. Elle avait, à cette fin, commandé quelques bus hybrides diesel / électrique en juin 2014. Mais comme l’a rappelé un de ses représentants lors des RNTP 2019 à Nantes, c’était la dernière fois que le diesel devait être utilisé comme prolongateur d’autonomie. Cette volonté ouvrait donc la voie des possibles pour une innovation: la version électrique hybride gaz rechargeable du Businova de Safra, une première en France.
Transdev a donc finalisé la commande le 1er octobre du seul véhicule hybride gaz capable de rouler en mode zéro émission sur un parcours donné, le classant ainsi dans le groupe 1 des véhicules propres. Prévu pour être homologué en octobre 2020, ce bus offrant 65 places devrait être mis en circulation dans un an sur le réseau de l’agglomération grenobloise géré par le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) et exploité par la Semitag.
À l’initiative de ce test, Lemon, le laboratoire d’expérimentation des mobilités de l’agglomération grenobloise en suivra le bon déroulement. Son objectif est d’expérimenter en zone périurbaine un véhicule alternatif au 100 % électrique. Ce dernier présente comme caractéristiques majeures une autonomie de 235 km dont 135 km en mode gaz (d’où réduction des deux tiers des émissions de CO2), un mode zéro émission comme nous l’avons vu plus haut et un encombrement réduit pour les zones périurbaines escarpées. Sa longueur ne dépasse pas 10,50 m et sa largeur 2,35 m (contre 2,55 m pour les bus classiques). Ce gabarit spécifique prend en compte les contraintes de voirie de la ligne 21 du réseau. D’une longueur de 8 km, elle relie Seyssins à Claix, deux villes du sud-ouest de l’agglomération grenobloise.
Les différents partenaires se laissent dix mois pour analyser les performances et la fiabilité de ce nouveau véhicule dont le surcoût d’investissement est de l’ordre de 30 000 €. Le constructeur revendique un retour sur investissement de l’ordre de cinq ans, son ambition étant d’en commercialiser quelques dizaines d’exemplaires par an. Si l’expérimentation s’avère concluante, la Semitag pourrait passer une commande minimale de 5 à 8 véhicules à Safra pour équiper une ligne entière de son réseau.
À la faveur des 60 millions d’euros investis depuis 2014 dans le renouvellement du parc de bus de l’agglomération grenobloise, le verdissement de la flotte se poursuit à marche forcée. En l’espace de cinq ans, la part du diesel est passée de 73 à 22 % seulement. Plus en détail, le gros des 229 bus, soit 53 %, est alimenté par du bioGNV. Un quart des bus sont hybrides (diesel/électrique). Dotés d’un système Stop and Start, ils émettent 20 à 30 % de CO2 en moins par rapport à un bus diesel. Enfin, 22 % des bus roulent encore au diesel. Cette part va diminuer puisque 8 bus d’une flotte totale de 51 véhicules seront sortis du parc d’ici la fin de l’année. Ils seront remplacés par huit bus articulés bioGNV et par les premiers Aptis électriques (7 exemplaires commandés).
