La possibilité donnée aux départements d’adapter les limitations de vitesse à la dangerosité des routes serait-elle un leurre? Serge Descout, le président du conseil départemental de l’Indre, n’est pas loin de le penser: « Le retour à 90 km/h est inapplicable en l’état. » De fait, le texte qui permettrait une réadaptation des limitations de vitesse est un article de la loi LOM. Et les préconisations (en fait des obligations) permettant le retour aux 90 km/h, formulées par le Conseil national de la sécurité routière (CNSR), semblent avoir été conçues pour l’empêcher. « Si on ne veut pas le retour de la limitation à 90 km/h, qu’on nous le dise clairement! Il faut effectuer des études d’accidentalité sur les cinq dernières années, une étude sur le bénéfice de passer à 90 km/h plutôt que 80 km/h, identifier des portions de voie de plus de 10 km sans intersection, relever les cas d’accidents mortels sur ces portions, s’assurer qu’aucun véhicule agricole ou vélo n’y circule… Tout cela est complètement irréaliste dans notre territoire rural. Enfin, il faudrait que les bandes de roulement offrent 3,50 m de largeur de chaque côté. » Dans l’Indre, ce sont quelque 400 km que le conseil départemental souhaiterait repasser à 90 km/h, soit près de 10 % du réseau routier local.
