Pour son 27e Congrès national, la FNTV a choisi de se pencher, à la manière d’Antoine de Saint-Exupéry, sur la place du transport routier de voyageurs dans la mobilité de demain. Des évolutions réglementaires à leur traduction dans les marchés publics, en passant par les difficultés de recrutement et la montée en puissance du numérique, les transporteurs et leurs partenaires, réunis à la Maison de la Chimie, ont exploré différentes voies de réflexions et de débats.
Quelle sera la place de l’autocar dans les mobilités de demain? Si la question figurait au cœur du 27e Congrès de la FNTV, il faut bien reconnaître que la réponse n’a pas été apportée au cours de cette journée du 16 octobre. L’essentiel n’était pas là. Il fallait avant tout poser les problématiques, rappeler l’apport considérable du mode routier dans l’offre globale de déplacements, l’expertise des professionnels, mais aussi leurs difficultés face à la crise des recrutements, aux conditions d’exécution des marchés publics, et les coûts liés à la transition énergétique. Face à la nécessité de développer l’offre de mobilité décarbonée, l’autocar fait forcément partie de la réponse à apporter. À travers des voies dédiées et la mise en place de lignes de cars express, par exemple, comme l’a indiqué Jean-Marc Zulesi, député des Bouches-du-Rhône, soulignant que l’on ne pourra pas faire circuler des trains partout. L’autocar est déjà une grande partie de la réponse aux besoins de déplacement, a déclaré en substance Bernard Roman, président de l’autorité de régulation des transports: « Il existe 3 000 gares ferroviaires en France, alors que 15 000 communes sont desservies par des lignes interurbaines conventionnées. Chaque jour, 900 000 personnes prennent le TER, 1,2 million de passagers empruntent un Transilien, et 2 millions de jeunes montent dans un car scolaire. »
Défendre l’avenir de l’autocar, c’est d’abord lui permettre de continuer à assurer ses missions. Et s’engager dans un effort de pédagogie et de communication pour rendre le métier de conducteur plus attractif. Le président de la FNTV, Jean-Sébastien Barrault, a rappelé le projet de modification de 21 à 18 ans de l’âge de passage du permis D. Une disposition qui pourrait voir le jour avec le vote de la LOM, tout en étant assortie de certaines mesures de limitation. Les jeunes seraient ainsi dédiés à la conduite de véhicules de moins de 22 places. Le plus important, comme l’a souligné Jean-Baptiste Maisonneuve, vice-président de la FNTV, « est de ne pas exclure le transport scolaire du champ d’application de cette mesure ».
Le point fort de la journée a été la signature d’une convention de coordination entre la FNTV et le ministère de l’Intérieur, en conclusion du colloque. Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, et Jean-Sébastien Barrault, président de la FNTV, ont signé une convention sur la coordination de la sécurité dans le transport routier interurbain de voyageurs. Grâce à cette convention, des partenariats étroits et formalisés vont se développer entre, d’une part, les services de police, les services de la Préfecture de police de Paris, les unités de gendarmerie et, d’autre part, les unions régionales de la FNTV et les opérateurs de transport afin de lutter contre toutes les formes de criminalité et de délinquance, contre la fraude et les incivilités dans le transport routier de voyageurs et les gares routières. « Les 3 000 entreprises du secteur et leurs 100 000 salariés, ainsi que les millions de passagers que nous transportons chaque jour, vont bénéficier au quotidien des fruits de cette coopération », a souligné Jean-Sébastien Barrault, président de la FNTV.
La promotion des « enquêtes administratives de sécurité » auprès des entreprises favorisera la qualité des recrutements de conducteurs, en particulier en cette période de pénurie qui touche durement le secteur. Un autre volet de cette convention a pour objectif de favoriser la reconversion des gendarmes adjoints volontaires et des adjoints de sécurité de la Police nationale et leur insertion professionnelle dans les entreprises.
