La Deutsche Bahn aurait finalement renoncé à céder cette année Arriva, sa filiale de bus et de trains à l’étranger, le montant espéré de la transaction étant jugé trop faible, selon l’entourage de la direction. La cession d’Arriva devait permettre à la DB (20 milliards d’euros de dettes) de se constituer une cagnotte de plusieurs milliards, en vue de poursuivre son développement. La vente devait apporter à l’opérateur ferroviaire jusqu’à 4 milliards d’euros (desquels il faudrait déduire le remboursement d’un milliard d’euros de dettes d’Arriva, et les sommes colossales liées à la pension de retraite-maison des salariés), selon la presse allemande. Certains experts estimaient la valeur de la filiale à entre trois et trois milliards et demi d’euros.
La société d’investissements américaine Carlyle (222 milliards de dollars d’actifs gérés) était jusqu’à fin octobre présentée comme la seule en lice pour la reprise d’Arriva. Carlyle avait entamé des négociations exclusives avec la maison mère, s’imposant face à d’autres investisseurs potentiels tels que Apollo Global Management, le gestionnaire d’actifs allemand DWS, Stagecoach et la filiale de la SNCF Keolis. Ces deux derniers ne s’intéressaient qu’à une partie d’Arriva.
L’option d’une entrée en bourse, un temps envisagée, serait également écartée en raison des incertitudes liées au Brexit. Le siège d’Arriva se trouve en Grande-Bretagne, où l’entreprise réalise 60 % de son chiffre d’affaires.
Arriva, que Deutsche Bahn a acheté à l’État britannique en 2010 pour 1,5 milliard de livres sterling, entretient une flotte de bus et de trains dans 14 pays européens, notamment au Danemark, en Pologne et en Espagne et compte 53 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros. Arriva a transporté l’an passé deux milliards de passagers. Les incidents fréquents sur les lignes (trains annulés, retards systématiques) en Grande-Bretagne, avaient incité le ministre britannique des Transports, Grand Shapps, à évoquer l’hypothèse d’une renationalisation.
