La Centrale d’achat du transport public (CATP) commence à voir les résultats découlant de son travail sur le développement des nouvelles filières dont l’électrique.
Marc Delayer: Au-delà de la standardisation des matériels, il faut travailler sur le développement des nouvelles filières. C’est ainsi que la CATP, en tant qu’outil des collectivités territoriales, a pris ses responsabilités en investissant du temps sur le véhicule électrique pour devenir le lien entre les collectivités territoriales et les constructeurs. Les uns ayant besoin de connaître le prix des véhicules quand les autres souhaitaient mieux identifier des volumes d’achat. Le lancement des appels à manifestation d’intérêt, en 2015 et en 2016, en collaboration avec le GART, a ainsi permis à la filière d’orienter les investissements nécessaires à la production. Nous en voyons les résultats aujourd’hui.
Quant à la standardisation des matériels, c’est avant tout sur l’investissement qu’elle peut avoir un impact, grâce à la mutualisation de l’expertise sur l’achat, et notamment une bonne identification des besoins, et la négociation de garanties qui permettent de faire baisser les prix. En outre, grâce aux retours d’expérience intégrés systématiquement aux nouvelles consultations, l’impact sera également important sur les coûts d’exploitation.
Enfin, dans le contexte actuel de transition écologique, il nous semble que le partage d’expérience entre les réseaux est une source importante de progrès dans les pratiques et d’économie à plus ou moins long terme. À ce stade, l’enjeu est de maîtriser les coûts d’exploitation de ces nouvelles technologies. Pour autant, les conditions d’acquisition et d’exploitation d’un véhicule électrique sont propres à chaque réseau.
M. D.: La CATP propose une offre complète qui permet de simplifier l’acquisition de véhicules électriques. Au-delà du véhicule, c’est tout un système dont il faut s’équiper, mais liberté est laissée aux réseaux de choisir d’acquérir les chargeurs et les batteries avec le véhicule, ou de leur proposer d’autres solutions, tout en étant soucieux de l’interopérabilité de ces équipements. Nous alertons également les collectivités et leurs réseaux sur la nécessité de s’assurer de la capacité du fournisseur d’énergie à se raccorder au dépôt et à fournir l’énergie nécessaire, mais, pour autant, ils restent en charge de la gestion des travaux.
Concernant la gestion de charge intelligente pour l’électrique, plus couramment appelé SmartCharging, chaque acteur du marché en a sa propre définition. Pour la CATP, le SmartCharging est un système permettant de répartir intelligemment les puissances de charges par bornes et de planifier les charges afin de répondre de manière optimale aux besoins en exploitations des réseaux. Il y a aussi une notion économique puisque la charge doit se faire lorsque le coût de l’électricité est le plus bas possible. Le SmartCharging peut être intégré dans le cadre de l’acquisition d’un système véhicule, à condition que les chargeurs soient également intégrés au marché.
M. D.: La CATP n’en propose pas pour l’instant. Les solutions d’avitaillements en GNV sont très diverses. Elles sont souvent gérées par les collectivités avec des partenaires locaux et dans un contexte dépassant le transport public avec, par exemple, des démarches de valorisation de déchets locaux pour produire du bioGNV. Cette dimension locale est l’un des atouts de cette filière.
