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CAF prépare la construction des nouvelles rames Intercités

Trois mois après la décision en conseil d’administration de la SNCF d’attribuer à CAF un contrat portant sur l’acquisition de vingt-huit rames Confort 200 et de soixante-quinze autres en option, de nouvelles précisions ont été apportées sur ce nouveau matériel Intercités apte à 200 km/h.

Le remplacement des voitures Corail n’a assurément pas été un dossier simple à mener. D’autant que ce matériel mis en service à partir de septembre 1975 constitue toujours une référence en matière de qualité de suspension. Certes, le renouvellement de ce parc comportant plusieurs milliers de voitures a déjà été assuré, pour partie, par des matériels dérivés des plateformes régionales Régiolis (Alstom) et Regio2N (Bombardier).

Mais, devenu entre-temps autorité organisatrice des transports des lignes Intercités, l’État souhaitait, pour sa part, disposer d’un matériel spécifique pour couvrir des relations à longue distance. Initiée dès 2011-2012, cette réflexion a abouti au lancement d’un appel d’offres européen pour la fourniture de 28 rames fermes et 75 en option. C’est finalement l’outsider CAF qui a été retenu le 24 octobre 2019. Pour ce contrat, d’un montant estimé à 700 millions d’euros, la SNCF a tenu à préciser que « l’offre de CAF s’est avérée être la meilleure sur les critères de performance technique, de confort, d’innovation et de prix ».

Sans doute que le look des futures rames Confort 200 s’inspirant de celui des rames à grande vitesse « a séduit les décideurs qui souhaitaient, ainsi, assurer aux territoires non desservis par des trains à grande vitesse la même qualité de desserte qu’avec ces derniers », explique Francis Nakache, directeur général de CAF France.

Des rames à dix caisses

Peu de précisions avaient filtré jusque-là sur les caractéristiques générales des futures rames. Elles sont à présent mieux connues, même si elles vont être affinées au travers de la mise en place d’un plateau commun réunissant les équipes de la SNCF et du constructeur.

Les Confort 200 seront des rames articulées à motorisation répartie composées de dix caisses. Leur capacité sera de 420 places dont 103 en première classe. Surtout, elles seront autrement plus accessibles que les voitures Corail qu’elles remplaceront, grâce au plancher quasiment plat sur toute la longueur de la rame. Cette disposition permettra, notamment, d’assurer un service de restauration à la place, les rames étant équipées d’un office de restauration. L’accent a également été mis sur le confort des sièges. Certaines relations comme Paris-Toulouse exigent, en effet, six heures de temps de parcours. Enfin, les rames disposeront de la meilleure connectivité possible grâce à un réseau Wi-Fi offrant une connexion haut débit de dernière génération. Ce système est intégré à un service au sol et obtient, selon CAF, « une performance supérieure aux autres solutions grâce à des technologies innovantes d’agrégation de canaux ». En outre, pour l’utilisation de la téléphonie mobile, l’expérience utilisateur sera améliorée grâce à l’amplification du signal.

Une douzaine de rames par an

Les clients des lignes Paris – Clermont-Ferrand et Paris – Limoges – Toulouse vont, toutefois, devoir être patients car ce n’est pas avant mi-2023 qu’ils devraient pouvoir profiter du nouveau confort apporté par ces rames. Le calendrier du programme est, en effet, mieux connu à présent. L’assemblage final des rames intégrant des chaudrons et des bogies produits en Espagne devrait débuter à Bagnères-de-Bigorre (Pyrénées-Atlantiques) à partir de la mi-2021. Puis, les premières rames devraient subir une intense campagne d’essais à partir de 2022. Elle conduira à l’homologation attendue quelques semaines avant la mise en service effective des rames. Puis, les livraisons se feront au rythme d’une douzaine de rames par an.

Ce n’est donc pas avant fin 2025-début 2026 que les voyageurs des deux lignes Intercités précitées pourront profiter à plein du nouveau confort apporté par les rames Confort 200. Les rames Corail pourront, alors, céder la place à l’issue de quelque cinquante années de service, une belle preuve de la robustesse de leur conception. Il sera intéressant de voir si la SNCF décide ou non d’améliorer les temps de parcours grâce aux capacités d’accélération et de décélération du nouveau matériel. D’autant que les travaux de voie conduits sur les deux lignes seront, en grande partie, terminés.

Dès lors que la qualité du matériel aura été confirmée, CAF pourrait progressivement bénéficier de levées d’options. Quinze d’entre elles sont ainsi susceptibles d’assurer le renouvellement complet des rames Corail assurant actuellement la desserte de la transversale Bordeaux-Marseille.

Pour ce qui constitue une surprise, le constructeur ne compte pas uniquement sur des commandes passées par l’État via la SNCF pour garnir son carnet de commandes. Outre la SNCF pour d’autres dessertes interrégionales, des opérateurs privés, des loueurs de matériels et même des Régions se sont, en effet, déclarés intéressés par ce nouveau matériel. Pour ces dernières, sans doute aussi séduites par un prix contenu, les versions dérivées de matériels régionaux ont, semble-t-il, montré leurs limites en termes de confort et d’agrément à bord pour les relations à longue distance que constituent les dessertes interrégionales.

Naissance d’un nouveau pôle ferroviaire

Nul doute que le site de Bagnères-de-Bigorre est en train de changer d’envergure grâce à l’engagement de ce nouveau contrat. À la faveur « d’un projet de renouvellement/extension du site, les surfaces de production vont être quasiment doublées à 20 000 m2. Le montant des travaux qui seront achevés au début de l’année 2021 est de l’ordre de 30 millions d’euros. Les effectifs vont, dans le même temps, être portés à 350 personnes au lieu des 150 actuelles », confirme Francis Nakache. C’est donc « un nouveau pôle ferroviaire d’envergure mondiale », comme l’a caractérisé Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, qui est en train de voir le jour à Bagnères-de-Bigorre. Pour autant, il reste des aménagements à effectuer pour que la production ferroviaire puisse être acheminée… par le rail. La ligne Tarbes – Bagnères-de-Bigorre est actuellement fermée à tout trafic. Des discussions ont donc lieu avec l’État, SNCF Réseau et la Région pour que cette ligne soit rouverte dans les meilleurs délais. Des études en cours détermineront le montant des travaux à effectuer.

CAF dispose déjà par ailleurs d’un plan de charge renforcé grâce à un contrat conclu avec la RATP pour la rénovation des rames MI2N circulant sur la ligne A du RER. Les premières des 43 rames concernées devraient sortir d’usine au cours du premier semestre 2020. Le site continue de produire également des rames de tramways pour Luxembourg ainsi des locotracteurs pour la RATP.

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Auteur

  • Olivier Constant
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