À quelques semaines des élections locales, on peine à trouver des candidats qui ne proposent rien en matière de transports. Partout, les déplacements de nos concitoyens apparaissent comme un sujet de premier plan. Parfois même comme la thématique clé de l’élection. La montée en puissance des sujets liés à la mobilité dans la campagne des municipales est-elle pour autant de bon augure pour le secteur? Pas sûr, puisque le jeu politique nécessite de faire le plein des suffrages, et que l’électeur semble se satisfaire des discours les plus simplistes. Sur la gratuité: en oubliant que ce que ne paie pas le voyageur est prélevé dans la poche du contribuable… Sur la transition énergétique: en faisant peser la contrainte sur les transports en commun, pour un gain environnemental symbolique… Sur les nouvelles mobilités, en faisant passer la trottinette et le vélo électriques pour les attributs du citoyen modèle…
Le marketing politique ne s’embarrasse pas de la réalité concrète. Mais à force de faire le grand écart, notre démocratie cultive les fractures. Dans la succession des séquences, les municipales vont remplacer le débat sur la réforme des retraites. Ce dernier n’est d’ailleurs pas clos, mais qu’importe. L’essentiel, c’est de garder le rythme, et d’éviter de s’attarder sur ce qui fâche. Par exemple: la grève qui a paralysé les transports franciliens est-elle démocratique? Peut-on accepter qu’une catégorie de salariés bloque durablement l’économie de la première région de France? Sans porter de jugement de valeur sur les motifs qui ont déclenché la grève, il est permis de s’interroger. Certains pays ont instauré une obligation de service aux heures de pointe dans les transports publics. Ceux qui doivent travailler malgré tout, ceux qui n’ont pas débrayé, ont subi les retards, les allongements de temps de trajet, les bouchons ou les rames de métro bondées.
Après des semaines de grèves et de perturbations, la SNCF s’est empressée de mettre en vente 5 millions de billets à 35 euros, « pour faire oublier la grève », ont répété les communicants maison. Faut-il comprendre qu’après avoir perdu 1 milliard d’euros, l’opérateur ferroviaire n’a pas besoin de restaurer ses comptes? Bien sûr, l’opération porte sur les activités concurrentielles, et non sur les transports conventionnés. Mais on comprend mal comment ceci pourrait compenser cela.
En raison d’un problème technique survenu lors de la transmission des données, la colonne « Résultat net » du classement des PME du transport routier de voyageurs, publié dans notre précédent numéro, comporte de nombreuses erreurs. Le tableau corrigé fera l’objet d’une nouvelle publication dans notre prochain numéro.
