Les conducteurs qui circulent dans une zone à faible émission ne connaissent pas toujours ses limites exactes, ou si un pic de pollution est en cours. La société Ingerop, en collaboration avec Supervision, leader mondial du traitement d’images vidéo, a conçu le système ING-ZFE, un dispositif pédagogique d’information des conducteurs de véhicules circulant à proximité d’une zone à faibles émissions. « La loi d’orientation des mobilités n’a pas pris en compte l’aspect informatif et préventif. Finalement, peu de personnes connaissent vraiment les interdictions en cas de pic de pollution et les limites des zones concernées. Dans la région lilloise, il y a eu 28 jours d’interdiction sur une période de 90 jours du fait des pics de pollution. Les arrêtés de circulation pour les véhicules les plus polluants étaient pris la veille au soir, et de nombreux conducteurs ont été verbalisés sans avoir eu cette information au préalable. Il nous a semblé utile d’apporter une solution », indique Frédéric Gavel, directeur adjoint du service équipement et systèmes d’Ingerop, alors qu’il présentait sa solution lors du Salon ATEC-ITS.
Le prototype développé est doté du dispositif Lapi (Lecture automatisée de plaques d’immatriculation) et interfacé avec le fichier SIV, ce qui permet d’identifier sa classe Crit’air. Dans un souci de respect des données personnelles, les renseignements relatifs à une identification plus précise du véhicule n’ont pas été retenus. Ici, les informations relevées par les caméras permettent seulement d’afficher sur un panneau à message variable si le véhicule est autorisé ou non à circuler. ING-ZFE, qui n’existe actuellement qu’a l’état de prototype, a été testé sur réseau privé. Les partenaires doivent encore finaliser la présentation des messages variables (mobiles, fixés sur un candélabre ou un pont, voire les deux) et le message à diffuser (donner tout ou partie de la plaque, afficher un smiley positif ou négatif, ou bien la mention autorisé / pas autorisé à rouler). Ingerop indique être en discussion avec une ville et une métropole pour installer des prototypes, les tests pouvant démarrer après l’installation des futures équipes municipales. Outre la fonction d’information à destination des conducteurs, les caméras pourraient également être mises à profit pour des opérations de comptage (horaires, jour, par catégories de véhicules…), de mesures de vitesse ou de taux d’occupation.
