Newsletter S'inscrire à notre newsletter

Magazine

Chine: comment les bus de Shenzhen se sont organisés face au coronavirus

Premier opérateur urbain en Chine à avoir converti l’intégralité de sa flotte à l’électrique, Shenzhen Bus a affronté deux mois de confinement. Un retour d’expérience intéressant, même si l’ensemble des mesures prises est difficilement duplicable.

Mégalopole de 13 millions d’habitants et plus grande ville migrante de Chine, Shenzhen émerge tout juste d’une période de confinement de deux mois. Un défi pour l’opérateur de transports publics Shenzen Bus Group (SZBG), qui gère 13 000 véhicules, tous électriques. Le 20 mars dernier, Hallie Liao, responsable du développement international de l’opérateur, a profité du webinar1 organisé par l’ONG allemande Tumi (Transformative Urban Mobility Initiative) pour détailler la façon dont son groupe s’était organisé. Un exercice qui tient autant du partage des bonnes pratiques que d’une mise en avant du soft power chinois. « L’une de nos premières mesures concerne la mise en place d’une cellule de crise, capable de suivre la situation 24 heures sur 24 », rapporte Hallie Liao. Cette dernière a détaillé plusieurs mesures clés, dont certaines sont encore inapplicables en France, faute de matériel sanitaire, d’équipement logiciel, ou par respect de la vie privée (mais pour combien de temps?).

Protection du personnel. SZBG, qui compte 30 000 employés, a invité son personnel qui revenait de congé d’une région infectée à rester quinze jours en isolement. Deux cas ont été repérés et traités à cette occasion. Les lieux de vie (50 cantines, vestiaires, etc.) ont été régulièrement désinfectés, avec l’instauration de tranches horaires pour contrôler l’affluence. Tous les conducteurs, comme le reste du personnel, sont équipés de masques.

Protection des bus. Des bâches de plastiques ont été tendues derrière la cabine du conducteur. Les entrées avant ont été condamnées. La ventilation a été stoppée et la compagnie recommande de rouler vitres ouvertes pour maintenir une bonne aération. Les bus ont été nettoyés (manuellement) après chaque service, les dépôts ventilés deux à trois fois par jour pendant 30 minutes. Les arrêts de bus ont été désinfectés par la municipalité.

Services réduits. Les fréquences ont été réduites, les lignes interurbaines supprimées, d’autres lignes repensées. Pour assurer le maintien des distances de sécurité à l’intérieur des bus, leur taux de remplissage était fixé à 50 % maximum.

Passagers. Les passagers non munis de masque ne pouvaient pas monter à bord des bus. SZBG a mis en place 14 points de contrôle de température à ses principales stations. En plus du tracking de leur téléphone portable, couplé aux données médicales, les usagers étaient invités à télécharger (volontairement?) une application proposée par le réseau social WeChat qui retraçait tous leurs déplacements. Selon l’entreprise, aucun cas de coronavirus n’a été détecté sur son personnel ou chez ses passagers jusqu’à présent.

Et maintenant. Le confinement levé, le trafic reprend lentement, à 50 à 60 % de sa capacité normale. SZBG indique tester d’autres moyens plus efficaces et rapides pour stériliser les bus, à l’aide de tunnels à UV par exemple, et entend se préparer à réagir « encore plus rapidement » en cas de nouvelle crise.

Retour au sommaire

Auteur

  • Grégoire Hamon
Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format