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Italie: transports et tourisme sinistrés par la crise du Covid-19

Frappés de plein fouet par la crise sanitaire, les transports italiens ont allumé les feux de détresse. L’association nationale du transport routier de voyageurs (Anav), qui évoque une perte de 300 M€ par mois pour le secteur et un prolongement de la crise jusqu’à l’automne prochain, a saisi le Gouvernement.

Les transports en commun qui circulent encore sont vides, les autocaristes ont éteint leurs moteurs et les réseaux d’autopartage, bien implantés dans la plupart des grandes villes italiennes depuis trois ans, ont quasiment mis la clé sous la porte. « C’est une véritable catastrophe: la fréquentation a chuté de 90 %, les pertes sont estimées à quelque 300 M€ par mois et, à moins d’un miracle, la situation ne va pas s’améliorer avant l’automne prochain », affirme Antonello Lucente, responsable du département économique de l’Anav, l’association nationale du transport routier de voyageurs. Selon les estimations provisoires de cette structure, le transport routier local a perdu 280 M€ en mars, et le transport régional sur moyenne et longue distance un peu plus de 30 M€. Plusieurs sociétés spécialisées dans le transport de passagers sur moyenne et longue distance, comme Flixbus, ont annulé toutes leurs offres. Le scénario est identique pour les autocaristes du transport touristique et scolaire. « Pour les autocaristes du transport occasionnel spécialisés dans le tourisme et le transport scolaire, interrompu depuis le 23 février dernier, la crise va perdurer car même après la levée de l’isolement, les gens auront peur de la promiscuité », analyse Antonello Lucente.

Peur de la promiscuité

L’association Aniasa, qui représente les services de mobilité, estime que le volume d’affaires a baissé de 90 % pour la location avec chauffeur et de 60 % pour le carsharing, depuis l’adoption du confinement à l’échelle nationale. « Nous traversons une crise sans précédent et le secteur des services liés à la mobilité est au bord du précipice, quasiment toutes les réservations ont déjà été annulées jusqu’à fin juin », note Massimiliano Archiapatti, président d’Aniasa. La crise sanitaire touche également la location longue durée qui représente plus d’un million de véhicules en Italie.

Pour réduire le risque de contamination, l’offre de transports urbains a été réduite en moyenne de 40 % dans la plupart des grandes villes, car le nombre d’usagers a chuté de 60 à 80 % depuis que le Gouvernement a placé tout le pays sous cloche, à la mi-mars. Autre mesure importante: les métros, bus et tramways sont en service jusqu’à 21 h Les gestes barrière contre l’avancée du virus doivent également être respectés, comme la distance de sécurité d’un mètre entre chaque passager. Cette consigne étant difficile à appliquer, certaines municipalités et autorités régionales veulent interrompre le trafic des transports en commun toutes catégories confondues. Au niveau de la circulation entre le continent et les îles de Sardaigne et de Sicile, les liaisons ont été interrompues depuis la mi-mars afin de freiner l’exode des habitants des provinces du nord, frappées de plein fouet par le virus, qui ont fui par milliers pour rejoindre leurs familles implantées dans le Sud. Seul le transport de marchandises fonctionne encore.

Aide gouvernementale

Afin d’aider les entreprises italiennes à surmonter la crise, le Gouvernement italien a adopté un plan d’investissements de 25 Mds€ avec, à la clé, le gel des prêts souscrits par les PME et les remboursements des échéances leasing jusqu’au 30 septembre prochain. Les associations de transporteurs de voyageurs ont pour leur part demandé la révision des paramètres pour l’accès aux financements accordés par le Fonds de garantie des prêts aux PMI. Une mesure indispensable qui permettrait aux patrons d’avoir de la liquidité et de compenser les pertes. Enfin, le paiement de la TVA, qui devait être effectué le 16 mars, et celui des cotisations sociales sont repoussés au 31 mai prochain, sauf pour les entreprises facturant plus de 2 M€. Des amortisseurs sociaux seront mis en place pour aider les travailleurs indépendants.

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Auteur

  • Ariel F. Dumont
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