Des masques! Pas d’hésitation, « pour redémarrer l’activité, les employeurs devront être capables de protéger tous leurs salariés », réclament en chœur les syndicats des transports interurbains et urbains, dans la perspective d’un déconfinement progressif à partir du 11 mai. Alors que l’urbain fonctionne à effectif extrêmement réduit depuis le confinement, la pénurie de masques pour les conducteurs est source de tensions. Il faut dire que Transdev, Keolis et la RATP ont vu leurs stocks réquisitionnés par l’État afin d’en doter le personnel soignant, quand ils n’en ont pas fait don eux-mêmes. Cela n’a toutefois pas empêché certains réseaux d’en disposer ici ou là, en fonction des réserves locales, ou parfois au petit bonheur la chance. Par exemple, à Chelles (77), après avoir débrayé après le décès du Covid-19 d’un de leurs collègues, les conducteurs du réseau STBC (Transdev) ont repris le travail le 7 avril grâce au don, d’une municipalité, d’une petite quantité de masques (150). La RATP s’est alignée sur le revirement du Gouvernement qui, à partir du 6 avril a fini par prôner le port de cette protection. Elle a commencé une distribution à tous.
Avant cela, comme les autres opérateurs en France, la Régie avait mis en place des mesures barrière pour ses conducteurs, réservant l’usage du masque à des cas très restreints. Pas suffisant pour bien protéger la santé, juge Patricia Lasalmonie, secrétaire général de FO RATP. « Beaucoup auraient fait grève sans les difficultés financières liées au mouvement contre la réforme des retraites », assure-t-elle. Mi-avril, la RATP pleurait trois agents emportés par le coronavirus. « Si les agents ne se mobilisent pas, la RATP ne les protège pas », déplore la CGT, qui cite certaines lignes de bus surchargées. L’Unsa ferroviaire, quant à elle, réclame au Gouvernement « la reconnaissance en accidents du travail des arrêts maladie » entraînés par le virus ainsi que « le dépistage des agents ».
