L’Occitanie a mis en place des transports à la demande interurbains gratuits pour tous les personnels hospitaliers et ceux des Ehpad publics de la région. Au-delà de ce dispositif d’urgence, Jean-Luc Gibelin, vice-président en charge des Transports, veut accentuer la transition énergétique dans le « monde d’après ».
Jean-Luc Gibelin: Dès la première semaine de confinement, nous avons annoncé aux différentes fédérations de transporteurs de voyageurs que nous allions continuer à verser la totalité des charges fixes sur la partie conventionnelle avec la Région. Bien sûr, toute l’activité n’est pas entièrement couverte par la convention, puisque les entreprises font autre chose que du transport scolaire et interurbain.
J-L. G.: Pour toutes celles et ceux qui sont obligés d’aller travailler, nous avons mis en place, dès le 17 mars, ce système: il n’y a plus de contrôle de titres et personne ne monte à l’avant du car. De fait, le transport est gratuit [NDLR: dans les transports LiO, en cars ou TER].
J-L. G.: Nous avons décidé de mettre en place une structure originale: il s’agit d’un transport interurbain à la demande pour les personnels des établissements hospitaliers et des Ehpad des 14 groupements hospitaliers de territoire, ce qui représente plus de 102 structures réparties sur 150 sites, certaines ayant plusieurs établissements. J’insiste, ce n’est pas seulement pour les soignants, il était important pour nous de répondre aux besoins du personnel soignant et d’aller au-delà.
J-L. G.: C’est une démarche du service public des transports à destination des structures publiques de santé.
J-L. G.: Nous avons mis en place un centre d’appels avec un numéro unique (0805 460 306) après avoir demandé aux transporteurs qui sont en convention avec la Région s’ils étaient prêts à répondre. Les deux fédérations, FNTV et OTRE, ont largement répondu présentes. Les transporteurs impliqués ne nous facturent que le carburant.
Les services Transports de la Région ont alors découpé l’Occitanie en fonction des transporteurs, pour que les services soient effectués dans leur zone de proximité. Quand une personne qui travaille dans un hôpital ou un Ehpad appelle, elle précise le lieu de son domicile et celui où elle doit se rendre travailler. Le service la rattache alors au transporteur le plus proche, et on met en place un transport interurbain.
Pour donner l’information, la présidente de la Région a écrit aux 14 directions des établissements pivots puis aux 102 directions de tous les établissements.
J-L. G.: Le premier jour, le 6 avril, 50 personnes se sont fait connaître pour en bénéficier. Deux semaines plus tard, 1 500 voyages étaient commandés jusqu’à fin avril. Le dispositif est monté en puissance quand l’information a été relayée sur les réseaux sociaux.
J-L. G.: Nous verrons s’il y a besoin de le recaler, nous faisons un point toutes les semaines avec les deux fédérations de transporteurs, FNTV et OTRE. Cela a vocation à être adapté, mais pas à perdurer au-delà du confinement.
J-L. G.: On a avant tout besoin de faire ce point régulier avec les transporteurs pour s’assurer qu’ils auront les moyens de la reprise.
Nous travaillons d’arrache-pied sur les conditions de sortie, mais nous manquons de visibilité. Il me semble indispensable que la distanciation physique ne soit pas imposée. Il faut que les transports en commun soient équipés de masques et de gel. L’Occitanie a commandé énormément de masques, aussi nous avons d’ores et déjà du matériel adapté à disposition, nous en donnons aux entreprises qui assurent les transports à la demande. Des masques étant réalisés en Occitanie, nous serons de plus en plus autonomes sur une production homologuée.
Après la reprise, il y aura aussi à réfléchir à une nouvelle dimension des transports en commun: nous sommes convaincus que le monde d’après devra être plus écologique, plus en lien avec la transition énergétique. Il faut donc se donner les moyens pour une reconquête des transports en commun et non un repli sur la voiture solo, c’est indispensable.
