La situation des entreprises du transport routier de voyageurs s’améliore très progressivement en Italie. Malgré la réouverture des frontières, le maintien des mesures de distanciation pénalise l’activité.
Plus de 6 000 transporteurs italiens sont au bord du gouffre financier, et quelque 25 000 emplois sont concernés. En Lombardie, par exemple, 450 autocaristes et 5 000 sociétés de location de véhicules avec chauffeurs ont éteint leurs moteurs depuis début mars. « D’un point de vue technique, nous sommes déjà en faillite », affirme Francesco Artusi, fondateur de FAI, l’association des transporteurs de personnes. Au chapitre des pertes, les estimations brossées par les professionnels du transport frôlent la barre des 2,5 milliards d’euros. « La mise en place d’un plan de relance à l’échelle nationale est prioritaire, car la situation est insoutenable », estime Giuseppe Gori, de la Confédération des coopératives.
Pénalisés par la baisse des flux de voyageurs et des prévisions globalement moroses pour la saison touristique estivale 2020, les entreprises demandent la suspension provisoire des remboursements des prêts professionnels d’investissements, au moins jusqu’à l’automne prochain. Une mesure indispensable pour les patrons qui ont continué à verser les salaires pendant tout le confinement, toutes les entreprises n’ayant pas réussi à faire bénéficier leurs salariés des aides gouvernementales comme le chômage technique, très encadré. Les professionnels de transport réclament aussi la suspension des versements des acomptes de l’Irpef/Ires, l’équivalent italien de l’impôt sur les sociétés. Enfin, ils veulent la création d’un fonds d’indemnisation pour le transport public scolaire et touristique.
La mairie de Rome manque de transports collectifs mais pas d’idées! Pour compenser la pénurie d’autobus, la municipalité vient de louer une centaine d’autocars touristiques. L’accord signé avec les transporteurs privés a été autorisé par le ministère des Transports et des Infrastructures. L’objectif de cette opération est double: d’abord, aider la municipalité à surmonter les difficultés liées à l’introduction des mesures anti-Covid dans les transports en commun. Puis, booster le secteur des cars touristiques en pleine déprime depuis le début de l’épidémie de SARS-CoV-2. Cet accord pourrait être reconduit jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire, prorogé jusqu’au 31 décembre 2020.
