Alors que plane la menace d’une deuxième vague de Covid-19, les transports publics ont bien du mal à se remettre des conséquences de la première. Entre la baisse du versement mobilité, la chute des recettes commerciales et la hausse des dépenses de nettoyage et de désinfection, l’exploitation des transports publics urbains et interurbains risque fort de ne plus pouvoir être assurée aux conditions économiques habituelles. Gart et UTP en appellent au soutien de l’État afin de compenser les pertes, qui dépassent 4 milliards d’euros, dont 1,5 milliard pour la seule Île-de-France. Et comme le Gouvernement semble faire la sourde oreille, Valérie Pécresse a même menacé de ne plus payer les opérateurs… avec le soutien d’Anne Hidalgo.
Si on imagine mal l’État laisser les transports publics se désagréger sans réagir, il faudra sans doute davantage qu’un plan d’urgence pour régler durablement le problème. En effet, la récession que va traverser notre pays va peser durablement sur les ressources générées par le versement mobilité. Île-de-France Mobilités s’attend ainsi à une baisse de 500 millions d’euros en 2021 des montants payés par les entreprises, qui sont calculés sur la masse salariale. Plus largement, les nouvelles orientations issues de la crise sanitaire, comme le recours plus large au télétravail ou aux modes de déplacements doux, mais aussi les pistes envisagées par la conférence citoyenne pour le climat, pourraient conduire à une réflexion globale sur l’économie des transports publics.
L’Union des transports publics (UTP) demande au Gouvernement de soutenir le secteur, qui représente 230 000 emplois directs et indirects non délocalisables. « À défaut de soutien, de très nombreux réseaux seront contraints, dès la rentrée, de réduire massivement, voire de supprimer leur offre de service », affirme le communiqué publié par l’UTP.
Ce plan se décline en trois volets complémentaires: un soutien financier immédiat (compensation de la baisse du VM et des recettes, TVA à 5,5 %); une relance de l’investissement via un appel à projets doté d’au moins 1 milliard d’euros; et un assouplissement du cadre juridique permettant d’adapter les conditions contractuelles.
