La société d’autoroutes APRR a démarré un premier galop d’essai de routes connectées sur l’A43 du réseau Area entre Lyon et Grenoble. Un test concluant qui devrait permettre de renforcer la sécurité des conducteurs comme celle du personnel d’entretien.
Avec le projet européen Scoop, qui s’est achevé en 2019, la France dispose de 2 000 km de routes « communicantes », équipées d’appareils de bord de route capables d’échanger des informations avec des véhicules connectés. L’Hexagone compte ainsi cinq sites pilotes: en région Ouest (le boulevard périphérique de Nantes et les axes reliant Nantes/Saint-Nazaire à Saint-Brieuc/Saint-Malo), en Île-de-France (A86 et Francilienne), dans le Sud-Ouest avec la rocade de Bordeaux; 70 km du réseau secondaire en Isère; et l’autoroute A4 Paris-Strasbourg. Des antennes spéciales, à un millier d’euros pièce, permettent désormais aux voitures équipées d’envoyer des alertes ou de les recevoir. Même si Scoop s’achève, ses travaux se poursuivent et s’intègrent dans d’autres projets européens comme la plateforme C-Roads, qui réalise la synthèse des retours d’expérience des projets nationaux et préfigure des évolutions et des orientations techniques et fonctionnelles des futurs systèmes de transports intelligents coopératifs.
Dans ce cadre, la société d’autoroutes APRR a donné un premier retour d’expérience sur un test grandeur nature. L’opération s’est déroulée fin 2019 sur l’A43, où des véhicules connectés Renault et PSA ont roulé entre Lyon et Grenoble. Grâce à l’installation de 28 unités de bord de route, les véhicules ont bien reçu, sur un écran tablette, des alertes sur les conditions de circulation (chantiers, accidents, obstacles, météo, etc.). La prochaine étape consistera à transmettre des informations dynamiques sur les services, comme la disponibilité de la voie réservée au covoiturage sur l’A48, qui sera ouverte aux moments de fort trafic (lancement normalement en juillet 2020).
Pour l’heure, la société d’autoroutes doit participer cette année à la mise en œuvre de l’harmonisation européenne des protocoles de sécurité et de nomenclature des messages, afin d’assurer une continuité de service entre les autoroutes et les véhicules français et européens.
Une question se pose pourtant: alors que les conducteurs possèdent une à plusieurs applications de navigation sur leur téléphone, comme Waze ou Maps, ces investissements restent-ils pertinents? Pour APRR, la différence entre C-Roads et les applications collaboratives reste significative sur les événements de sécurité: « Le système d’aide à l’exploitation du groupe APRR émet une information qualifiée et fiable, pour laquelle localisation, début et fin d’un événement sont maîtrisés. Un vrai plus pour les automobilistes », insiste Benoît Vuadelle, chef de projet APRR.
Autre atout mis en avant, les véhicules connectés sont capables de faire remonter des informations automatiques vers le système d’aide à l’exploitation du groupe APRR. « Les équipes de sécurité pourront déduire la survenue d’un événement qui impacte le réseau à partir du déclenchement d’un airbag, des essuie-glaces à vitesse rapide ou d’un freinage d’urgence », souligne l’exploitant. La société d’autoroutes songe également à équiper ses fourgons d’intervention d’unités embarquées communicantes, afin qu’ils puissent prévenir les autres conducteurs de réduire leur vitesse à l’approche des zones concernées.
