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En Creuse, l’interconnexion rail-route est précaire

Conséquence inattendue de la loi Notre: désormais, les voyageurs qui descendent d’un train Intercités à La Souterraine – seule gare de la Creuse encore desservie par des liaisons nationales – ne sont pas certains de disposer d’un car pour les correspondances. Jusqu’au 31 décembre, la SNCF assurait la correspondance et, si le train avait trop de retard pour que le car puisse attendre, elle affrétait des taxis pour acheminer les voyageurs jusqu’à la destination prévue. « Ça arrivait une à deux fois par semaine », explique Rémy Rondet, le patron des Taxis Rondet. Depuis le 1er janvier, la correspondance par car est assurée par la Région Nouvelle-Aquitaine. Avec pour première conséquence une baisse sensible de la tarification: 2 € quelle que soit la destination, au lieu de 8 €. Mais aussi des effets moins positifs. Ainsi, si le train a plus de dix minutes de retard, le car n’attend pas, et part souvent à vide. Le voyageur doit alors se débrouiller par ses propres moyens. « Dans la journée, il y a possibilité de trouver un autre car environ 2 heures plus tard, explique Rémy Rondet. Mais quand il s’agit du train de 21 heures… » À cette heure-ci, la gare est fermée et il n’y a plus aucun agent SNCF.

Difficultés pour les PMR

En effet, depuis que les aiguillages sont commandés à distance, six postes d’agents SNCF ont été supprimés, et les PMR doivent aller à Limoges ou à Châteauroux pour être aidés à la descente ou la montée du train. De quoi développer chez les Creusois un sentiment d’abandon que les nouvelles difficultés de correspondance fer/route amplifient. « Le manque à gagner – entre 50 000 et 100 000 €/an – ne met pas en péril mon entreprise (21 salariés, 25 VL), affirme Rémy Rondet. En revanche, c’est dramatique pour la Creuse, alors que l’on bataille pour maintenir de l’activité sur ce territoire! » Et de citer parmi les victimes potentielles de cette nouvelle organisation: les étudiants de Guéret, les élèves du lycée agricole d’Ahun ou du lycée du bâtiment de Felletin – des établissements qui attirent des jeunes extérieurs au département – ou les visiteurs de la Cité Internationale de la Tapisserie à Aubusson. Les actifs et les habitués des liaisons vers Paris connaissent le problème et s’organisent, notamment par covoiturage. Mais les voyageurs occasionnels ou ne disposant pas d’un véhicule personnel n’ont aucune solution.

Autre conséquence du transfert à la Région de la correspondance car: la liaison routière La Souterraine-Guéret n’existe plus sur les sites de réservation SNCF. Ceux-ci ne proposent donc plus pour se rendre à Guéret de passer par La Souterraine, mais plutôt par Limoges ou Montluçon. Soit une centaine de kilomètres supplémentaires. La Région est consciente de ces difficultés d’articulation des offres ferroviaires et routières. Elle a obtenu que la SNCF insère sur son site Web un lien vers le site de transport régional. Pour les billets, une tarification combinée train+car dérogatoire est à l’étude. Mais pour le temps d’attente des cars lors de retard de train, aucune modification n’est à venir.

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Auteur

  • Olivier Jacquinot
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