Le BEA-TT recommande aux transporteurs de mieux former les conducteurs de cars face aux risques d’explosion du gaz naturel comprimé (GNC) qui, en brûlant crée une torchère pouvant atteindre une « longueur conséquente ». Les conducteurs devraient être sensibilisés et « disposer de consignes détaillées » sur la façon d’agir « en cas de début d’incendie ou d’accident en circulation, préconise le bureau. Et celui-ci de citer « la recherche d’un lieu de stationnement en espace dégagé, l’actionnement du coupe-batterie, la vérification d’absence de fuite dans le circuit d’alimentation du moteur ou encore l’éloignement des passagers ».
C’est le retour d’expérience qu’il tire d’un accident ayant eu lieu le 27 février 2019 en région parisienne. Un tram RATP de la ligne T7 avait déraillé après avoir percuté un véhicule des Cars d’Orsay à Paray-Vieille-Poste (Essonne) qui faisait son circuit sur la ligne 91.10. L’autocar, un Citaro NGT fonctionnant au GNC a franchi l’intersection alors que les feux étaient au rouge. Bilan: dix blessés légers et un blessé grave. « Les dégâts sont importants sur l’autocar », mais « restent légers pour le tramway et son infrastructure », note le BEA-TT dans un rapport publié le 30 juin. Pas d’explosion heureusement, mais les enquêteurs se sont aperçus que le conducteur du car n’était pas formé par son entreprise à agir par rapport à ce type de motorisation, alors que le constructeur Mercedes préconisait une formation. Le BEA-TT lance donc cette adresse à l’UTP et au Gart pour que ses membres dispensent « une formation relative aux risques spécifiques associés à ce type de motorisation, et au comportement à adopter ». L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) est quant à lui prié d’actualiser son ouvrage Véhicules industriels équipés au gaz naturel – Mesures de prévention contre le risque explosion par des recommandations aux conducteurs. Quant aux causes de la collision entre un car et un tram, elles sont multiples. La vigilance des conducteurs est en cause tout comme la signalisation et l’aménagement de la voirie, du ressort d’ADP (on se trouve à proximité d’Orly) et où cet accident n’est pas le seul. D’où des préconisations de modifications techniques (synchronisation des feux, modifier le temps de dégagement, etc.) ou sur la conduite et la connaissance des lignes en cause.