Depuis plus de six mois maintenant, la crise sanitaire secoue nos certitudes et rebat les cartes. La mobilité est l’un des secteurs les plus touchés, d’abord en raison des variations importantes des déplacements, conséquence des confinements et reconfinements successifs et à géométrie variable. Ensuite, parce que les évolutions sociales s’accélèrent et que les habitudes sont bouleversées. Quelle que soit la durée de l’épidémie, avec ou sans troisième vague, de nouvelles orientations se sont affirmées. Couplée au télétravail, l’émergence des modes actifs et des micromobilités va durablement imprimer le quotidien des citadins, qui ne reprendront plus le métro-boulot-dodo à plein temps. Et le forfait mobilités, revalorisé à 500 euros par mois, doit sans doute une partie de son succès à l’effet Covid…
Pour les transports publics traditionnels, dont les modèles économiques sont mis à mal par le chômage partiel et la réduction des déplacements, l’heure est au redéploiement, comme l’a annoncé l’UTP le 19 novembre. La pandémie oblige les opérateurs historiques à achever leur révolution culturelle, engagée ces dernières années avec les nouveaux acteurs de la mobilité. Le temps presse, car dans les collectivités, de nombreux exécutifs fraîchement élus sont bien décidés à renverser les vieilles idoles… Les dynamiques urbaines ne passeront plus uniquement par la somme des kilomètres de lignes de tramway, mais par la combinaison des solutions. Et l’inclusion des zones peu denses ou enclavées. Après la distanciation, l’avenir est plus que jamais au digital.
Entre le très relatif déconfinement et le vote du projet de loi de finances 2021, cette fin d’année s’annonce déterminante. L’État arbitre et priorise, face à des enjeux de court et long terme, dans un contexte ultrasensible, voire explosif. Énergie, sécurité, relance économique… les déplacements sont au cœur de tous les chantiers d’avenir. Mais au-delà des outils et des modes, c’est d’abord un sens et une vision qu’il nous faudra collectivement définir. Pour éviter que le foisonnement d’initiatives se transforme en plat de nouilles à la sauce 5G.
