Avec cette pandémie qui n’en finit pas de perturber la vie quotidienne et la vie économique, on n’est plus à un paradoxe près. Le dernier qui nous touche de plus près est bien l’organisation en 100 % virtuel d’un Salon sur la mobilité – sur les mobilités – censé exposer toutes les solutions de déplacements physiques. L’ex-Salon Transports publics est devenu European Mobility Expo, traduisant par sa nouvelle appellation son ambition internationale et son adaptation à la multiplicité des modes de transport. Chaque crise apporte son lot d’innovations et de transformations. Celle de la Covid-19 ne manquera pas de laisser sa trace aussi dans les modes de déplacement et leur gestion. À ce titre, la place de plus en plus grande faite aux start-up laisse augurer d’une accélération des changements dans l’approche de la mobilité. Dommage que ce carrefour des idées vers lequel tous les acteurs engagés devaient converger reste suspendu sur la Toile.
Paradoxe encore, mais il n’est qu’apparent, à vouloir aborder l’accessibilité des aéroports parisiens alors même que le trafic aérien est réduit à la portion congrue. Gouverner, c’est anticiper au moins autant que prévoir, et, en matière de liaisons aéroportuaires, on pourra aussi multiplier les paradoxes. La première capitale touristique mondiale est sans doute l’une des plus mal desservies sur la planète. Manque d’anticipation, choix de technologie contestable, rivalité entre les grands corps d’ingénieurs, confrontations politiques, les excuses sont nombreuses dans un pays qui pourtant conseille, vend et construit des liaisons efficaces dans d’autres contrées.
Alors même que le marché français est certainement l’un des plus prometteurs pour les constructeurs de véhicules 100 % électriques, il est aussi paradoxal qu’aucun des gros fournisseurs des réseaux européens n’y soit présent de façon significative. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas en embuscade, en tout cas l’un d’entre eux, le Chinois BYD, qui se projette déjà en se posant en rival ambitieux face au groupe français Bolloré. L’histoire de son installation progressive méritait d’être contée, comme vous pourrez le lire. Une conquête qui a déjà trouvé sa base d’attaque dans le nord de la France, avec des réserves de capacités qui sont loin d’être anodines.