Trop, mal, pas assez assuré? S’interroger, revoir ses contrats et les adapter à son activité est une source d’économie, donc de profit.
Êtes-vous bien assurés? la plupart du temps, les chefs d’entreprise se penchent sur leurs contrats d’assurance en cas de sinistre. Ils découvrent alors qu’ils sont trop, pas assez, ou mal garantis.
Marc Baraton, du cabinet Ouest Assureurs Associés, a fourni aux invités du Club Managers quelques clés pour mieux gérer les trois principales garanties: assurance des personnes, dommages et responsabilité civile.
Elles font l’objet d’obligations imposées par décret en Conseil d’État, mais possèdent aussi tout un volant facultatif, sur lequel on peut jouer pour moduler ses coûts. “Dans la catégorie des assurances de personnes, se trouvent ainsi les complémentaires retraite, explique-t-il. Ces dernières peuvent par exemple être intégrées dans les contrats de travail des collaborateurs. Ce qui fournit un argument de plus à l’entreprise qui peine à recruter des conducteurs”.
“De toute façon, il convient de vérifier les activités qui sont dans le contrat, avertit l’intervenant. Et si vous ne voulez pas vous plonger dans ce dossier, confiez votre convention collective à votre assureur ou votre intermédiaire. Il doit vous proposer le contrat ad hoc, éventuellement avec quelques options. S’il ne le faisait pas, il s’agirait d’un défaut de conseil”. Une relation de confiance avec son assureur est donc impérative, sinon, “il faut en changer…”
L’assurance “dommages” est le poste à la géométrie la plus variable pour un autocariste. Et la star incontestée de ce contrat est toujours le “bris de glaces”. Le chef d’entreprise doit garder à l’esprit quelques vérités qui l’aideront à y voir plus clair. “En la matière, plus votre activité est en bonne santé, moins vous avez besoin de votre assureur, professe Marc Baraton. L’exemple du bris de glace est frappant. La cotisation s’équilibre avec les coûts supportés par la compagnie. Il faut donc s’interroger sur sa pertinence”.
Un calcul que certains transporteurs ont déjà fait. “Nous gérons ce poste comme de la pièce de rechange”, témoigne Etienne Miquel, directeur de Negoti Tourisme. Yasmine Mathieux, gérante des Autocars Henri Mathieux, s’interroge, elle, sur un autre point: “À partir de quelle somme doit-on faire une déclaration?”.
“Les compagnies détestent la fréquence, répond d’emblée l’intervenant. C’est sur cette base que les cotisations augmentent. Il faut donc analyser en détail ses statistiques et prendre les mesures en conséquence. Il faut aussi former ses conducteurs à toujours remplir un constat à l’amiable en cas d’accrochage. À vous de choisir ensuite s’il est nécessaire ou pas de faire appel à l’assureur. De toute façon, et ceci est aussi valable pour la gestion des litiges dans le tourisme, il ne faut jamais hésiter à confier ce genre de dossier à votre intermédiaire. S’il ne veut, ou ne peut pas s’en charger, changez-en, le marché est suffisamment concurrentiel pour cela.”
Le poste assurances mérite donc une véritable étude de marché. De nouveaux contrats dits à “prime unique” payée en une fois pour cinq ans lors de l’achat du véhicule, permettent par exemple d’obtenir des rabais de 25 %. Dans le même ordre d’idée, les contrats concernant la responsabilité civile des mandataires sociaux sont obligatoires; seuls doivent être lues en détail les “exclusions”, sur lesquelles peut être jugée la qualité de la proposition. Finalement la principale conclusion de ce débat est simple: “Plongez-vous dans ce dossier, il y a de l’élagage à faire”.
