La prouesse du TGV français, le 3 avril, ne peut faire oublier les réseaux régionaux.
574,8 km/h! Le 3 avril dernier, Alstom, la SNCF et RFF ont battu leur propre record du monde de vitesse sur rail avec le TGV Est.
Cet exploit ferroviaire – qui a coûté la bagatelle de 30 millions d’euros – a été poussé devant huissiers sur l’un des tronçons de la ligne TGV Paris/Strasbourg dont l’ouverture commerciale est prévue le 10 juin prochain. "Bravo. C’est un formidable exploit humain et technologique, il consacre aux yeux du monde entier l’excellence de la France dans ce domaine", commente Martin Malvy, l’impétueux président du conseil régional Midi-Pyrénées qui n’a de cesse de défendre le maillage ferroviaire et le raccordement de sa région à la grande vitesse. "Mais n’oublions pas le réseau ferroviaire régional, ajoute-t-il. La très grande vitesse comme technologie, l’aménagement du territoire comme objectif. On peut se griser de la première, et occulter la seconde. Les réseaux ferrés régionaux sont délaissés depuis des années, alors qu’ils concernent eux aussi des millions de voyageurs", poursuit l’élu.
En 2015, la France devrait compter plus de 2 600 km de lignes à grande vitesse. Elle espère surtout vendre le train de quatrième génération, l’AGV (automotrice à grande vitesse). De nouveaux marchés s’ouvrent en effet en Californie, en Chine, en Russie et en Argentine. Si la prouesse technologique du 3 avril permet aux Français de marquer un point, la concurrence fourbit ses armes pour contrer l’AGV: l’Allemand Siemens (Velaro), le Canadien Bombardier (Zefiro) et le Japonais Hitachi (Shinkansen) rivalisent d’effets d’annonce à l’attention de leurs clients potentiels. Siemens a même doublé les Français fin mars en dévoilant, en avant-première mondiale, son ICE de troisième génération, capable de rouler à 350 km/h sur 650 km entre Madrid et Barcelone.
Martin Malvy ne va plus savoir où donner de la voix.
