Toutes les fins de règne se ressemblent. On vide les tiroirs des papiers les plus gênants, on distribue rapidement aux amis les décorations trouvées dans les cartons, et on signe le plus vite possible les décrets importants qui dormaient encore dans les placards. La prochaine équipe, moins au fait des dossiers en cours, aura bien sûr d’autres priorités, et il faudra sans doute reprendre à zéro les explications sur pas mal de sujets.
Certains se souviendront par exemple des mésaventures du classement des autocars par étoiles, transformé en “patate chaude” par quelques gouvernements successifs avant d’aboutir, dix ans après le lancement de l’idée, au système actuellement en application. Il est à craindre aujourd’hui que les derniers éléments de la réforme de la loi de 1992 ne subissent le même sort. Malgré les assurances de Léon Bertrand, le cas de la responsabilité des agences de voyages, le fameux article 23, n’est toujours pas tranché. Il est pratiquement certain qu’il ne le sera pas avant la démission rituelle du gouvernement Villepin. Dans un registre similaire, la modification de l’arrêté du 2 juillet 1982 semble aussi avoir été oubliée. Elle devait harmoniser les règles de construction et d’exploitation des véhicules de transport en commun français avec celles de réception des véhicules lourds prévues au niveau européen pour 2010. Tous les partenaires du secteur ont planché sur le sujet sous l’égide du Conseil national des transports. Il ne manquait que la signature du ministre. A-t-il égaré son stylo, ou n’a-t-il pas encore ouvert les tiroirs de son bureau?
Il reste au bas mot une dizaine de jours avant que ne commencent les grands déménagements ministériels. Peut-être est-il encore temps de rappeler aux locataires en partance les promesses faites ces derniers mois. C’est maintenant ou jamais, car demain, si j’ai bien suivi les multiples débats de la campagne, tourisme et transport de voyageurs seront assez loin des priorités.