Alors que les Franciliens navigaient à vue, sans transport, les 18 et 19 octobre, le Conseil économique et social d’Ile de France (CESR) remettait un rapport prônant la réforme du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) qui coordonne, planifie et finance les transports publics dans la région capitale.
Que propose le CESR ? S’il ne remet pas en cause l’existence du Stif en tant qu’autorité organisatrice, il critique la logique régionale qui préside à ses décisions, alors que se développent des bassins de vie et de mobilité à des échelles beaucoup plus petites que la région. En clair, les experts préconisent que le Stif délègue ses compétences à des regroupements de collectivités locales: des autorités organisatrices de proximité (AOP).
D’autre part, ils préconisent l’extension du domaine de compétences du Stif à l’ensemble des modes de transports (vélo, taxi, covoiturage par exemple) et plus uniquement à celui du bus, tramway, RER ou métro. Comme c’est le cas à Londres, l’organisation des taxis pourrait passer de l’autorité du préfet à celle du Stif.
Bertrand Delanoë se frotte les mains. Le maire de Paris voudrait en effet pouvoir décider directement du renforcement de l’offre d’autobus sur son territoire et celui des communes de la petite couronne parisienne.
Cela étant, le Stif "doit garder la maîtrise des réseaux structurants que sont le Transilien, le RER, le métro les tramways et les bus Mobilien, ainsi que les lignes structurantes d’autobus assurant, hors de Paris, des liaisons de pôle à pôle". Seules les lignes à vocation locale devraient être déléguées aux AOP. Une ouverture, oui, mais encore timide. Le grand ordonnateur des transports franciliens reste bien le Stif qui compte augmenter de 120 millions d’euros le versement transport en 2008.
