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Séjours en France: lutter contre la dépendance automobile

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Séjours en France: lutter contre la dépendance automobile

Crédit photo Catherine Mautalent

« En théorie, les Français sont favorables aux modes de transport alternatifs. En pratique, la voiture est gagnante trois fois sur quatre pour les départs dans l’Hexagone.Le tourisme a donc fort à faire avec la dépendance automobile. Un débat mené lors des "Rendez-vous de la Stratégie".

L’automobile a fait découvrir une nouvelle espèce de liberté", relève Michel Champon, directeur du tourisme. En matière de déplacements touristiques, la voiture individuelle est le moyen de transport privilégié. Elle est utilisée dans près des trois quarts des séjours personnels. "La voix de la sagesse serait de conjuguer un certain nombre d’alternatives de modes de transport", estime Michel Champon. Mais les Français sont-ils prêts à lâcher le volant de leur voiture?

La voiture incontournable pour les courts séjours

À la demande de la Direction du tourisme, le Crédoc a réalisé une étude en janvier 2007 dans le cadre d’une enquête plus générale sur “Les "conditions de vie et des aspirations des Français". L’objectif était de mieux comprendre comment s’opère le choix du mode de transport pour un séjour d’au moins une semaine. Un état des lieux révèle, sans surprise, que la voiture est incontournable pour trois départs sur quatre. "Quel que soit le groupe social, note Georges Hatchuel du Crédoc, le recours au véhicule personnel est majoritaire, et il l’est d’autant plus lorsqu’on habite une petite commune mal desservie par les transports collectifs, et que l’on a moins de 25 ans".

On privilégie la voiture quand le court séjour se déroule en France, que l’on parte à plusieurs, pour un déplacement d’au moins trois jours et à une distance proche du domicile (soit moins de 300 km).

Prendre sa voiture relève plus d’un automatisme que d’un choix longuement mûri. "Seulement 13 % des personnes interrogées s’informent sur un autre mode de transport, et comparent", souligne-t-il. Les autres, près de 90 % des vacanciers, focalisent sur l’automobile parce qu’ils lui trouvent de multiples avantages comme la commodité, le confort, la rapidité et la ponctualité. Ils reconnaissent cependant qu’ils n’ont pas opté pour le moyen le plus écologique ni le plus sûr.

Train et avion: voyages en solitaire

En revanche, ils favorisent le train quand ils voyagent seuls, pour un déplacement de plus de trois jours, et qu’il y a plus de 300 km à parcourir. L’avion est choisi quand on part à l’étranger en solitaire, pour quatre nuits ou plus. À la question, "Quels sont les critères qui sont les plus importants pour choisir un mode de transport?", c’est le coût qui prime. Viennent ensuite la rapidité et la sécurité. "Si l’on veut voir croître le recours aux modes alternatifs, indique Georges Hatchuel, il est nécessaire de développer la commodité pour attirer la clientèle. Parallèlement, il faut favoriser les comparateurs entre les différents modes de transport".

Quand 55 % des Français se disent prêts à modifier leur mode de vie, même au prix d’une moindre utilisation de la voiture, tout devient possible… Dans les pays du G7, entre 75 et 85 % des distances sont parcourues en voiture. En France, le taux d’équipement des ménages est actuellement de 87 % (52 % pour Paris), avec une forte tendance à la "multimotorisation".

Les modes alternatifs encore loin derrière

Cette domination de la voiture s’explique tout d’abord par une raison d’efficacité: pour les trajets de moins de 40 kilomètres, sauf exception de quelques corridors desservis par le rail ou l’autobus express, le parcours porte à porte en automobile est deux fois plus rapide que celui en transport en commun. La voiture permet donc d’aller plus loin dans le même temps: avec l’accroissement de la motorisation, la distance moyenne parcourue par an a augmenté régulièrement.

"L’usage des transports en commun ne fournit d’alternatives intéressantes que pour une petite proportion des trajets en voiture", relève Gabriel Dupuy de l’Université Paris I. Pour l’universitaire, une politique de modération de la dépendance automobile passe par une diversification des véhicules et des conditions de conduite, par des actions sur le stationnement et un rééquilibrage de l’offre modale. "Il faut surtout une meilleure diffusion de cette offre auprès du public". Le tout sur une échelle assez large. "Le tourisme contribue à cette forte dépendance à la voiture, conclut-il. Les déplacements touristiques sont certes moins fréquents que les trajets domicile-travail. Mais ils sont plus longs en distance parcourue. Et ces kilomètres-là pèsent beaucoup plus lourds que les autres. Ils donnent sens à la voiture, par l’élargissement du territoire qu’ils représentent".

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  • Catherine Mautalent
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