Alors qu’une agression raciste filmée par les caméras du métro de Barcelone tournait sur internet, l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) a publié son rapport sur la sécurité dans les réseaux français. Il réclame une évaluation des politiques publiques de lutte contre l’insécurité, avant le lancement d’une seconde phase de dépenses. Chaque année, les transporteurs injectent 120 millions d’euros en moyens humains (3 000 emplois) et matériel (caméras de vidéosurveillance, radio transmission, GPS, etc.) pour maintenir la sécurité sur leurs réseaux. Y parviennent-ils?
Dix ans de statistiques montrent que si les agressions contre le personnel sont en progression en 2006, le niveau d’insécurité est inférieur à celui du début des années 2000. Le tournant du siècle avait en effet connu un pic d’insécurité dans les transports publics urbains avec 1 004 agressions, contre 782 en 2006. "On revient au niveau de la fin des années 90", commente Michel Cornil, président de l’UTP.
Les atteintes aux voyageurs signalées aux entreprises ont reculé de 7,4 % en 2006 après une augmentation significative en 2005. Cette baisse est liée essentiellement à la diminution constatée sur le réseau de Lyon. Il faut donc la relativiser. "Malgré l’importance des moyens mis en œuvre par les transporteurs, ils ne suffisent pas à faire face aux problèmes d’insécurité sur nos lignes", constate Michel Cornil. Les transporteurs réclament l’appui des forces de police, le partenariat de la justice et de l’Éducation nationale. Mais la loi sur la délinquance votée en mars 2007 tend à "déléguer" aux exploitants le maintien de l’ordre en autorisant, par exemple, les contrôleurs à neutraliser un fauteur de trouble. Un rôle que ne veulent pas endosser les transporteurs.
