Pour protester contre la suppression des régimes spéciaux de retraite, les syndicalistes ont tenu leur promesse.
Les usagers des transports ont bien connu la galère promise. Retour de la marche à pied, du vélo, et des centaines de kilomètres de bouchon des jours de grève. Néanmoins, ce second mouvement social, moins suivi – 64 % des cheminots à la SNCF le 14 novembre contre plus de 70 % le 19 octobre – a permis d’entrevoir une issue positive aux pourparlers.
La CGT a en effet accepté l’idée d’une négociation tripartite (syndicat, entreprise et État) par entreprise. À l’heure où nous écrivons, la grève dure depuis trois jours. Elle a été reconduite car les organisations syndicales souhaitent que soient bien définies les modalités de ces négociations tripartites. En face, Xavier Bertrand, le ministre du Travail, continue de se montrer ferme, indiquant qu’il est impensable de se réunir autour d’une table tant que les grèves n’auront pas cessé.
Dans ce capharnaüm syndicalo-politique, les transporteurs privés arrivent à tirer leur épingle du jeu. Pour pallier l’absence des TER, près de 2 500 autocars ont été appelés en renfort afin d’assurer un semblant de continuité de service minimal. À ne pas confondre avec un service minimum, qui doit être théoriquement mis en place d’ici au 1er janvier.
L’industrie du tourisme n’est pas non plus épargnée. À Paris, les annulations de chambres d’hôtel vont de 20 % à 40 % selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. Les musées et les monuments franciliens font également grise mine avec une baisse de la fréquentation et bien entendu des recettes. Le musée d’Orsay estime que le mercredi de grève s’est soldé par un manque à gagner de 40 000 euros.
Mais le grand perdant, avec les usagers des transports, de ce mouvement social pourrait bien être l’environnement. Selon Olivier Carles, ingénieur spécialisé dans les questions de consommation d’énergie, en Ile-de-France, la cohorte de fidèles des transports en commun contraints de se tourner vers leur voiture aurait émis quotidiennement autant de Co2 qu’un millier de Français en un an.
Après le Grenelle de l’environnement, c’est une nouvelle preuve que les transports publics sont bons pour la planète… quand ils fonctionnent.
