Au temps de l’Union européenne, les douaniers ne sont plus ce qu’ils étaient… Une bonne raison pour raconter la vie de la plus ancienne administration française. À Bordeaux, un musée national des Douanes mêle leçon d’histoire et nostalgie. Retour aux temps des fouilles frontalières et des contrebandiers.
“Dis tonton, pourquoi tu tousses?” Cette célèbre réplique de Fernand Raynaud, qui mettait en scène un douanier et un trafiquant, fait aujourd’hui partie d’une époque révolue. La construction européenne a banni les frontières. Que reste-t-il donc de la plus ancienne administration de l’État français: la Douane
Elle est toujours en activité, mais sa mission a évolué (voir encadré). Pour en savoir plus, une visite au musée national des Douanes s’impose. Il a ouvert ses portes à Bordeaux en 1983 à l’initiative de la direction générale des Douanes. C’est le seul musée de ce type en France.
Le parcours historique et thématique proposé par le musée entraîne le public du XVIIIe siècle à nos jours en évoquant, au travers des frontières hexagonales, les enjeux et le fonctionnement des douanes. Il met l’accent sur leur implication dans la vie économique, et permet de comprendre les rouages de cette vieille institution. Il détaille le fonctionnement interne des services ainsi que les missions actuelles de la douane.
Installé dans la halle de dédouanement de l’ancien hôtel du roi, place de la Bourse, le musée rassemble de riches collections, témoins tangibles du temps qui passe, des modes de travail et de vie successifs. Uniformes, matériels de contrôle, gravures… Pas moins de 11 000 objets sont exposés parmi lesquels La Cabane du douanier, effet d’après-midi, œuvre du peintre Claude Monet, une impressionnante balance qui servait à peser les paquets, ou des outils dédiés à la fouille dont certains s’apparentent à de véritables objets de torture. Les collections s’enrichissent régulièrement, grâce à l’action vigilante de nombreux douaniers de l’Association pour l’histoire de l’administration des Douanes, mais aussi grâce à des dons de particuliers et à une politique d’acquisitions.
Afin de développer son action auprès du public, le musée s’est doté d’un service de médiation culturelle. Sa première mission est l’accueil des classes d’élèves, du CE2 à la terminale. Des visites thématiques enrichies d’ateliers leur sont proposées (par exemple: “Douaniers et contrebandiers”, “Le commerce colonial bordelais”, “Les douaniers dans les livres”…). Elles peuvent également être conçues sur mesure. Par ailleurs, le musée développe des ateliers ludiques à destination des groupes d’enfants accueillis hors période scolaire. Les plus jeunes découvrent ainsi l’histoire et les missions douanières en jouant au “Grand voyage”, à “Meurtre au musée”, à “L’œuf mystère”, ou encore à “Bonjour petit douanier”. Cette dernière animation est proposée à partir de 7 ans et destinée à faire découvrir la mission des douaniers.
Le mot "douane" vient de l’arabe Diwan, signifiant bureau des douanes, et désignant l’édifice où sont perçus les droits et les taxes appliqués aux marchandises.
La construction de l’Union européenne libère progressivement les échanges et efface peu à peu les frontières douanières. La douane ne disparaît pas pour autant, et exerce même plusieurs missions dont l’une est fiscale: elle perçoit chaque année environ 13 % des recettes de l’État et contribue au financement du budget communautaire, comme ses homologues européens. La douane a aussi un rôle économique, car elle contrôle les flux commerciaux. Parallèlement, elle assure une mission de lutte contre la fraude et les grands trafics internationaux, participe à une mission de sécurité de la santé publique, et concourt à la protection de l’environnement (lutte contre les pollutions diverses) ainsi que du patrimoine national (contrôle des échanges d’œuvres d’art, d’objets de collection et d’antiquités).
– Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. Fermé les 25 décembre et 1er janvier.
– Réservation obligatoire pour les groupes 15 jours à l’avance. Visite libre: une documentation gratuite est remise. Visite guidée du mardi au vendredi (comptez 1 h 30).
– À savoir: la partie du musée consacrée à l’époque contemporaine est en travaux jusqu’en janvier 2008. D’ici là, la visite se limite à un parcours historique.
→ Dépose du groupe devant le musée. Parking situé allée de Chartres, près de l’esplanade des Quinconces, à 1 km environ du musée. (10 € la demi-journée et 25 € les 24 heures).
– Tél.: 05 56 48 82 82.
Fax: 05 56 48 82 88.
