Londres, zone interdite

S’ils veulent échapper à la coûteuse redevance de 200 livres sterling par jour (environ 270 euros), ou à une amende encore plus salée (1 000 £, soit 1 340 €), les transporteurs français doivent désormais s’assurer que leurs véhicules sont conformes à la norme Euro 3 avant de s’aventurer dans la "zone à faibles émissions polluantes" nouvellement instaurée à Londres! Tous les PV de pénalité seront collectés par une agence européenne spécialisée dans le recouvrement de dettes.

Pour l’instant, seuls les véhicules à moteur diesel de plus de 12 tonnes sont concernés. Mais à partir du 7 juillet 2008, la restriction de circulation sera étendue aux camions, autobus et autocars de plus de 3,5 tonnes. Les transporteurs immatriculés à l’extérieur de la Grande-Bretagne répondant à la norme de la zone à faibles émissions, ou bénéficiant d’une exemption de 100 %, doivent s’inscrire auprès de Transport for London (TfL) à l’avance. L’inscription est gratuite.

La "zone interdite" est équipée de caméras qui identifient les numéros d’immatriculation des véhicules circulant dans le Grand Londres. Elle n’inclut pas l’autoroute M25, même au niveau des intersections avec les limites de la zone. La M25 pourra donc être utilisée par les conducteurs comme un itinéraire bis. Mais d’autres autoroutes et grands axes sont inclus dans la zone (une carte est disponible sur le site web).

TfL considère comme conformes à Euro 3 tous les camions, autobus ou autocars immatriculés pour la première fois à compter du 1^er octobre 2001, ou du 1^er janvier 2002 dans le cas des minibus et des camionnettes.

Mais à partir de janvier 2012, tous les camions, autobus et autocars à moteur diesel devront être conformes à la norme Euro 4 pour pouvoir circuler dans la low emission zone (LEZ) londonienne sans devoir acquitter de redevance. Rappelons que la norme Euro 4 est devenue obligatoire pour tous les nouveaux camions, autobus et autocars vendus dans l’Union européenne en octobre 2006.

Ailleurs, en Europe, les restrictions se multiplient. En Allemagne, Berlin, Cologne et Hanovre ont choisi d’interdire l’accès de leur centre ville aux véhicules les plus polluants depuis le 1^er janvier 2008. Un système de vignettes permet d’identifier les véhicules selon trois couleurs (rouge, jaune et vert) en fonction de leurs émissions, essentiellement de particules ultrafines. Ce dispositif pénalisera notamment les diesels anciens et les deux-roues, et contraindra à équiper les véhicules à essence de pots catalytiques et filtres.

À l’instar de Londres et de Stockholm, la ville de Milan a choisi d’expérimenter un péage urbain, Ecopass, instauré le 2 janvier. Les véhicules répondant aux exigences des normes Euro 3 et 4, ainsi que les deux-roues motorisés, sont exonérés de péage, tandis que les véhicules plus anciens, ainsi que les poids lourds, doivent désormais payer pour accéder au centre ville, via un abonnement quotidien (de 2 à 10 euros) ou annuel (de 50 à 250 euros). Avec ce dispositif, Milan espère réduire le trafic de 10 %, et la pollution atmosphérique due aux particules de 30 %.