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Le safari à la recherche de nouvelles pistes

Malgré une certaine accalmie au Kenya et un assouplissement des conseils faits aux voyageurs, le Quai d’Orsay recommande toujours la plus grande prudence. Les TO ont-ils trouvé un plan B à proposer aux chasseurs d’images animalières?

Le calme serait-il revenu au Kenya? Le spécialiste de la destination, le voyagiste Longs Courriers l’affirme en annonçant qu’il reprend les départs: “Nos équipes locales comme des membres du staff parisien qui rentrent de Nairobi confirment l’accalmie. Si nous n’insufflons pas un retour vers le Kenya, qui le fera?”, explique Karim Ammadache, dirigeant de Longs Courriers qui s’apprête à emmener des journalistes sur place pour prouver que la confiance est de mise.

500 000 touristes français

On comprend une telle mobilisation: cet hiver, le nombre de touristes français au Kenya a fondu comme les neiges du Kilimandjaro. En un mois et demi, Longs Courriers a vu son nombre de pax chuter de 80 %. La plupart des TO (excepté Voyageurs du Monde, Savanna Tours ou African Safari Club) ont en effet suivi les recommandations du Ceto, l’association des tours-opérateurs qui avait conseillé dès le 18 janvier (puis à nouveau le 5 février) de suspendre les départs. Les 500 000 Français qui se rendaient les années précédentes dans les réserves du Masaï Mara, Amboseli, lac Nakuru ou Tsavo avant de se prélasser sur les plages de Mombasa, ont dû trouver une solution de rechange: se reporter sur une date ultérieure, une autre destination, ou se faire rembourser sans frais.

“J’ai maintenu la programmation Kenya, mais la plupart de mes clients ont bifurqué vers la Tanzanie où nous avons aussi notre réceptif”, témoigne Jean-Michel Juloux, dirigeant de Savanna Tours. Le voisin du Kenya partage avec lui le majestueux Kilimandjaro et ressemble beaucoup au pays des Masaï. Avec un argument supplémentaire: beaucoup moins de touristes (25 000 Français en 2007), ce qui rend l’observation des animaux plus sereine. Mais la solitude, ça se paie, et la Tanzanie est plus chère que son voisin kenyan. Seuls les petits groupes à fort pouvoir d’achat peuvent se l’offrir: “Cinq jours avant le départ, les CE d’un laboratoire pharmaceutique et d’Amex ont accepté de partir en Tanzanie, même si la destination est plus chère, témoigne Jean-Michel Juloux. En revanche, les grands groupes aux budgets plus serrés se sont rabattus sur un safari en Afrique du Sud, dans le parc Kruger et la réserve Santa Lucia, avec trois jours à Durban pour finir sur une note balnéaire comme au Kenya”, poursuit le TO nordiste, spécialiste des individuels regroupés en Afrique.

Zambie ou Cameroun?

Savanna Tours s’en sort donc bien. “Parce que nous avons proposé des solutions alternatives acceptables. Nous n’avons eu aucune annulation pure et dure. J’ai même eu deux individuels qui ont refusé de renoncer à leur voyage de noces et se sont retrouvés à deux dans un lodge de la réserve Nakuru!”

La Namibie est une autre alternative proposée par certains TO, généralement des spécialistes du voyage de luxe comme Exclusif Voyages. Budget énorme – à partir de 5 000 euros par personne – pour des pistes encore peu fréquentées.

Plus abordable et plutôt inattendu, le Cameroun, qui profite de la redistribution des cartes du safari pour s’afficher. Au Nord, le pays abrite la grande réserve de Wasa où l’hébergement est authentique et les touristes jamais trop nombreux. Budget à partir de 2 000 euros par personne. Autre alternative, la Zambie, avec ses nombreux parcs où s’ébattent éléphants, girafes, rhinocéros, gnous, lions et des milliers d’oiseaux. Ce pays d’Afrique australe est réputé pour ses safaris pédestres. En attendant que le Kenya, inventeur du safari – le mot vient du swahili et signifie voyage – retrouve la sérénité qui accompagne si bien les grands espaces africains.

LES CONSEILS AUX VOYAGEURS

Courant février, plusieurs États européens ont assoupli leurs conseils aux voyageurs se rendant au Kenya. Ainsi en Grande-Bretagne, le Foreign Office a enlevé de sa liste noire Mombasa et le district de Narok. De même, les gouvernements espagnol et allemand ne recommandent plus la prudence que pour l’ouest du pays, Nyanza, la vallée du Rift, les bidonvilles de Nairobi et de Mombasa. L’Italie indique que "la situation et la sécurité au Kenya s’améliorent".

Le ministère français des Affaires étrangères a lui aussi régionalisé ses recommandations le 19 février en indiquant que les parcs de "Masaï Mara et Amboseli ne présentent pas plus de risques qu’en temps normal".

Par contre les provinces occidentales et Nyanza, certaines localités de la vallée du Rift notamment Naivasha et Nakuru, Turkana central, Pokot ouest, Trans Nzoia, Uasin Gichu, Koibatek, Nandi, Kericho et Bomet, ainsi que plusieurs zones à Nairobi restent "fortement déconseillées".

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Auteur

  • Nathalie Arensonas
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