La Semaine du développement durable, du 1er au 7 avril, a vu fleurir les initiatives, parmi lesquelles beaucoup liées au transport.
Plus de 2 400 initiatives respectueuses de l’environnement avaient reçu l’aval du ministère pour cette Semaine du développement durable, soit une augmentation de plus de 60 % par rapport à l’édition 2007. Les projets retenus émanaient à 32 % de collectivités territoriales, à 30 % d’associations, à 14 % d’entreprises, à 13 % d’administrations et établissements publics, et à 12 % d’établissements scolaires et universitaires. Des initiatives qui ont témoigné de la diversité des domaines dans lesquels de nouvelles pratiques – des plus simples aux plus sophistiquées – peuvent contribuer à diminuer la pollution ou le gaspillage des ressources de la planète.
C’est ainsi qu’à Pessac (Gironde), on pouvait visiter une maison n’utilisant que des énergies renouvelables et récupérant les eaux de pluie. À Onnaing (Nord), Toyota Motor Facturing a ouvert au grand public les portes de la construction automobile pour faire connaître ses efforts en matière d’économie de carburant et de rejet de CO2 dans l’atmosphère. Les transports avaient bien sûr leur lot d’initiatives : jeux, concours, opérations diverses (voir encadré p. 9). À Limoges, la SNCF a proposé aux enfants un voyage dans le "train de l’écologie" pour leur expliquer les atouts environnementaux du rail par rapport à la route, etc.
Le Forum des entreprises et du développement durable a aussi réuni, pour la troisième année, ses "états généraux" pour donner aux chefs d’entreprise l’occasion de découvrir des expériences concrètes de modes de production écologiquement corrects, mais aussi d’informer les pouvoirs publics des difficultés rencontrées. Du côté des grandes entreprises, Gaz de France, la Caisse d’Épargne, l’Ademe, la SNCF, Monoprix et Ikea étaient partenaires officiels de la semaine: tous ont pris des engagements pour aller vers des usages plus respectueux de la nature. Gaz de France s’est ainsi présenté comme "l’énergéticien français le plus impliqué dans le solaire thermique et possédant le parc éolien installé le plus important en France."
Quant au groupe Ikea, il avait souhaité faire de ses magasins des relais pédagogiques pour sensibiliser le plus grand nombre à la cause de la lutte contre le changement climatique. Il faut dire que l’entreprise investit depuis quelques années dans les énergies renouvelables, qui devraient couvrir dès l’an prochain 60 % de ses besoins en chauffage et électricité. Elle s’est aussi engagée depuis 2005 à réduire de 25 % sa consommation énergétique totale et à encourager ses clients à venir en transports collectifs dans ses lieux de vente (voir encadré). C’est pourquoi du 1er au 7 avril, toute personne se présentant dans un des 22 magasins Ikea de France avec une ampoule à incandescence usagée se voyait offrir, en échange, trois ampoules à basse tension, avec un guide de conseils pour "s’éclairer autrement". En attendant l’arrêt total en août 2009 de la vente d’ampoules à incandescence dans tous ses magasins.
Bref, c’est toute la France qui s’est exercée aux "gestes durables" durant quelques jours. Des écoles primaires aux universités, plus de 300 établissements ont organisé des festivals, des défilés de "mode équitable", des visites, afin de sensibiliser à "l’écologique attitude".
Il n’y a plus qu’à souhaiter que tout cela se pérennise. Justement, cette sixième édition de la Semaine du développement durable se situant dans la foulée du Grenelle de l’environnement, le ministre de l’Écologie, du Développement et de l’Aména- gement durables (MEDAD), Jean-Louis Borloo, a tenu à rassurer ceux qui auraient pu craindre son enlisement. Le projet de loi qui en est issu est presque achevé. Composé de 150 articles, il aura deux parties: une loi de programme reprenant les grands objectifs du Grenelle, et des règles d’application. Après transmission de la première partie au Conseil économique et social entre le 10 et le 15 avril et au Conseil d’État en mai, son examen parlementaire pourrait commencer en juin.
