Le sujet de la voiture électrique en libre-service des Parisiens passe à la vitesse supérieure. Le syndicat mixte chargé de la mise en place d’Autolib’ a récemment fait savoir qu’il entrait en "discussion privilégiée" avec le groupe Bolloré pour la fourniture du matériel roulant. Les mots sont importants, on ne parle pas (encore) d’exclusivité, ainsi les deux autres prétendants (Veolia et le consortium Avis-RATP-SNCF-Vinci Park) ne se sont pas définitivement rangés sur le bas-côté. Bolloré, qui fait désormais figure de favori, doit néanmoins encore affiner son offre selon le syndicat mixte pour gagner le graal de l’exclusivité. Il devra certainement apporter des précisions d’ordre financières et assurer qu’il est en mesure de composer avec les frais d’investissements (200 millions d’euros), les coûts de fonctionnement annuels, estimés à 80 millions d’euros pour des recettes évaluées à 95 millions.
Mais la principale interrogation concerne le véhicule lui-même. À l’inverse de ses concurrents, Bolloré n’a pas profité du dernier Mondial de l’automobile pour présenter son modèle. Il s’est contenté d’une maquette en bois d’une voiture à deux portes pour trois places qui reprendrait la traction électrique de sa Blue Car quand Veolia exposait une Peugeot Ion et RATP-Avis, une Smart électrique. Cependant, la mairie de Paris affirme avoir reçu les garanties suffisantes pour le respect du calendrier.
Le temps s’accélère en effet. Mille stations et bornes de recharges devraient être opérationnelles d’ici au printemps 2012. À terme, le délégataire devra fournir 3 000 voitures, dont un tiers devra être livré d’ici à septembre 2011. Avant même d’exister concrètement, Autolib’ gagne du terrain, le syndicat de 37 communes pourrait accueillir dix villes supplémentaires qui ne cachent pas leur intérêt pour le projet. D’ici la mise en service d’Autolib’ à l’automne 2011, on peut emprunter un Velib’, mais il faut pédaler.
