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Guider les PME vers l’avenir, sans GPS

Ligne d’horizon Tous les connaisseurs du transport routier de voyageurs le savent, les cinq années qui viennent seront déterminantes pour ce secteur. Pas question pour les PME présentes de regarder passer la caravane assis dans le sable. Mais quelles sont les bonnes questions à se poser?

Le désert est bien un lieu propice à la méditation. Les autocaristes présents à cette dixième édition du Club Managers ont pu pleinement profiter de l’opportunité qui leur était offerte de prendre un certain recul face au sujet développé par Claude Cibille, formateur chez Alternative’s. Le challenge n’était pas simple. Partant de l’exemple des transports scolaires, qui représentent toujours une part majoritaire du chiffre d’affaires de la profession, il s’était donné pour mission de mettre en lumière les processus d’évolution auxquels les chefs d’entreprise devaient s’attendre dans cette activité au cours des cinq années à venir. Il s’agissait avant tout de cerner les domaines dans lesquels le métier sera amené à évoluer, et de définir quelles pistes les entreprises pourront suivre pour s’adapter à toutes ces évolutions.

Les appels d’offres vers un nouvel équilibre

Les autocaristes le vivent déjà au quotidien, l’équilibre des critères d’attribution des marchés scolaires a évolué ces dernières années. Le prix ne correspond plus aujourd’hui qu’à 60 % de l’ensemble des critères pris en considération par les autorités organisatrices. Bien analysé ce qui se cache derrière les 40 % restant est donc primordial pour “faire la différence” au moment ou l’AO effectuera son choix. “À la lumière des plus récents appels d’offres, on constate que cette partie des critères est à la fois très variable et diversifiée en fonction des choix de l’AO, explique Claude Cibille. En règle générale, on y retrouve d’abord un ensemble de données techniques concernant l’âge moyen des véhicules, la présence de ceintures de sécurité, et la politique d’entreprise en matière de maintenance et d’entretien. Un aspect important pour l’AO lorsqu’elle songe au principe de continuité du service public.” À ces éléments très techniques, viennent désormais se greffer – par obligation réglementaire – des données environnementales, dont la définition devra faire l’objet de toute l’attention des PME.

Gagner des points à tout prix

Si les AO ont aussi l’obligation d’intégrer dans leur cahier des charges un certain nombre de critères sociaux, leur nature est évidemment variable. La politique de formation est récurrente, et souvent liée aux critères de sécurité, voire sécuritaires de l’entreprise. Un sujet de vif débat entre les participants, qui rappellent tout de même que l’écrasante majorité des accidents enregistrés dans le transport scolaire se situe au niveau des points d’arrêts, qui sont de la responsabilité de l’AO… Il n’empêche. Tout doit être bon pour gagner quelques points en répondant aux critères demandés. La présence d’éthylotests antidémarrage, comme la mise en œuvre de véhicules équipés pour les personnes à mobilité réduite doivent devenir la règle. Même si, comme semblent l’indiquer certains chefs d’entreprise, quelques AO refusent encore de tenir réellement compte de ces deux facteurs. “La loi est la loi, rappellent certains, et la non-conformité aux textes ne doit pas venir de nous, nous ne pouvons prendre cette responsabilité.

Exister auprès des AO, et des associations…

Si la nécessité de communication a déjà fait l’objet de nombreux débats au sein de la profession, chacun convient aujourd’hui de l’obligation faite aux PME de valoriser leurs politiques spécifiques. Pour autant, “l’antériorité est-elle encore un critère aux yeux des AO?” s’interrogent quelques-uns. “Juridiquement non, répond Claude Cibille. Toutefois, la taille des lots mis en appel d’offres est révélatrice de la politique de l’AO. Plus ils sont grands, plus il y a volonté de brassage et de simplification. À contrario, plus le critère de qualité est mis en avant, plus l’AO apparaîtra sensible aux atouts des PME.” Enfin, toujours dans le registre de la communication, il paraît bon de ne pas négliger le rôle de plus en plus important des associations comme l’Anateep ou, depuis peu, de l’APF (Association des paralysés de France). “Attention, met en garde Claude Cibille, dans un contexte où le transport scolaire est de moins en moins gratuit, les associations de parents vont être de plus en plus exigeantes, consumérisme oblige. Dans le même registre, l’APF prépare 2015, date d’entrée en vigueur de la loi sur l’accessibilité, avec une véritable stratégie. Des cadres de l’association sont actuellement formés aux problématiques du transport. Toutes ces associations ont un poids politique important auprès des AO.

Régies et SPL, le paradoxe

Si, bien managées ou réunies en groupement, chacun s’accorde à penser que les PME doivent pouvoir tenir tête aux groupes dans le cadre d’appels d’offres équilibrés en termes de critères, que dire de l’engouement de certaines autorités organisatrices pour les régies de transport ou, plus récemment, pour les Sociétés Publiques Locales? Pour beaucoup de présents, les AO veulent clairement économiser la marge de l’opérateur dans un contexte financier difficile. Pour d’autres, il s’agit d’un choix idéologique “réinventant l’État providence”. Aux PME de se réinventer une différence. Un vaste débat, digne des grands espaces désertiques.

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Auteur

  • Pierre Cossard
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