Bordeaux Le nouveau réseau de transport en commun de l’agglomération bordelaise fêtait le 22 février son premier anniversaire. Christophe Duprat, vice-président de la Cub (Communauté urbaine de Bordeaux) en charge des transports, s’est félicité de voir que "le cap des 100 millions de voyageurs avait été franchi en 2010."
UN AN PLUTOT, les trams et bus de la Communauté urbaine de Bordeaux avaient transporté 94 millions de personnes. Les hausses de fréquentations sont importantes le samedi (+ 16 %), le dimanche (+ 20 %) et après 21 h (+ 90 %). Le nouveau réseau séduit particulièrement les plus de 28 ans et les salariés. On constate en effet une forte augmentation des ventes du titre Cité Pass annuel, qui progresse de 16 %.
Les bons chiffres de TBC (tram et bus de la Cub) s’expliquent surtout par le succès rencontré par le bus, dont la fréquentation a progressé de 15,9 % entre mars et décembre 2010, contre + 1,7 % pour le tram. “Si le bus va mieux, il souffre encore d’un certain nombre de défauts, dont les embouteillages, estime Vincent Feltesse, président de la Cub. Nous allons donc passer de 20 à 40 km de réseau en site propre d’ici à 2014.” Pour atteindre l’objectif de 200 millions de voyageurs transportés en 2020 (et 146 millions à la fin de la DSP de Keolis, en 2016), plusieurs nouveautés verront le jour rapidement. “Nous devons mieux travailler l’intermodalité et la multimodalité, explique Bruno Danet, directeur général de TBC. Deux nouveaux titres seront proposés le 28 février pour améliorer la situation.” Pour 33,20 euros par mois, TBCool permettra d’emprunter le réseau et d’adhérer au service de voitures en libre-service, Autocool. Par ailleurs, grâce à la “tickarte hebdo plus”, les voyageurs occasionnels pourront circuler librement durant sept jours consécutifs sur l’ensemble du réseau TBC, pour 12 euros. L’achat et le renouvellement de titres de transport sont disponibles sur internet.
Sur les 2516 réclamations et/ou remarques enregistrées par TBC depuis un an, 36 % concernent l’offre (itinéraire, fréquence, implantation des arrêts) et 64 % portent sur les conditions de réalisation du service (retard et avance sur les passages aux arrêts). “Une expérimentation débutera en 2013 pour mettre en place l’information aux voyageurs en temps réel dans les bus et certains arrêts”, annonce Christophe Duprat.
VCub, l’offre de vélos en libre-service, a trouvé son public… à Bordeaux et en proche banlieue. 5 000 bicyclettes sont empruntées en moyenne chaque jour, dont 4 % seulement sont issues des stations placées en périphérie de l’agglomération. Les emprunts sont le fait, à 58 % d’abonnés et à 42 % d’occasionnels.
L’objectif des 200 millions de voyageurs passera également par la création de navettes fluviales. Celles-ci devraient faire leur apparition sur la Garonne lors du second semestre 2012. Les travaux de la troisième phase du tramway devraient débuter avant la fin de l’année.
Après le bus, le tram et, prochainement, le bus à haut niveau de service, un tram sur pneus circulera-t-il un jour entre Strasbourg et Vendenheim? La ville a en effet avancé le projet d’une telle ligne dans le cadre du deuxième appel à projets de TCSP lancé par le gouvernement à la suite du Grenelle 2. À ce jour, le ministère de l’Écologie a retenu l’extension sud de la ligne A du tram et une ligne de BHNS entre la gare et l’Espace européen de l’entreprise.
Le troisième est mis sous le coude sous condition du lancement des travaux avant fin 2013. Le tram sur pneus est cependant contesté par une association locale, TC-Alsace, qui réunit "des personnes ayant un intérêt pour les transports en commun" et qui s’alarme d’un "système propriétaire" (en parlant du Translohr envisagé par la ville) et du risque de "multiplier les technologies sur un même réseau", au détriment d’une cohérence d’ensemble. Elle enfonce le clou en évoquant la récente sortie de route du Translohr à Clermont-Ferrand. Du côté de la ville, un conseiller technique répond que la collectivité "prend date, saisit une opportunité financière", et que cette ligne de tram sur pneus est "une piste de réflexion", pas même un projet. "Un BHNS pourrait être pertinent sur l’axe de la Route de Brumath, mais s’avérerait difficile à insérer. À un moment, il faut ne pas être dogmatique et s’adapter au terrain. Un tram sur pneus est moins large qu’un tram ou qu’un BHNS", plaide le conseiller. Sans parler de la préservation des emplois chez Lohr, le constructeur alsacien du seul tram sur pneus du marché. C.F.
