Lyon Pionnière en matière de vélos en libre-service (Vélo’v), la capitale rhodanienne veut conserver sa longueur d’avance et passer au braquet supérieur. La bicyclette est au cœur du Plan modes doux.
APPROUVÉ le 14 octobre 1997, le premier Plan des déplacements urbains voté par la Communauté urbaine du Grand Lyon manifestait déjà un réel intérêt pour les vélos. Histoire d’opposer une alternative non polluante à la voiture individuelle, en complément des transports en commun. La promotion d’une autre image de la ville axée sur la qualité de vie, avec une coexistence harmonieuse entre tous les usagers (automobilistes, piétons, deux roues…), en modernisant l’espace urbain. À l’époque, cette démarche a lieu en même temps que la mise en place d’un réseau de transports en commun conséquent, limitant la place de la voiture, son encombrement et la pollution. C’est dans ce cadre que la Communauté urbaine a adopté très vite (en partenariat avec la société JCDecaux) le principe des vélos en libre-service. Un peu plus tard, en septembre 2009, avec des objectifs similaires, le Grand Lyon enfonçe le clou et adopte le Plan modes doux. Ce dernier définit un référentiel pour la programmation et le suivi des réalisations sur la période 2009-2020.
Après plus de cinq années de développement continu, on peut considérer que le système Vélo’v est mature. “Avec une flotte de 4 000 vélos disponibles depuis les 343 stations que comptent les villes de Lyon et Villeurbanne, nous disposons d’une véritable masse critique”, juge Gilles Vesco, vice-président du Grand Lyon, chargé des nouvelles mobilités urbaines. La fréquentation a suivi la montée en puissance du système. Désormais, la moyenne du nombre de locations se situe entre 15 000 et 25 000 par jour, un chiffre qui monte au-delà des 40 000, les jours de conflit social du réseau TCL. Grâce à Vélo’v, le trafic des vélos dans l’agglomération a doublé. À lui seul, il représente le quart de l’ensemble des déplacements urbains réalisés par les vélos, toutes provenances confondues. Il est donc temps de passer à autre chose. “Nous sommes à ce jour sur une utilisation du vélo qui représente 2,5 % de la totalité des déplacements. Nous voulons doubler cette part en 2014, c’est-à-dire arriver à 5 % des déplacements, et atteindre à l’horizon 2020, 7,5 % du trafic total”, ambitionne Gilles Vesco. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs moyens vont être mis en œuvre.
Afin de faciliter la vie des cyclistes, le Plan modes doux s’accompagne de nombreux aménagements: création de pistes cyclables et stationnement sécurisés avec anneaux, zones de circulation limitées à 30 km/h voire 20 km/h. Cet aménagement a lieu en même temps que le développement du réseau des transports collectifs à l’intérieur de l’agglomération: augmentation du nombre de parc relais, meilleure articulation du réseau ferré… Bref, le réseau cyclable comptera 200 kilomètres en plus et passera à 30 kilomètres par an contre 10 et 12 kilomètres sur la période 2001-2008. Ces itinéraires, qui comptent à ce jour 320 kilomètres, devraient ainsi atteindre les 900 kilomètres en 2020. Pour les besoins résidentiels, une offre de 1 700 places accessibles sur abonnement sera déployée dans plus de 20 parcs publics de stationnement. La tarification retenue est en cohérence avec celle mise en place par la SNCF, à la halte Jean-Macé. Comme elle nécessite un avenant aux contrats de concession de parkings des opérateurs (Lyon Parc Auto, Vinci, Q-Park…), elle ne devrait entrer en vigueur qu’au printemps. De plus, pour favoriser l’intermodalité entre le vélo et les transports collectifs, 2 000 places de vélos seront accessibles via les cartes d’abonnement des réseaux de transport en commun dans les différents pôles d’échanges (ter, métro, tramway…) de l’agglomération. Pour l’heure, sur une dizaine de sites, plus de 650 emplacements sont aménageables à travers le réseau des parcs relais autos du Sytral. Le conseil régional Rhône-Alpes et la SNCF doivent installer l’année prochaine plus de 700 places de vélos sécurisées dans les gares TER de la ville. Une étude de faisabilité sur l’offre de location de vélos longue durée est en cours. Elle s’adresse aux étudiants et actifs, hors territoire Vélo’v, pour leur dernier trajet entre le pôle d’échange et leur zone d’activité. Dans un premier temps, les besoins sont évalués à 1 000 bicyclettes. Enfin, une autre étude concerne l’aide à l’achat d’un vélo électrique homologué. À partir de janvier 2012, tout habitant du Grand Lyon, âgé d’au moins 16 ans, se verra allouer jusqu’à 250 euros, ou 25 % du montant de l’achat. Ce système, déjà en place à Paris, devrait faire un tabac à Lyon. “Paris a participé à l’achat de 2 000 vélos en un an. Nous, à Lyon, nous tablons sur un millier!”, se réjouit Gilles Vesco. Au final, le Plan mode doux suppose un budget de 90 millions d’euros. Sur ce montant, 83 millions seront attribués aux aménagements de réseau et aux infrastructures, alors que 7 millions seront affectés aux installations de stationnement sécurisé.
Autre aménagement envisagé: la restriction de la circulation automobile de deux à trois files, sur plusieurs boulevards ou artères. Ce nouveau dispositif présente un double avantage. D’une part, il permettra au Sytral d’accroître sensiblement le kilométrage des sites propre pour les véhicules de transport en commun, précisément de le doubler de 80 à 160 kilomètres. D’autre part, il va permettre aux vélos de cohabiter avec ces véhicules. “Mais pour cela, il est nécessaire de porter la taille de la voirie dédiée aux vélos et aux transports en commun de 3,5 mètres à 4,2 mètres”, explique Gilles Vesco. Sur infotrafic.grandlyon.com, ces initiatives intégreront en avril des données spécifiques sur le vélo… qui ont déjà suscité des réactions! L’Association la ville à vélo s’est déjà élevée contre la fermeture de 94 places de stationnement gratuit, ouvertes il y a deux ans dans un parking géré par Lyon Parc Auto. “Faire payer un abonnement pour financer des installations de sécurité, c’est une régression!”, s’insurge Nicolas Igersheim, président de l’association. “Une frange de la population refusera de payer pour garer son vélo”, ajoute-t-il. “Le risque de se faire voler son vélo est un frein à son développement”, rétorque Gilles Vesco. Preuve que la petite reine a encore beaucoup de cols à franchir.
Transdev Reims profite de la prochaine mise en service du réseau bus-tram de l’agglomération, prévue le 18 avril 2011 et baptisé Citura, pour lancer simultanément un nouveau système de billetterie. Tous les titres de transports, qu’il s’agisse des abonnements ou des tickets, pourront être chargés directement sur un support muni d’une puce intégrée (carte ou tickets). L’opération sera possible à l’agence commerciale Citura, chez les commerçants revendeurs, dans les distributeurs de titres installés aux stations de tramway et progressivement dans les guichets automatiques de la Caisse d’épargne Lorraine Champagne-Ardenne. À partir de septembre 2011, via la boutique Citura en ligne, le rechargement pourra également se faire par internet, grâce à un lecteur de carte connecté à l’ordinateur par câble USB. Par ailleurs, à l’occasion de ce lancement, Transdev Reims et Mars, la société concessionnaire des transports publics de l’agglomération de Reims, offrent la carte Grand’R à tous les clients de réseau bus et à tous les habitants de l’agglomération qui en font la demande avant le 31 mars 2011. Cette carte d’une valeur de cinq euros permet de charger tous les titres de transport (abonnement et tickets).
Un an après la mise en service du nouveau tram et bus de la Communauté urbaine de Bordeaux, l’autorité organisatrice et Keolis se sont réjouis d’atteindre 100 millions de voyageurs en 2010. Avec pour objectif de doubler cette fréquentation à l’horizon 2020, les deux acteurs projettent déjà d’améliorer ce service à courts et moyens termes en créant notamment de nouvelles voies réservées aux bus avec des feux prioritaires et en améliorant l’information aux passagers des bus via des GPS embarqués.
Les travaux de la première ligne de transport en site propre de Nîmes, baptisée Tango, ont officiellement démarré depuis plusieurs semaines pour une mise en service prévue en juin 2012. Avec un passage toutes les cinq minutes aux heures de pointe et une fréquentation de 10 000 voyageurs quotidiens, ce Tram’bus circulera sur six kilomètres en voies réservées du nord au sud de la ville. Une initiative qui a fait l’objet d’un investissement de 67 millions d’euros dont 6,5 millions d’euros de subvention découlant du récent appel à projets TCSP.
Jamais deux sans trois. La procédure de consultation de la délégation de service public du réseau de transport urbain de Nancy a, une nouvelle fois, été déclarée sans suite faute de candidat. En effet, Veolia Transport, prestataire sortant, était le seul candidat en lice sur un marché qu’il exploite depuis 2001. Si Keolis et le groupe espagnol Vectalia ont suscité un vague espoir de mise en concurrence en retirant leurs dossiers de candidatures, ils ne sont pas allés au bout de leur démarche.
Au printemps prochain, les services de transport du Conseil communautaire Angers Loire Métropole changeront d’identité visuelle. Un coup de jeune qui prendra le nom d’Irigo et qui sonnera l’heure de la retraite pour la Compagnie des transports de la région angevine (Cotra) en service depuis 1979.
C’est le quatrième plan de sécurisation du genre. Pour cela, la région Île-de-France et le Stif ont décidé de mettre les bouchées doubles avec un investissement de 13,2 millions d’euros notamment destiné à équiper les véhicules du réseau Optile d’appareils de vidéo-surveillance embarquée, de nouveaux systèmes de géoradio localisation ou de cabines anti-agression pour le poste de chauffeur.
