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Un bel écrin… ne suffit pas!

Terminus pour l’UITP de Dubaï. Si sur le plan de l’organisation le congrès n’a pas connu de fausse note, on ne peut qu’être déçu sur le casting des stands de l’exposition. Quant aux débats, le congrès qui promettait de booster les transports a simplement fait entendre d’éternelles ritournelles.

Il ne fallait pas chercher d’élus “verts” dans les allées du World Trade Centre de Dubaï à l’occasion de la 59e édition de l’UITP (10-14 avril 2011 à Dubaï). Les écologistes ont refusé les invitations à venir suivre l’événement dans l’extravagante cité émiratie. On peut, en effet, difficilement leur reprocher de s’interroger sur le bilan carbone de cette édition ou d’apprécier modérément la gourmandise en énergie et en ressources naturelles de Dubaï. Cependant, en acceptant de faire ce déplacement, contre-nature de leur point de vue, ils auraient découvert qu’en matière de transports publics et de tentatives de réduction de la place de l’automobile, les Dubaiotes ne se contentent pas d’enfiler les perles qu’ils n’exploitent plus.

Un salon vintage

En revanche, ont-ils également manqué une édition exceptionnelle de l’UITP? Il serait difficile de répondre par la positive. Sur le plan du matériel exposé, tout du moins pour les véhicules routiers, il fallait réellement faire un effort d’imagination pour admettre que l’on était bien au XIXe siècle: aucun hybride à l’horizon, nulle ébauche de véhicule électrique, rien que de bons vieux autobus diesel, quand il y avait un véhicule sur le stand. Seul Van Hool avait fait un acte de bravoure en présentant une maquette grandeur nature de son offre en matière de BHNS. Pour des raisons économiques, les constructeurs ne présentaient qu’un seul véhicule par stand. Ils auraient tout de même pu offrir aux yeux des visiteurs leurs dernières innovations au lieu de produits adaptés aux marchés du golfe, l’UITP ayant pour vocation d’être un événement international et non local. Les principales nouveautés et les plus belles promesses se trouvaient du côté des spécialistes des modes ferrés ou lourds. Siemens et Bombardier ont mis en avant leurs solutions pour donner naissance au bus électrique et Alstom s’est associé avec la RATP pour créer Metrolab, dans le but de faire éclore le métro automatique de demain. L’industriel français a également dévoilé le visage de son Citadis compact.

Comme d’habitude, mais climatisé

Et que dire de la teneur des débats et des conférences? Là encore, on a le sentiment de se répéter. L’UITP de Dubaï se promettait de booster les transports publics… Pour un coup de “peps”, mieux valait compter sur les boissons énergisantes vendues dans les cafétérias, car l’impression de déjà entendu ne portait pas à la revitalisation. Par chance, la climatisation des halls et salles de conférences empêchait les congressistes de se liquéfier dans la torpeur de Dubaï. La bonne nouvelle pour l’audience – très clairsemée – c’est que l’avenir du transport public sera radieux ou ne sera pas. Au menu des deux ou trois prochaines décennies: davantage de clients, de trafic, d’innovations technologiques, une intermodalité jusque dans les airs, avec une tarification en hausse, mais unique et toujours mieux intégrée… Sans oublier une diminution de la part modale de la voiture et des modes de transports collectifs toujours plus respectueux de l’environnement, la faute notamment à un pétrole devenu trop rare. Finalement, les élus “verts” auraient peut-être dû accepter de se présenter au paradis de l’or noir. Ils seraient repartis roses de plaisir dans l’attente de l’avenir merveilleux promis au transport public.

Conférence

Demain, mieux qu’hier?

Donnant le ton d’un cycle de 24 tables rondes, les débats sur le transport public de demain ont inspiré les imaginaires les plus créatifs. Malheureusement, si les années défilent, les discours peinent à innover.

"La meilleure façon de prédire l’avenir reste encore de le créer", introduit Gérard Tertoolen, consultant du cabinet de conseil néerlandais XTNT. Une dynamique qui implique d’abord de resserrer l’étau autour de la voiture particulière "en rendant son utilisation contraignante, notamment en termes de stationnement", estime Lew Fulton, analyste des transports à l’International Energy Agency (IEA). Un challenge d’autant plus périlleux à relever que "nous pensons pouvoir maintenir le prix du baril de pétrole à moins de cent dollars au cours des prochaines années", promet Gérard Tertoolen. Au sein de cette projection, le développement des transports publics devrait également trouver son salut dans une bonne intégration technique. "Il ne s’agit pas de construire des infrastructures supplémentaires, mais de mieux utiliser les outils technologiques à notre disposition", estime Nicki Brown, directrice de la politique des transports de l’Australian Railway Association (ARA). Cette montée en puissance de l’innovation devrait aussi se traduire sur le terrain des énergies vertueuses susceptibles de doper le tissu social de la profession. "Au niveau hexagonal, le déploiement de solutions vertes devrait générer 14 millions d’emplois directs et 24 millions d’emplois indirects", estime Patrick Vautier, directeur marketing et innovation de RATP Développement.

D.I.L.

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Auteur

  • David Reibenberg
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