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“Nous voulons égaler Dubaï”

Arabie Saoudite Rencontré au détour du congrès de l’Union internationale des transports publics (UITP), qui s’est tenu à Dubaï du 10 au 14 avril dernier, Khalid Abdullah Al Hugail, pdg de Saudi Public Transport (Saptco), a accepté de témoigner des challenges des transports publics de son pays et de revenir sur sa stratégie de partenariat avec la RATP Dev.

À la tête de Saptco, comment percevez-vous le développement du marché des transports collectifs dans votre Région?

→ Même si notre pays figure parmi les principaux producteurs de pétrole au monde, nous n’en restons pas moins attentifs aux problématiques de développement durable. Jusqu’à présent, les habitants des pays du Golfe ont massivement privilégié la voiture individuelle pour se déplacer, mais la multiplication des accidents de la route et l’impact écologique de l’accroissement du parc automobile tendent à faire évoluer les mentalités. Dans ce contexte, il est donc de notre responsabilité d’aider nos concitoyens à changer durablement leurs habitudes en leur proposant un réseau adapté à leurs besoins. Avec une superficie représentant plus du triple de celle de la France pour un PIB de 11 000 euros par habitant, il s’agit d’un challenge gigantesque et particulièrement stimulant. Dans l’élaboration de notre stratégie, nous devons avancer nos pions sur plusieurs tableaux à la fois car nos chemins de fer ne couvrent que 1 500 kilomètres, dont 400 kilomètres reliant Riyad, notre capitale, à Dammam, située dans l’est du pays, et bon nombre de centres urbains à forte densité ne sont pas suffisamment desservis. Si la ville de Dubaï a massivement investi dans ses transports publics au cours des trois dernières années et offre désormais l’un des réseaux les plus aboutis au Moyen-Orient, nous avons choisi de prendre notre temps pour l’égaler. Ne nous y méprenons pas, il ne s’agit pas de concurrencer RTA mais de prendre exemple sur un modèle de réussite qui nous motive.

Comment comptez-vous atteindre cet objectif?

→ Nous souhaitons inscrire notre action dans la durée en plaçant l’anticipation de la demande de nos usagers au cœur de notre dispositif. Nous devons devancer les attentes de douze millions de passagers transportés chaque année dans 600 villes au niveau national et dix pays voisins: le Koweït, le Bahrain, le Qatar, les Emirats arabes unis, le Yémen, le Liban, l’Egypte, la Jordanie, la Syrie ou le Soudan. En trente-deux ans d’existence, nous avons privilégié la construction d’une offre diversifiée balayant quatre types d’activités: le transport urbain dans dix villes, dont La Mecque, Médine, Riyad ou Djeddah; le transport interurbain sur 362 villes; le tourisme religieux qui attire 33 000 pèlerins par an; et l’offre VIP Express proposant quotidiennement des voyages d’affaires ou privés de Riyad, Al Khobar, La Mecque, Médine au Bahrain. Cette offre pourrait évoluer à court et moyen terme en adéquation avec la politique économique menée par notre gouvernement. Côté équipement, nous nous appuyons sur un parc de 3 000 bus de dernière génération et venons de signer une commande portant sur 150 unités supplémentaires dont la livraison s’échelonnera de septembre prochain à mars 2012. Comme la plupart des régisseurs du monde, nous attachons beaucoup d’importance au confort de nos passagers.

Comment comptez-vous profiter de l’appel d’air des mégaprojets lancés par votre gouvernement?

→ Ces cinq dernières années, notre gouvernement a effectivement initié plusieurs mégaprojets qu’il a dotés de moyens financiers conséquents. Bien sûr, les activités des principaux prestataires de transport devraient être impactées par ces initiatives, en particulier les autocaristes qui devront combiner avec le renforcement du rôle de certains de leurs confrères du secteur ferroviaire. En effet, notre ministère des Transports ne cache pas sa volonté de déployer le rail jugé moins polluant et s’est prononcé en faveur de la construction de 3 200 kilomètres de voies ferrées supplémentaires aux quatre coins du pays. Parmi eux, la liaison à grande vitesse Haramain High Speed Rail entre La Mecque, Médine et Djeddah qui réduira, dès 2013, la durée du trajet entre ces trois villes à 2 h 30 contre dix heures actuellement en autocar. Autre exemple de nos efforts pour rationaliser notre recours au transport routier: le métro de La Mecque, dont la première des cinq lignes transporte déjà 2,5 millions de clients un an après son inauguration et qui devrait, à terme, remplacer près de 4 000 bus sur la route. Une nouvelle organisation au sein de laquelle notre mission devra s’adapter à des schémas de transport plus imaginatifs et jouer pleinement la carte de l’intermodalité.

La première ligne de métro de La Mecque a été construite via un consortium conduit par China Railway Corp, travaillez-vous avec des entreprises européennes dans le cadre de vos projets?

→ Oui, nous travaillons avec la RATP Dev, depuis fin janvier 2010, sur la base d’un accord de coopération stratégique relative à l’exploitation et à la maintenance des futurs réseaux de tramways et de métros inscrits dans les programmes de développement urbain des principales villes du pays. Sur le terrain, cette alliance prévoit que nos deux entreprises répondent ensemble aux futurs appels d’offres principalement pour des projets identifiés dans des villes comme Riyad, La Mecque ou Médine. À moyen terme, ce rapprochement pourrait évoluer dans l’optique de la Coupe du monde de football de 2022 qui se déroulera au Qatar et qui nous laisse une dizaine d’années pour relever le défi d’infrastructures de transport multimodales et parfaitement intégrées. Notre région est en pleine expansion, à chaque chantier naîtront de nouvelles perspectives d’étendre notre collaboration avec la RATP Dev.

Cet accord ferme-t-il la porte à d’autres collaborations tricolores?

→ Pas complètement. Pour le moment, nous travaillons avec la RATP Dev et nous montrons satisfaits de son expérience, son savoir-faire et sa flexibilité. Son récent redimensionnement, suite à la naissance du groupe Veolia-Transdev, nous intéresse et sa volonté de se déployer à l’international ne fait que conforter la pertinence de notre choix. Lors de la sélection de ce partenaire, nous avons été très impressionnés par ses réalisations en Italie, en Afrique du Sud ou en Algérie. Si cette collaboration peut se renforcer au cours des prochaines années, nous n’excluons pas pour autant de nous rapprocher de nouveaux partenaires qui pourraient nous apporter d’autres expertises à forte valeur ajoutée dans des disciplines où nous aurons besoin d’accompagnement. Face aux profonds changements qui nous attendent, nous ne perdons jamais notre objectif de vue: faire les choses le mieux possible avec un haut niveau d’exigence.

EXPRESS

CANADA

AMT signe la charte verte de l’UITP

Fin avril, l’Agence métropolitaine des transports (AMT) a signé la charte de développement durable de l’Union internationale des transports publics. Rejoignant ainsi le cercle des 66 entreprises reconnues pour leurs initiatives vertes, l’agence gouvernementale canadienne œuvre depuis plusieurs années pour la promotion de l’utilisation des transports collectifs et l’électrification de ses réseaux de trains de banlieue et d’autobus pour laquelle elle peaufine actuellement son avant-projet. Autre cheval de bataille: la réduction de son empreinte carbone qui a fait l’objet d’un programme d’efficacité énergétique et un plan d’action de développement durable qui s’échelonne jusqu’en 2013.

ROYAUME-UNI

Un téléphérique pour les jeux Olympiques

Reliant en cinq minutes les salles de spectacles et les centres d’exposition d’une part et d’autre de la Tamise, le futur périphérique de 34 cabines affiche une capacité de 2 500 usagers par heure pour un trajet d’1,1 kilomètre. “En glissant sereinement en altitude au-dessus de la Tamise, les voyageurs auront une vue sublime de notre ville”, décrivait Boris Johnson lors de l’annonce du début des travaux de construction en juillet prochain. Seule ombre au tableau: un coût initialement estimé à 28,3 millions d’euros qui atteindra finalement de 57 millions d’euros. Conclusion: Transport for London (TFL) se lance dans une course aux sponsors auxquels il sera proposé des droits publicitaires. Côté bitume, la ville s’est fixé des objectifs tout aussi ambitieux puisqu’elle vient de passer commande au fabricant Wrightbus de bus à impérial dotés d’un moteur ISBe 4,5 litres et répondant aux normes Enhanced Environmentally Friendly Vehicle (EEV) sans filtres à particules. Objectif: posséder les bus les plus propres du monde…

AUSTRALIE

Du sur mesure pour Adelaïde

Poursuivant la rénovation de son réseau de banlieue, la ville d’Adelaïde vient de commander 66 nouveaux véhicules sur rail à Bombardier pour un montant de 197 millions d’euros. Conçus spécialement pour la municipalité, ces 22 trains électriques, baptisés A-City, sont composés de trois voitures fonctionnant à 25 kV et bénéficieront de technologies de pointes comme le système à propulsion Bombardier Mitrac et les bogies Bombardier Flexx.

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Auteur

  • Diane-Isabelle Lautrédou
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