Toulouse Les BHNS sont tendance. Les projets foisonnent un peu partout en France, en Europe et dans le monde. Ils étaient à l’honneur le 15 juin au cœur de la capitale du rugby.
LE GART (Groupement des autorités responsables des transports) et Tisséo-SMTC ont en effet consacré une journée entière de débats techniques et politiques intitulée Les bus à haut niveau de service: une solution pour les territoires, avec des intervenants de toute la France (de Nantes à Nîmes, de Bayonne à Rouen) et même de Turquie.
Pour l’opérateur et autorité organisatrice des transports toulousains Tisséo-SMTC, à l’origine de cette manifestation et d’une exposition de matériel roulant (Mercedes et Irisbus) qui s’est tenue en parallèle sur la place du Capitole, l’objectif était aussi de convaincre localement. Et de faire passer l’idée que le BHNS peut représenter une solution aussi performante que le tramway en termes de confort, de régularité et d’information voyageurs, et moins chère que celui-ci, pour boucler son PDU (plan de déplacements urbains) en cours d’adoption. “Dans un contexte budgétaire plus que contraint, les BHNS constituent un levier pour un maillage et une réorganisation de l’espace, un outil efficace et performant au service d’une mobilité durable. Nous en sommes convaincus. Le défi est que cela soit partagé par tous”, expliquait Pierre Cohen, maire de Toulouse et président de Tisséo, lors de la visite de l’exposition, place du Capitole.
“Le choix dépend des territoires, de leurs capacités de financement et de l’équilibre de fonctionnement, a reconnu Roland Ries, maire de Strasbourg et président du Gart. Le tramway coûte 20 millions d’euros du kilomètre en moyenne, le BHNS entre 6 à 10 millions d’euros. Il faut prendre cela en compte car les finances publiques ne sont pas extensibles. En matière de transports, il n’y a pas de solution technique unique mais une solution intégrée dans une offre globale avec de l’intermodalité, une place aux vélos, aux piétons, à l’autopartage, au covoiturage, au TAD dans certaines zones…”
Philippe Goirand, élu Vert dans la majorité municipale de Pierre Cohen, mais qui a refusé de voter le PDU, a conclu cette journée de travail en estimant que “le BHNS n’est pas une solution concurrente du tram, mais une solution complémentaire. Nous sommes là face à des choix techniques visant à répondre le plus pertinemment possible à des objectifs de fréquentation. Le débat politique ne doit donc pas porter sur ces choix techniques, mais sur les priorités et le niveau d’ambition pour réduire notre dépendance collective à la voiture individuelle et par la même nos émissions polluantes.”
Georges Amar, prospectiviste à la RATP, a ainsi affirmé devant un public de techniciens des transports et d’élus que le bus “est en plein renouveau car ce n’est pas qu’un véhicule, mais un système incluant un mode de transport avec une famille de modes.” La journée a permis de se rendre compte de la diversité des options techniques et des coûts du BHNS: électrique, hybride ou diesel, avec guidage optique ou non, réaménagement urbain minimal ou de façade à façade, pour un coût moyen de 6 à 10 millions d’euros par kilomètre.
Quand la technologie facilite l’accessibilité
À quatre ans de l’échéance de la loi sur l’accessibilité de 2005, le Sytral Rhône a eu une idée: utiliser la technologie pour faciliter les déplacements des voyageurs à mobilité réduite.
En complément des dispositifs habituels comme les écrans LCD, les bornes d’informations ou les panneaux d’affichage dynamique, l’exploitant a opté pour BluePass, une offre déployée au sein des 44 stations du métro et développée par une start-up locale. Ainsi, après avoir téléchargé une application sur son téléphone portable, l’usager accède aux informations sur le trafic comme le temps d’attente, les gares desservies, la direction du train en approche, les éventuelles perturbations, etc. en temps réel sous forme d’un message texte et sonore calibré selon son profil de handicap et le niveau d’utilisation.
+ 40 % pour Idélis
Au cours du premier trimestre 2011, le réseau de bus Idélis de Pau a franchi le cap du million de voyages.“Un résultat exceptionnel qui va nous amener vers les 11 millions de voyages en fin d’année alors que les objectifs tablaient sur 10 600 voyages”, se réjouissait Jean-Michel Tissanié, président de la Société de transport de l’agglomération paloise (Stap) dans les colonnes du quotidien Sud-Ouest.
De la pub pour les parcs relais
Nouvelle opération de pédagogie de la STCL (Société des transports en commun de Limoges) en faveur des parcs relais (P&R). Avec, d’une part, la diffusion dans les cinémas de l’agglomération, juste avant le film, d’un clip vantant les avantages des P&R. Et, d’autre part, la distribution (notamment sur les pare-brise des automobiles stationnées en centre-ville) de brochures explicatives. Ces miniguides expliquent ce qu’est un P&R, localise les six P&R limougeauds et précisent leurs capacités, ainsi que les lignes de bus ou trolleys qui les desservent. Enfin, ils dressent un bilan comparatif entre l’usage de la voiture seule et celui du trio voiture + P&R + trolley en terme de budget, d’effet de serre et de carburant. Le film, réalisé l’an dernier avec un financement assuré exclusivement par la STCL, repose sur le même principe de comparaison grâce à des photos qui se succèdent à un rythme soutenu pendant une vingtaine de secondes. Tout en reconnaissant une sous-utilisation des P&R, Vincent Bourgoin, responsable du marketing à la STCL, se veut optimiste: "Il est probable que beaucoup de Limougeauds ignorent jusqu’à leur gratuité… Mais il faut du temps pour changer les habitudes!" Les P&R sont six à Limoges, plutôt bien répartis et desservis, pour environ 340 places. Essentiellement utilisés pour l’instant par les habitants des quartiers où ils sont implantés.
O. J.