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L’affaire corse de la SNCF

Tension Un différend tarifaire a eu raison de l’activité SNCF en Corse. Aujourd’hui, la reprise du flambeau alimente la polémique et les craintes d’une privatisation.

TOUT commence le 20 mai dernier lorsque la SNCF décide de revaloriser les conditions tarifaires de son activité corse. L’exercice est classique et la compagnie confiante puisqu’elle exploite ces deux lignes cumulant 232 kilomètres depuis vingt-huit ans. En effet, appartenant à l’Etat, ces liaisons ne sont pas intégrées au maillage géré par le Réseau ferré de France et passe sous la coupe de la collectivité territoriale de Corse (CTC) qui en assure la concession et la gestion. Héritant de l’exploitation de ce réseau par le biais d’une convention en 1983, la SNCF est brusquement tombée de son piédestal après avoir proposé ses services moyennant 52,5 millions d’euros assortis d’un transfert des risques financiers, sociaux et opérationnels à l’exploitant. Un scandale pour la collectivité qui tablait davantage sur une vingtaine de millions d’euros… de moins. Commence alors un véritable casse-tête pour savoir qui reprendra le flambeau après le 31 août, limite de validité de convention d’exploitation de la SNCF. Face à des échéances aussi brèves, les conseillers territoriaux ont adopté, avec amendement, une mesure prévoyant la mise en place d’une convention transitoire d’une durée de quatre mois. Durant cette période, la SNCF continuera malgré tout d’assumer un appui technique tout en assurant la formation des agents des Chemins de fer de la Corse(CFC).

Le spectre d’une privatisation

Dès lors, trois scénarios sont évoqués: un établissement public industriel et commercial (Epic) exposant les CFC à de lourdes responsabilités pénales, une société d’économie mixte (Sem) proposant un partage des risques entre la CFC, les conseils généraux, les agglomérations et la SNCF de nouveau dans la boucle par le biais d’un contrat d’exploitation, et une société publique locale (SPL) aux capitaux exclusivement publics. Pour l’heure, aucune solution ne semble faire l’unanimité au grand désespoir des salariés de la CFC qui s’inquiètent de leur sort. Réclamant la mise en place d’un véritable plan d’entreprise et l’obtention des garanties sur les investissements et le statut de leur entreprise, les syndicats sont rapidement montés au créneau. En parallèle, les cheminots ont également proposé plusieurs pistes comme la création d’un axe de transport maritime et ferroviaire nord-sud entre Bastia, Bonifacio et Cagliari en Sardaigne. À la clé, le classement de l’axe Bastia-Bonifacio comme axe de transport européen et l’obtention de financements spécifiques pour la remise en service de la ligne ferroviaire de la côte orientale. Mettant leur menace de débrayage à exécution, fin juillet, six cheminots ont entamé une grève de la faim pour faire entendre leur voix. Une semaine plus tard, Paul-Marie Bartoli, le président de l’Office des transports, parvenait à contenir cette grogne en promettant une sortie de crise rapide. Reste néanmoins que l’avenir des CFC reste toujours en suspend jusqu’au prochain épisode.

EXPRESS

CHINE

CHANGEMENT DE CAP

Tout juste un mois après la collision entre deux TGV faisant 40 morts, la Chine a annoncé le 10 août dernier la suspension de son développement ferroviaire. Pire, selon le communiqué de presse du gouvernement, elle s’apprête aussi à "étudier de manière approfondie les projets déjà approuvés pour choisir de manière rationnelle les normes technologiques et les plans de construction." D’autre part, le pays a réduit la vitesse des trains à 200 km/h. Conclusion: les prix des billets seront donc réduits en conséquence.

Europe

FEU VERT DE BRUXELLES

Fin juillet, la Commission européenne a donné son feu vert au projet d’entreprise commune entre la compagnie ferroviaire italienne, Trenitalia, filiale du groupe Ferrovie dello Stato, et l’opérateur français privé Veolia Transport. "La Commission a examiné si l’opération renforcerait la capacité et la motivation de Ferrovie dello Stato d’empêcher ses concurrents d’accéder aux infrastructures ferroviaires sur les lignes Paris-Rome, Paris-Venise et Paris-Milan. Elle a conclu qu’il n’en était rien", précise l’institution dans un communiqué de presse. Ciblant les appels d’offres de services à grande vitesse régionaux et internationaux, cette coentreprise pourrait proposer des liaisons Rome-Paris et Venise-Paris d’ici à la fin de l’année.

AFRIQUE DU SUD

INAUGURATION DU TGV

Après plusieurs années d’attente, le premier train à grande vitesse reliant Pretoria à Johannesburg a été inauguré début août. Longue de 62 kilomètres, cette ligne, qui sera exploitée par la RATP pendant les quinze prochaines années, aura coûté au Gouvernement africain la coquette somme de 2,5 milliards d’euros.

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Auteur

  • Diane-Isabelle Lautrédou
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