Train TER Bombardier a présenté la maquette
et le premier "chaudron" de la future série des rames Regio2N. Déjà commandé à 129 exemplaires par six régions françaises, ce matériel associe, pour la première fois dans une même rame, des éléments à deux niveaux et classiques.
SEIZE mois après les premières commandes notifiées en février 2010, la fabrication du Regio2N a été officiellement lancée par Bombardier en présence des représentants des régions concernées par les premières commandes de la SNCF. L’occasion de découvrir la maquette à l’échelle réelle des aménagements du Regio 2 N (1 cabine de conduite et deux demi-caisses) et de faire le point sur le projet trois ans après le lancement de l’appel d’offres.
“De nouvelles étapes ont été franchies depuis seize mois”, explique Pierre-Yves Cohen, directeur du projet, rappelant que ce nouveau matériel correspond à un “double besoin de desserte proche de type périurbaine et de liaisons intervilles à moyenne et longues distances.” Ce qui explique son originalité la plus marquante. Puisque sa composition associe, sous caténaire 1,5 kV ou 25 kV, et pour la première fois, des voitures à deux niveaux et des voitures classiques réparties en alternance sur toute la rame. Une disposition permettant de différencier les espaces entre manière de voyager, entre voyages longs et courts. “Aussi, les caisses à un seul niveau bénéficient de larges pas-de-porte servant de zones d’échanges en partie équipées de sièges, tandis que les caisses à deux niveaux n’ont pas de plates-formes. Ce qui permet d’offrir 20 % de capacité supplémentaire”, précise Pierre-Yves Cohen. Approche fondée sur une architecture générale de la rame à base de caisses courtes et larges assorties de grandes largeurs d’intercirculations (type MF 2000 BOA du métro parisien, ndlr) et de larges portes (1,60 m) facilitant les flux d’entrée et de sorties des voyageurs et leurs déplacements à l’intérieur du train. S’ajoutent les accès PMR avec un espace réservé accessible grâce à comble-lacune.
Sur ces bases, l’offre est modulée en longueur avec des rames courtes, moyennes, longues, et extra-longues (trains de 6 à 10 caisses totalisant de 80,9 m à 135,4 m) pouvant être utilisées en unités multiples jusqu’à trois rames. Des ajouts jusqu’à deux caisses supplémentaires avec ou sans motorisation peuvent en outre être effectués en cours de vie de la rame. Les capacités sont modulables en fonction de la longueur des rames, mais aussi des dispositions de sièges (de 3 à jusqu’à 5 de front) et peuvent être modifiées en cours de vie de la rame. On dispose ainsi de 350 à 440 places assises strapontins inclus
Mais une version V 200 Intervilles est proposée pour des services rapides régionaux ou interrégionaux à 200 km/h. D’une longueur de 109,9 m et avec 8 portes par face comme en version “longue”, elle offre un niveau de confort plus élevé avec une moindre capacité (475 places assises au lieu de 505 à 520 places) et un plus grand nombre de toilettes (7 au lieu de 4 en version longue, les versions courtes et extra-longues proposant 3 et 5 toilettes). Son accélération (0,54 m/s2 au lieu de 0,59 ou 0,79), comme sa puissance (2,55 MW au lieu de 2,4 MW à la base) sont plus élevées.
Au total, le Regio2N propose plus de 200 options d’aménagement pour cinq types de caisses, “ce qui équivaut à 83 types de véhicules à produire et à gérer”, précise le directeur de projet. Les atouts environnementaux sont les mêmes pour toutes les versions avec des capteurs de CO2 pour réguler la climatisation, des moteurs “à aimants permanents” économes en énergie, un freinage électrique dit “pur” et un système de réutilisation des “eaux grises” des lavabos.
Afin de faciliter les tests et les modifications éventuelles à apporter aux rames, Bombardier a créé à Crespin le Labo Train, banc d’intégration et d’essais fonctionnels des systèmes électriques et électroniques qui créée en atelier les réseaux informatiques et des systèmes liés au train, puis teste le tout dans les conditions du fonctionnement réel en ligne. Equipement inspiré de ceux utilisés dans l’industrie aéronautique, il est déjà opérationnel deux ans avant la livraison de la première rame, et il fonctionnera jusqu’à la sortie de garantie des premières rames livrées.
La capacité totale places assises fixes + places debout peut ainsi varier de 660/710 places jusqu’à 1190/1300 places en UM 3 (train de trois rames).
VERS UN RAPPROCHEMENT BRESILO-RUSSE
Un pont (virtuel) est en passe de se créer entre le Brésil et la Russie. Le carrossier Marcopolo et le constructeur Kamaz ont entamé des discussions en vue de la création d’une joint-venture dont l’objectif serait la commercialisation des bus et des cars sur le marché russe dans un premier temps.
Dans cette association, Kamaz fournirait les châssis qui seraient habillés d’une carrosserie signée Marcopolo.
LE 10 000E CROSSWAY EST LYONNAIS
Veolia Transdev a décidé d’affecter le 10 000e Crossway à sa filiale lyonnaise Rhodalia. Ce véhicule, dévoilé en grande pompe début juin à l’usine tchèque de Visoke Myto, est une version High Value de l’autocar du Dauphin. Cette livraison s’inscrit dans le cadre d’une plus large commande portant sur 11 véhicules (10 Crossway et un Magelys HD).
CAF VEUT DU SIEGE NORMAND
Compin Seats sait exporter son savoir-faire. Le spécialiste du siège de bus et ferroviaire a signé un contrat avec l’Espagnol Caf pour équiper des trains Civity destinés à la ville de Trieste en Italie et des trains pendulaires UMD desservant la Sardaigne. Ces deux commandes portent respectivement sur 2 400 et 1 000 places. Les livraisons débuteront dès janvier 2012 et devraient s’étaler sur douze à dix-huit mois. C’est le siège S65 qui a été choisi notamment pour sa légèreté, son design et son confort mais également pour son niveau de sécurité.
NOUVELLE ADRESSE, PLUS D’ESPACE
La filiale belge du constructeur vendéen a profité de l’été pour déménager. Installé désormais au 10, Hellegatstraat à Berlaar, Fast Europe occupe un bâtiment plus imposant qui lui permettra de mieux répondre aux besoins de ses clients en matière d’entretien. La société assure aussi l’étalonnage des chronotachygraphes et la vente de pièces détachées toutes marques.
Six régions françaises ont déjà commandé des Regio2N pour un montant total de 1,15 milliard d’euros. Soit 24 rames courtes pour l’Aquitaine, 7 rames courtes et 10 rames longues pour la Bretagne, 14 rames longues pour la région Centre, 18 rames moyennes (7 éléments) pour le Nord-Pas-de-Calais, 16 rames longues pour Provence-Alpes-Côte-d’Azur et 40 rames courtes pour Rhône-Alpes. En rythme de croisière, la cadence de production du Regio2N pourra atteindre 60 rames par an. Après essais et homologation des cinq rames de présérie, les premières livraisons aux régions se feront selon un planning serré avec 14 trains à livrer en six mois à partir de juin 2013, l’ensemble des commandes devant être livré à la mi-2016. Le contrat initial prévoit la fabrication d’un maximum de 860 trains. Un défi à relever pour Bombardier après le record des 700 rames AGC dont le dernier exemplaire a été livré le 7 juin 2011.
