Autopartage Porté par Daimler, le concept Car2go passe à la vitesse supérieure. 200 Smarts Fortwo en libre-service devraient bientôt rouler dans Lyon. C’est la première offre mondiale de véhicules à la demande en aller simple.
LA VILLE de Lyon avait été pionnière du principe de location de vélos à courte durée, en lançant pour la première fois dans une grande ville, Vélo’v, dès 2005. Côté voitures, Paris vient de lancer son système libre-service, mais Lyon annonce un dispositif mieux adapté bien qu’il ne soit pas question de véhicules écologiques. Ce système ne coûtera rien à la collectivité territoriale et donc rien au contribuable. Car2go est né d’une innovation du département business innovation de Daimler. Le principe est déjà en place à Hambourg, San Diego, Vancouver et compte plus de 45 000 utilisateurs en Europe et en Amérique pour une flotte globale de 1 100 véhicules, des Smart Fortwo. Ces clients totalisent à ce jour 900 000 trajets représentant 9 millions de kilomètres. C’est la première offre mondiale de véhicules à la demande en aller simple. Elle repose sur une inscription préalable de l’utilisateur mais offre l’avantage, par rapport à d’autres systèmes similaires, d’une totale et immédiate liberté d’utilisation. Surtout, elle n’expose pas la clientèle à l’attente de la recharge des batteries, comme dans le cas des véhicules électriques. “Grâce à la géolocalisation des véhicules, aussi bien le gestionnaire du service que l’utilisateur potentiel peut connaître à tout moment le positionnement des véhicules via internet ou smartphone, par rapport à ses besoins de déplacements”, explique Robert Heinrich, directeur général de Car2go. Et, surtout, le service est accessible en aller simple ou one way car il est inutile de redéposer le véhicule là où il a été emprunté.
Pour démarrer, 200 véhicules vont être mis à disposition des habitants de la ville de Lyon. Il s’agit de Smart Fortwo. Ces voitures auront le droit de se garer sur tous les emplacements de stationnement de surface situés dans la zone couverte par le service. Soit, à Lyon, 44 km², à l’exception des places spécifiques réservées (handicapés, livraison…) et des parkings souterrains. Sur ces parkings gérés par Lyon Parc Auto, le système Autolib’, lancé en 2003, subsistera. Ce dernier propose environ une centaine de voitures, de berlines, monospaces, utilitaires… Mais, à la différence de Car2go, la réservation doit se faire préalablement et la voiture doit être reconduite dans son parking d’origine. Actuellement, l’abonnement est de 12 euros par mois (1 800 abonnés à ce jour) et l’utilisation moyenne coûte 12 euros par heure, pour une course moyenne de 20 kilomètres. Pour Car2go, la politique tarifaire n’a pas encore été définie pour Lyon par la nouvelle société exploitante. Cela dit, à titre indicatif, à Hambourg, il en coûte une inscription de 29 euros, plus un coût d’utilisation d’environ 15 euros par heure, sachant que la tarification facturée se fait à la minute. Ce montant inclut le carburant, l’assurance et le stationnement. Pour ce dernier, la future société exploitante va traiter avec les services de la ville un tarif annuel par voiture de 70 euros. “Comme c’est le cas ailleurs, nous visons à l’équilibre de l’exploitation lyonnaise sous trois ans”, lâche Philippe Guillemot, directeur général du groupe Europcar, peu bavard sur le reste de son business plan.
“La mobilité urbaine est au coeur de la politique du Grand Lyon”, confirme Gérard Collomb, président de la communauté urbaine. C’est pour cela que Car2go sera l’un des nouveaux modes accessibles depuis la plate-forme de covoiturage mise en place en partenariat avec la région Rhône-Alpes. Le système lyonnais d’autopartage est passé de 2 400 inscrits fin 2009 à 4 628 inscrits, au mois de juillet dernier. Ainsi, parallèlement au réseau de transport en commun, ce système de covoiturage, lié avec celui de Car2go, contribuera à réduire de façon significative la part de la voiture autosoliste, par exemple pour les déplacements domicile travail qui représentent sur la zone, environ 30 % des déplacements journaliers. Et il devrait encore gagner en pénétration puisque, depuis septembre dernier, plusieurs tentatives sont menées pour le promouvoir. C’est par exemple le cas de Covoiturage pour sortir (www.covoiturage-pour-sortir.fr) qui a été lancé en septembre dernier. Présenté comme une première en France, ce dispositif s’adresse aux déplacements liés aux spectacles, loisirs, restaurants, évènements, discothèques… Une vingtaine de structures se sont déjà inscrites sur la plate-forme et participent au test de ce nouveau dispositif (Opéra de Lyon, Biennale de Lyon, Théâtre de la Croix-Rousse, les Subistances, le Toboggan, Maison de la Danse). Si l’expérience s’avère concluante, elle pourrait être élargie à d’autres sites de divertissements ou d’événements sportifs, culturels… À ce jour, le bilan du covoiturage lyonnais, dans son intégralité, montre que 21,42 % des inscrits au site “covoiturent” effectivement, dont 85 % au moins une fois par semaine. De plus, 53 % des covoitureurs habitant en dehors de l’agglomération lyonnaise, le kilométrage moyen parcouru se situe à 35 kilomètres. À travers ce partenariat, Daimler et Europcar, premier loueur de voitures en Europe, disposent avec Lyon, ville pionnière en terme de mobilité, d’une véritable tête de pont dans leur stratégie de conquête européenne.
TAD PREVU DEBUT 2012
Actuellement en pleine refonte des offres de transport départementales et régionales, la Communauté de communes de Lacq a décidé de solliciter le conseil général pour disposer d’une délégation de compétence lui permettant de mettre en place un service de transport à la demande. Coût prévisionnel de la première année d’exploitation de ce nouveau service qui devrait voir le jour début 2012: 135 000 euros en fonctionnement et 98 000 euros d’investissements financés à hauteur de 44 900 euros par le conseil général et 5 400 euros par les usagers. À moyen terme, ces estimations devraient potentiellement s’élever à 192 000 euros financés pour 61 000 euros par le département et 9 000 euros par les usagers.
L’ART D’EN FAIRE PLUS AVEC MOINS
71 % de services en plus avec une ligne de moins, telle est l’équation proposée par Lannion-Trégor Agglomération (LTA), en charge des transports de Lannion. En effet, début 2012, l’opérateur a prévu de fondre les lignes C et D en une seule qui ne proposera plus neuf services, mais treize. Des rotations qui s’étofferont conjointement sur la ligne A et sur la ligne B qui passera de 14 à 20 services. En redynamisant le réseau de transport, l’opérateur espère doper sa fréquentation annuelle de 100 000 passagers et ses recettes de 15 000 euros supplémentaires.
LE TRAMFRET BIENTÔT EXPERIMENTÉ
Après le train et le bateau, la nouvelle alternative aux camions de marchandises n’est autre que le tramway. En effet, le 18 octobre, le Conseil de Paris s’est prononcé en faveur de l’expérimentation du projet Tramfret sur la ligne 3 du tramway, reliant le pont du Garigliano à la porte d’Ivry. Selon la RATP, cette simulation pourrait s’étendre du 14 novembre au 10 décembre avec une rame expérimentale intercalée entre deux tramways. Si cette phase s’avère concluante, les études économiques seront lancées début 2012 pour une entrée en exploitation en 2014.
ATOUBUS FAIT + 6 % DE TRAFIC
Après la plus grande modification intervenue depuis la création du réseau de transports en commun, à Lyon, et anticipant sur un point plus complet à venir, Bernard Rivalta, président du Sytral, l’autorité organisatrice du réseau, a dévoilé les premiers chiffres de fréquentation. “Sur le premier mois de mise en service d’Atoubus, la fréquentation des divers modes de transport sur le mois de septembre 2011 est en hausse de 6 %, par rapport au mois de septembre 2010.” Preuve que les modifications d’itinéraires, d’horaires, de dessertes ont été assez bien digérées par les usagers. “Je considère que la moitié de cette hausse est directement liée à l’effet Atoubus”, a estimé Bernard Rivalta.
– Nombre de déplacements journaliers sur le Grand Lyon: 4 millions.
– Part modale de la voiture 47 %; transports en commun 15 %; vélos 2 %; TER 1 %.
– La part modale de la voiture est passée de 52 à 47 %, de 1995 à 2006.
– les transports représentent 29 % des émissions de CO2 générées à 95 % par les voitures particulières et les poids lourds.
– 150 000 voiturent entrent chaque jour dans le Grand Lyon.
– 58 % des déplacements sont inférieurs à 3 kilomètres.
– une voiture passe 95 % de son temps à l’arrêt.
– une voiture est en moyenne occupée par 1,3 personne.
– 540 000 voitures sont présentes sur le Grand Lyon.
