Résultats Un an après le rapprochement des sociétés Xelis et Inexia sous la bannière du groupe Systra, Pierre Mongin et Guillaume Pepy, respectivement président et vice-président du conseil de surveillance de Systra, dressent un bilan plutôt positif de l’année écoulée.
“NOUS sommes en ordre de marche pour participer à de grands projets internationaux d’infrastructures et devenir un point d’appui pour l’industrie”, assurait Pierre Mongin, président du conseil de surveillance de Systra lors d’un point presse organisé à Paris le 26 octobre. Dans sa musette, de récents contrats: les études de la ligne 7 du métro de Dehli en Inde, la maîtrise d’œuvre de la ligne verte de Dubaï aux Emirats arabes unis, les études de la future gare de la ligne à grande vitesse polonaise de Lódz mais aussi la maîtrise d’œuvre générale du tramway de Brest, le réseau de communication électronique très haut débit, les équipements et les automatismes du Grand Paris, la mise en service de la ligne de trolleybus C2 de Lyon, etc. Avec 600 millions d’euros de chiffre d’affaires en ligne de mire à horizon 2016, la stratégie du groupe d’ingénierie s’appuie sur un rééquilibrage des activités nationales et sur la poursuite du développement à l’international, notamment dans des pays en reconstruction comme l’Irak, la Tunisie ou la Libye. Une tactique censée limiter les effets d’un “ralentissement économique mondial qui devrait continuer en 2012”, observe Pierre Mongin. Pire, les répercussions de cette dégradation économique pourraient même atteindre bon nombre de ses clients du secteur public. “Actuellement, la difficulté d’accès aux sources de financement touche même les collectivités locales en dépit d’une structure qui les protégent théoriquement d’une trop forte exposition au risque”, analyse Pierre Mongin. À l’inverse, cette crise économique, qui pourrait aussi engendrer un “assainissement” du marché offrant ainsi des perspectives de croissance externe pour Systra.
Commencée au cours des années 1990, la procédure de rapprochement des filiales de la SNCF, Inexia, et de la RATP, Xelis, a pris un tournant décisif ces deux dernières années. “Depuis le 26 juillet 2011, nos deux entités sont officiellement consolidées”, rappelle Pierre Mongin. Prochaine étape: un apport financier de 49 % du capital de la part des deux entités au premier semestre 2012. “Par ce biais, nous préserverons l’unité de Systra et musclons significativement nos axes de développement”, promet Pierre Verzat, directeur général de Systra. À la même date, l’assemblée générale a également planché sur la gouvernance du groupe qui devient désormais une société anonyme avec un conseil de surveillance de 13 représentants et un directoire de quatre membres directement nommés par le conseil de surveillance. “Malgré nos différences culturelles, notre intégration est allée plus vite que prévu”, reconnaît Guillaume Pepy, vice-président du conseil de surveillance de Systra. Avec un carnet de commandes atteignant 315 millions d’euros en 2010 et un chiffre d’affaires consolidé en progression d’un peu plus de 2 % sur la même période, “nos collaborateurs ont vite mesuré l’intérêt industriel d’une démarche commune”, précise Pierre Verzat. Une prise de conscience également “matérialisée” par une croissance constante du chiffre d’affaires cumulé et un renforcement de la présence géographique du groupe en France comme à l’international avec des bureaux à Lyon, Bordeaux, Marseille et Lille et des filiales ou succursales dans une trentaine de pays. “Ce rapprochement nous a permis de repositionner nos stratégies respectives et d’améliorer notre compétitivité surtout lorsque nous nous retrouvons en concurrence sur certains dossiers d’exploitation”, souligne Pierre Mongin. De là à imaginer une éventuelle collaboration entre Keolis et RATP Dev, bras armés respectifs de la SNCF et de la RATP, sur certains marchés… “sur ce créneau, nous affichons des politiques de développement radicalement différentes”, tranche Guillaume Pepy.
Réalisant actuellement 20 % de son chiffre d’affaires dans l’Hexagone avec une vingtaine de projets de tramways ou bus à haut niveau de service, Systra entend mettre les bouchées doubles pour atteindre un seuil de 50 % de chiffre d’affaires sur ce marché “grâce à des spécialités comme la grande vitesse ferroviaire et les métros de nouvelles générations”, prévoit Pierre Mongin. Le versant international offre également des perspectives attrayantes pour Systra dans la mesure où “le marché mondial de l’ingénierie est évalué à dix milliards d’euros et que seulement 40 % de ce marché est ouvert à la concurrence”, souligne Pierre Mongin. Alors pas question pour le groupe de passer à côté de ces opportunités. “Aujourd’hui, personne ne nous attend sur l’échiquier mondial. Nos concurrents anglo-saxons sont déjà bien implantés et les industriels émergents ne nous feront pas de cadeaux”, estime Guillaume Pepy. Pour rester dans la course, le groupe cherche à échapper au marasme des marchés traditionnels. “Cette année, nous avons ressenti des ralentissements conjoncturels particulièrement marqués en Grande-Bretagne et en Italie. De leurs côtés, les États-Unis sont restés calfeutrés dans une spirale protectionniste qui laisse peu de point d’entrée”, assure Pierre Mongin. À l’affût de nouveaux débouchés, le groupe a donc identifié des cibles à fort potentiel: “Les pays au sein desquels la démographie explose”, admet Pierre Verzat. Si l’Inde ou l’Europe de l’Est font encore figure d’eldorado, les zones dites en “reconstruction” comme la Tunisie, la Libye ou l’Irak commencent sérieusement à titiller la fibre commerciale de l’industriel. “C’est le moment de prendre position dans ces régions”, assure Pierre Mongin.
AFFICHAGE OBLIGATOIRE
Bientôt, les usagers seront informés des émissions de CO2 relatives à chacun de leurs déplacements. C’est du moins ce que prévoit l’un des décrets d’application de la loi du Grenelle 2 publié fin octobre au Journal Officiel.
Fixant une méthode de calcul commune à tous les modes de transport, ce texte oblige ainsi les opérateurs à procéder à une estimation de leurs émissions selon la taille des entreprises, des données forfaitaires ou des valeurs estimées en interne. Prévue entre le 1er juillet et le 31 décembre 2013, la mise en application de ce texte participe à une démarche de normalisation européenne engagée, en vue de favoriser le développement de ces “bonnes pratiques” et d’aboutir in fine à une réglementation européenne d’ici à 2013.
CONCURRENCE DELOYALE SUR LE GRIL
Rebondissant sur l’annonce faite par le gouvernement mi-octobre précisant son intention d’autoriser les liaisons nationales par autocar, la CGT estime que “le gouvernement pousse les feux de la concurrence entre le rail et la route.” Estimant que cette décision est l’illustration d’une “politique du bas coût qui se généralise au mépris de l’environnement”, le syndicat dénonce un lâcher prise ministériel concernant “les lignes où circulent des trains d’équilibre du territoire (TET) qui sont laissées à l’abandon, voire menacées de fermeture.”
PAIEMENT SANS CONTACT
Depuis début novembre, les usagers des transports urbains de Reims testent la première carte bancaire intégrant un système de paiement sans contact pour régler leurs titres de transport. Cette initiative déployée par la Caisse d’Epargne et Veolia prévoit un solde de 600 euros rechargeable sur un site internet dédié, dans les guichets de la Caisse d’Epargne ou dans le réseau Transdev. Permettant ainsi d’accéder aux transports en commun de l’agglomération ou de régler des achats de moins de 20 euros dans les commerces équipés, par simple présentation de la puce devant une borne de lecture, cette carte est également accessible aux clients d’autres banques partenaires puisque seul un compte support est ouvert pour permettre aux usagers de recharger la carte. D’autres villes comme Nice ou Strasbourg planchent aussi sur le développement de ce système de nouvelle génération. Systra entre dans le vif du sujet
SCÉNARIOS D’AVENIR
Futuribles International vient de publier une étude sur la mobilité de demain dans les villes moyennes et communautés d’agglomération. Mettant en exergue une quarantaine d’innovations à partir desquelles des scénarios de mobilité à l’horizon 2030, l’éventail de solutions est large. Les technologies ne sont pas en reste puisque l’étude compare aussi les différentes initiatives en la matière, exemple à l’appui. Parmi les astuces techniques évoquées: les dispositifs d’éclairage au sol pour délimiter les pistes cyclables et réduire les risques de collision à Copenhague ou de stationnement à la verticale de vélos pour libérer de la place en voirie à Tokyo.
L’IRU RECONDUIT SON PRÉSIDENT
Début novembre, Janusz Lacny a été réélu à la tête de l’Union internationale des transports routiers (Iru) pour le mandat 2012-2013. Dressant un bilan de ses mandats successifs puisqu’il occupe cette fonction depuis 2008, il donne aussi les grandes lignes de sa stratégie, “de nouveaux partenariats ont été consolidés en Afrique, dans les Amériques, au Moyen-Orient et en Extrême-Orient, ce qui témoigne de l’évolution du statut de l’Iru au niveau mondial.” Avec la création en 1991 de JMJ-Trans, sa propre entreprise de transports internationaux de marchandises, ce professeur titulaire d’un doctorat en télécommunications et en systèmes de communication informatiques est également passé par des fonctions consultatives auprès du ministère des Transports polonais en 2000.
DES TRAMS FRANCILIENS FINANCES PAR L’EUROPE
La BEI a présenté début novembre un contrat de crédit-bail de trente-trois ans portant sur près de 400 millions d’euros pour financer les nouveaux tramways des lignes T3, T5, T6, T7 et T8 en Île-de-France. Au total, 107 rames de tramways seront financées par ce biais: 25 pour le T3, 28 pour le T6, 19 pour le T7 et 20 pour le T8, qui s’ajoutent aux 15 rames déjà livrées en novembre pour le T5. Notons que la BEI a financé 24 tramways sur l’ensemble du territoire français. Le refinancement sera assuré à hauteur de 300 millions d’euros par un prêt long terme sur ressources de la Banque européenne d’investissements (BEI), accordé au Crédit Foncier de France, tandis que le reste du financement est accordé par certaines des entités de BPCE et que le Stif, qui deviendra propriétaire du matériel, le finance.
Annonce de l’accord RATP-SNCF pour la refondation de Systra
Prise de fonction de Pierre Verzat, nommé directeur général de Systra
Apport de 49 % de Xelis et Inexia à Systra, et transfert du contrôle de Xelis et Inexia à Systra
Transformation de Systra en une société à conseil de surveillance et directoire, puis désignation du premier directoire de Systra
Transfert de l’ensemble du capital d’Inexia et Xelis à Systra
