Bordeaux Deux bateaux-bus de 45 places transporteront dès 2012 les Bordelais sur la Garonne. Ses liaisons fluviales quotidiennes devraient désengorger le trafic routier. Coût de la facture? 1,8 million d’euros.
KEOLIS est en vogue à Bordeaux. Les navettes qui navigueront sur la Garonne dès novembre 2012 ont été présentées le 18 octobre par Vincent Feltesse, président de la Communauté urbaine de Bordeaux (Cub), Bruno Danet, directeur de Keolis Bordeaux, les créateurs du bateau et les futurs fabricants. Le bateau-bus est baptisé Greenboat Cat.
L’appel à candidature lancé par Keolis Bordeaux mettait l’accent sur la performance, la sécurité et le respect de l’environnement du futur bateau. Après six mois, onze propositions, trois finalistes et une expertise, le projet mené par le chantier naval Dubourdieu (Gujan Mestras) a été retenu. Trois partenaires industriels accompagnent l’entreprise girondine: Construction aluminium Inox (33), Orion Naval engineering (33) et ECA (83).
Le navire se veut économe en énergie et peu bruyant. Il profitera d’une propulsion hybride jonglant entre diesel et électricité. La société bordelaise Saft fournira les batteries en lithiumion. Les deux navires commandés représentent un investissement de 1,8 million d’euros.
La future navette, de 19 m de long, sera conçue en aluminium, lequel “allie légèreté et résistance, selon Keolis. Ces qualités associées au profil catamaran assureront une excellente stabilité de route et un réel confort aux passagers.” Il est vrai que la Garonne n’est pas un long fleuve tranquille: courants, marée et obstacles rendent sa navigation difficile.
Le Greenboat Cat pourra transporter 45 passagers, dont 30 assis, et six vélos. Il sera accessible avec tous les titres TBC (tram et bus de la Cub). Ce nouveau service assurera deux liaisons rapides aux heures de pointe, le matin (7 h-10 h) et le soir (16 h-19 h) entre Lormont et Bordeaux-Claveau au nord de la ville, et entre les places Stalingrad et des Quinconces en centre-ville. Les traversées s’effectueront en quatre minutes avec une fréquence de quinze minutes.
Un gain de temps appréciable quand on connaît la difficulté à franchir les deux seuls ponts routiers existants dans Bordeaux (un troisième est en construction). Un navire sera affecté à chaque liaison. Le troisième bateau, en mode diesel, servira lors des opérations de maintenance. En journée, et le week-end, une liaison de cabotage sera assurée entre Lormont et Stalingrad, rive droite, via trois escales rive gauche. Un autre arrêt devrait être créé en 2014 avec l’ouverture du Centre culturel et touristique du vin.
Deux navires seront affectés pour assurer huit rotations par jour. “La première traversée est programmée pour le 30 novembre à 6 h 03”, promet Vincent Feltesse.
Si les premiers mois s’avèrent satisfaisants, il est envisagé d’étendre le réseau de navigation au sud de Bordeaux. Le secteur de la gare Saint-Jean, qui doit être complètement transformé dans la perspective de l’arrivée de la LGV début 2016, pourrait accueillir plusieurs arrêts.
LE PDU DE L’AGGLOMÉRATION EN DEBAT
Le plan de déplacements urbains de l’agglomération toulousaine fera l’objet d’une concertation publique du 16 novembre au 7 décembre 2011. Avant l’enquête publique qui démarrera en janvier, l’objectif pour les élus de Tisséo est d’informer le public sur la démarche engagée, les étapes à venir, l’organisation future des réseaux de déplacement et de recueillir l’avis de la population sur le projet. Six réunions publiques auront lieu dans les principales villes d’une zone qui couvre 118 communes de trois communautés d’agglomération et de plus petites communautés de communes. La révision du PDU, qui a fait l’objet de nombreux débats politiques, est en cours depuis 2001. Le président du Grand Toulouse et de Tisséo, Pierre Cohen, défendra l’idée de maillage des territoires avec des bus à haut niveau de service. Le budget actuel de 1,9 milliard d’euros, en baisse de 900 millions d’euros par rapport au précédent projet, a été rendu nécessaire par les difficultés économiques et entraîne notamment la réduction des ambitions de développement du réseau de tramway.
Catherine Stern
VERS UNE SOLUTION POUR LE PROLONGEMENT DU MÉTRO?
La communauté d’agglomération du Sicoval (au sud-est de Toulouse) juge crucial que le métro soit prolongé le plus vite possible vers sa zone commerciale et d’activités de Labège. Or, le PDU ne prévoit pour l’instant qu’un bus à haut niveau de service évolutif en métro vers 2020. Elle a cherché des solutions pour pallier le manque de financement par Tisséo et proposé de mettre 100 millions d’euros sur la table, en partageant en trois le financement: un tiers pour Tisséo, un tiers pour le conseil général de Haute-Garonne et un tiers pour le Sicoval. “Le fait qu’une intercommunalité y participe constitue une première en France”, a déclaré Christian Lavigne, vice-président du Sicoval en charge des transports. Pour l’instant, Tisséo évalue le projet à 370 millions d’euros, hors maîtrise d’œuvre, et ne prévoit pas de mettre plus de 90 millions d’euros, soit le coût d’un BHNS.
Le département reste prudent, en attendant une rencontre tripartite annoncée pour décembre.
Catherine Stern
VIF SUCCÈS DANS L’URBAIN
Le groupement d’autocaristes continue de se faire une place dans l’urbain. L’année 2011 a été couronnée de succès avec un cinquième réseau remporté dans la Communauté de péage de Roussillon (38). Pour gagner ce marché, deux adhérents (Courrier Rhodaniens et Voyages Fayard) ont créé la société Mobilité en pays roussillonnais, qui assurera l’exploitation. Avec 28 microréseaux urbains exploités par des adhérents, Réunir est en train de prendre des allures de spécialiste en la matière. Le mélange entre la proximité géographique, l’ancrage territorial des PME locales, et l’expertise du siège de Réunir semble séduire les autorités organisatrices concernées.
