En préambule, bien entendu, toute la rédaction du magazine vous présente ses meilleurs vœux pour l’année 2012 qui commence. Point de trop longs discours sur ce que nous pouvons en attendre. Juste une crainte. Au-delà des sempiternelles promesses des trois prochains mois, nous allons subir un sérieux tour de vis économique, fiscal et social.
Le merveilleux chemin pavé de roses n’est qu’une fiction. En ce sens d’ailleurs, je trouve assez symbolique la sortie très attendue d’un film (déjà encensé par la critique) sur Margaret Thatcher. La fameuse Dame de fer, propulsée aujourd’hui par la simple magie du cinéma en sympathique héroïne des années 80, avait, rappelons-le, réussi à mettre l’économie de son pays à genoux, détruit l’ensemble du tissu industriel de la Grande-Bretagne et bradé à peu près tous les services publics du pays. Que la Rosa Luxemburg du libéralisme à tous crins devienne maintenant une icône ne m’étonne qu’à moitié dans le contexte actuel. De là à ce que l’on veuille nous faire passer un message… Peut-être serait-il quand même judicieux de revoir un peu nos manuels d’histoire sur cette période avant de faire l’apologie d’une brave dame, dont les tailleurs et la coiffure prêtaient beaucoup moins à sourire à l’époque qu’aujourd’hui. En attendant, ce qui me frappe le plus en ce début janvier, c’est bien la chronique du naufrage annoncé de la compagnie SeaFrance. Là encore, j’ai un peu le sentiment de replonger dans certaines heures sombres du XXe siècle. Celles où quelques syndicats faisaient vraiment la pluie et le beau temps dans diverses grandes entreprises, inconscients du fait que leurs manœuvres éventraient la coque du navire, en brisant l’étanchéité. L’archaïsme du fonctionnement – et des raisonnements – de la CFDT Maritime Nord est confondant. Nanti de privilèges et visiblement sauvé par une bouée financière bien gonflée, le syndicat tient un discours totalement coupé des réalités. Psychorigide, son intransigeance finira sans doute par couler avec la compagnie. Mais il est peu probable qu’il y ait des canots de sauvetage pour tout le monde. Dommage.
