Décryptage
Certes, la volonté de moderniser le transport public reste une bonne idée, mais toutes les idées sont-elles bonnes? Voici un léger inventaire des projets avortés, histoire de mettre à plat thèmes, idées et concepts en les passant au crible de l’événement et de l’expérience. Attention, sujet brûlant.
Les trajets aériens à courte et moyenne distance, déjà coûteux question environnement, seront de moins en moins compétitifs en raison du développement du réseau ferré à grande vitesse. Aussi, la reconfiguration du réseau des 85 aéroports français devient incontournable, plus de 40 % d’entre eux traitant moins de 30 000 passagers par an
Opposer l’autocar et le TER ne bénéficie à aucun des deux mais uniquement à la voiture. Comme le montrent depuis de nombreuses années les suppressions de services TER remplacés par des services de cars, qui eux-mêmes ont été liquidés faute de fréquentation car le transfert d’un TER sur route entraîne d’emblée des pertes de trafic de 30 % à 50 %.
En revanche, la coordination du train et de l’autocar
Les créneaux de pertinence comme les capacités des deux modes sont très différents, et les opposer est sans objet. Aussi, l’évolutivité des systèmes apparaît comme la solution. Une ligne structurante et à fort potentiel doit être prévue pour être, si besoin est, transformée en BHNS (site protégé, voire sections de sites propres, priorité aux feux, etc.). Et une ligne de BHNS doit pouvoir également évoluer vers le tramway grâce notamment à des sites propres créés avec déviations préalables de réseaux (eau, gaz, électricité, téléphone, égouts, etc.).
En dépit de la perception générale de l’opinion relayée ponctuellement par les médias à chaque poussée de hausse, le prix du carburant en valeur réelle a considérablement diminué depuis quatre décennies
Elle existe aujourd’hui dans 14 réseaux dont 10 gérés par des communes de 40 000 habitants ou plus. Si, au départ, la gratuité stimule le trafic, elle génère ensuite des déplacements inutiles et prive de ressources le système de transport au moment où la clientèle augmente, et où les recettes fiscales des collectivités diminuent. Selon l’UTP
La modernisation des lignes existantes et la création de liaisons avec les réseaux à grande vitesse sont souvent moins coûteuses et aussi performantes qu’une ligne nouvelle. Inversement, une LGV est d’autant mieux rentabilisée qu’elle offre de bons raccordements avec le réseau ferré classique. Quant aux gares TGV “hors sol” créées au milieu de nulle part et loin de partout, non seulement elles n’attirent pas les activités espérées autour de leur implantation, mais elles conduisent à l’utilisation systématique de la voiture pour y accéder. Mais l’erreur est réparable comme le montre le transfert prévu de la gare Lorraine de la LGV Est
Au pays du concours Lépine, elles sont traditionnellement légion mais, hors divers marchés de niche, elles conduisent souvent à des fiascos comme Aramis (système de cabines guidées regroupables et séparables automatiquement), l’aérotrain (éliminé en raison de son coût énergétique et son incompatibilité avec les réseaux existants), le SK (funiculaire “horizontal” prévu à Roissy) ou le TVR (tramway sur pneus). Car il n’existe pas de solution miraculeuse et universelle. Utiliser la panoplie des techniques et méthodes bien éprouvées en les améliorant grâce aux développements technologiques récents reste moins coûteux pour la collectivité et plus performant que la recherche de l’objet technologique original.
Dans ce domaine, c’est la recherche d’un mode intermédiaire entre le bus et le tramway qui a mené à une solution “bâtarde”. Si le Translohr, venu après le TVR, a su éviter en grande partie les dérives de coûts d’installation et d’exploitation comme les incidents techniques constatés à Caen et à Nancy, son évolutivité et sa capacité sont faibles
Il serait tentant de penser que cette solution puisse résoudre dans toutes les situations les besoins en transport des zones rurales ou périphériques et évite une coûteuse ligne régulière de transport public. Les Tad se justifient lorsque la demande de transport est non seulement faible globalement mais aussi et surtout quand elle varie en proportions importantes dans le temps. Car le coût de fonctionnement d’un minibus n’est pas beaucoup moins élevé que celui d’un bus standard puisque les charges de personnel sont les mêmes. Comme elles totalisent les deux tiers de l’ensemble, la seule économie tangible est liée au carburant qui ne représente que 20 % des coûts totaux.
Voiture électrique en libre-service contre transport public
C’est oublier que même électrique et non polluante, la place prise par la voiture dans l’espace urbain ne diminue pas avec la voiture électrique. Et, à l’inverse de l’autopartage qui réduit le nombre de véhicules en circulation, ce système risque de développer et de faciliter l’usage de la voiture en ville! “Mieux vaut encourager l’autopartage et le taxi, dont l’efficacité est démontrée, que de les concurrencer en lançant une formule aux effets pervers prévisibles et à l’équation économique douteuse, dont le contribuable pourrait faire les frais”, estimait la Fnaut
Ainsi, dans les deux régions de Normandie, il existe cinq aéroports dans un rayon de 250 km (Caen, Cherbourg, Deauville Le Havre et Rouen) qui ne traitent que 260 000 passagers par an, Caen et Deauville cumulant 88 % du total.
Pour atteindre ses objectifs de trafic, le nouvel aéroport devrait “ratisser” l’ensemble des flux des aéroports de Bretagne, de Basse-Normandie et de Poitou-Charentes. Autant de liaisons actuellement peu performantes aujourd’hui en transport public pour accéder au futur site. D’autant plus que d’ici à 2016-2020, les LGV Bretagne-Pays de la Loire et Sud-Europe-Atlantique ainsi que l’interconnexion Sud Île-de-France faciliteront l’accès du Grand Ouest à Roissy…
Soit des trains aux heures de pointe et des autocars aux heures creuses ou des trajets se recoupant avec desserte fine par car et desserte directe par train: l’une “nourrissant” l’autre et inversement.
Comme le montre l’enquête réalisée en 2007 par Beauvais Consultants pour l’Ademe et la Fnaut et portant sur L’Évolution réelle des prix des carburants de 1970 à 2005.
En se fondant sur la synthèse de l’ensemble des "enquêtes ménages" disponibles, le taux moyen d’occupation des véhicules atteignait 1,38 personne.
La nouvelle gare Lorraine sera construite à Vandières au nord de Nancy en correspondance avec la ligne TER Métrolor Metz-Nancy.
L’impossibilité de faire circuler des unités multiples obligera à utiliser des rames très longues sur la future ligne du T6 (Châtillon-Viroflay) dont le trafic prévu de 80 000 voyageurs/jour ressortirait plutôt du tram classique, voire du tram express.
Union des transports publics et ferroviaires
Fédération nationale des associations d’usagers des transports
