BHNS vs tram En marge des conférences, la "Tribune des experts" a ponctué les trois jours du Salon européen des transports publics. L’idée de ces ateliers est de confronter la théorie à la pratique et de mettre en avant des initiatives innovantes. Le 5 juin 2012, c’est le duel BHNS-tramway qui a lancé les hostilités.
AUTOUR de la table, quatre intervenants, deux représentants d’Egis Conseil et deux décideurs d’autorités organisatrices ayant respectivement choisi de déployer un bus à haut niveau de service (BHNS) ou un tramway. “À Besançon, nous avons privilégié un tramway modulable dont le coût nous a semblé moins important et que nous envisageons d’amortir grâce à une hausse du taux de versement transport qui passerait de 1,05 % à 1,80 % voire à 2 % dans un second temps”, explique Jean-Louis Fousseret, maire et président de l’agglomération de Besançon. À Rouen, les choix de trois lignes de BHNS et de deux lignes de tramway se sont imposés d’eux-mêmes. “Entre 2007 et 2008, nous avons connu une saturation de transports collectifs. Nous avons donc réorganisé notre réseau de bus et nous apprêtons à mettre vingt-sept nouvelles rames de tramway en service dont huit doivent arriver d’ici une dizaine de jours. Enfin, nous projetons d’ouvrir une autre ligne de BHNS d’ici à 2017”, souligne Yvon Robert, premier adjoint au maire de Rouen.
Alors, BHNS ou tramway? Pour trancher, plusieurs paramètres devront être observer à la loupe: son usage et son financement. “Dans ce type de démarche, mieux vaut être particulièrement attentif à la manière d’amortir l’investissement engagé en tenant compte des coûts de revient, de fonctionnement et de la durée de vie du matériel. Entre trente ans pour un tramway et quinze ans pour un BHNS, la différence est importante”, tient à préciser Jean-Maxime Rilacher, directeur général d’Egis Conseil. En parallèle, d’autres aspects, comme la constitution d’une équipe dédiée ou la définition d’une politique de communication pertinente, doivent également entrer en ligne de compte. “La phase de travaux est relativement délicate pour les élus qui doivent parvenir à faire accepter le projet aux riverains y compris lors de cette étape incommodante. Il est donc important de bien les informer”, confie Vincent de Santis, directeur des études au sein d’Egis Conseil.
