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Orléans se pare d’une 2e ligne de tramway

Inauguration Vendredi 29 juin, sur fond de grève des conducteurs, la deuxième ligne de tramway d’Orléans était prête pour accueillir les 22 000 passagers quotidiennement attendus. La capitale de la région Centre est ainsi la première agglomération de moins de 300 000 habitants de France à disposer d’une telle offre de transport urbain.

DIX ANS après le lancement des travaux de la première diagonale, Orléans a inauguré le vendredi 29 juin sa deuxième ligne de tramway qui desservira cinq communes, six parcs relais de stationnement, sur un parcours total de 11,3 km. Alimenté uniquement par énergie électrique, ce tramway, qui ne rejette donc aucun gaz toxique, offre chaque jour à 22 000 passagers une alternative à la voiture individuelle. Cette ligne, qui part toutes les six minutes de la Chapelle-Saint-Mesmin (à l’ouest) pour desservir Saint-Jean-de-Braye (à l’est) – en huit stations –, coupant la ligne A, place de Gaulle à Orléans au cœur de la ville historique, concernera directement 59 000 habitants, soit 20 % de la population de l’agglomération orléanaise. Depuis le début du mois de juin, les techniciens ont passé au crible tous les derniers réglages. “Nous avons vérifié que les feux sont bien coordonnés, on fait les derniers essais avec les pompiers, on simule des sorties de piétons par exemple et on achève les derniers aménagements urbains”, explique Jean-Pierre Lambert, chargé du projet. Tous les vendredis matin, depuis dix-huit mois, Charles-Éric Lemaignen (UMP), président de la communauté d’agglomération Orléans Val de Loire, et vice-président du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), pour lequel il a pris la tête de la commission financement-tarification, réunit tous les acteurs et le maître d’œuvre pour s’assurer que les délais des travaux seront tenus au cordeau. Car, rappelle-t-il, “il s’agit d’un chantier complexe, très important pour l’agglo et lourd financièrement.

Contrairement à la première ligne qui a suscité diverses polémiques avant son lancement il y a douze ans, cette mise en circulation est unanimement attendue. “Les Orléanais se sont emparés de leur tram. Ils sont fiers de cette deuxième ligne qui vient embellir la ville”, analyse un journaliste local. Le président de l’agglomération orléanaise assure que pour bien faire, les élus locaux ont “pris en compte l’histoire de ce réseau.” Autour du maire d’Orléans, Serge Grouard, l’équipe municipale et les cinq communes concernées par ce projet ont donc décidé de “tout remettre à plat en 2001”, ce qui a débouché sur une longue période de concertation de trois ans, découpée en cinq phases et une réunion publique. D’après le président de l’agglomération, “90 % des demandes des usagers et des riverains ont été entendues par nos services”, en accord avec Keolis, le nouveau délégataire du service pour l’exploitation du réseau de transport urbain, qui vient de succéder à Transdev. Ils se sont aussi inspirés de la méthode de concertation employée par l’agglomération rennaise. À Orléans, la nécessité de construire une seconde ligne de tramway sur fer s’est imposée d’elle-même “par souci de cohérence avec la première ligne et en réponse aux besoins de transport des zones denses de l’agglo”, poursuit-il. Le consensus politique a sans aucun doute été facilité par l’ambition urbanistique de la ville, qui a profité de cette aubaine pour redonner son lustre d’antan au centre-ville historique. Dans le sillage du chantier du tram, les travaux de restauration des façades ou des espaces publics ont poussé comme des champignons. Autour du tracé, les dallages – notamment entre les stations Madeleine et Halmagrand ou dans les rues des Carmes et Théophile Chollet – sur les trottoirs ont été recouverts d’une pierre calcaire qui se marie harmonieusement avec les charmants pavés des quartiers médiévaux.

Une œuvre urbanistique

Le tramway a modifié l’esthétique de la ville sur le tracé”, se félicite Charles-Éric Lemaignen. L’accent a été mis sur la mise en valeur d’une végétation luxuriante tout au long du tracé. Ainsi, plusieurs milliers d’arbres, de 80 essences différentes, ont été plantés le long de cette plate-forme, engazonnée sur 7,3 kilomètres. Et le parc relais Rol-Tanguy jouit d’une splendide toiture végétalisée de plus 5 000 m2.

Pour cette nouvelle ligne, l’investissement consenti par l’agglomération, soutenue par la région, l’État et des fonds européens atteint 395 millions d’euros (en valeur de 2012 soit 315 millions en valeur de 2006) pour les 12 km de chantier (dont 90 % en site propre), la construction du centre de maintenance, les aménagements urbains ou les parcs relais. À l’agglomération, les élus assument cette “politique volontariste” induisant un “coût relativement élevé au kilomètre”. Contrairement à Tours qui a fait intervenir Daniel Buren pour signer le design extérieur et intérieur en lien avec les équipes d’Alstom, les nouvelles rames ressemblent à celles de la première ligne avec une même couleur “sable de Loire”. Sa silhouette a néanmoins été modernisée. C’est à l’intérieur que les efforts se sont surtout portés. “Nous avons fait un clin d’œil à la Cosmetic Valley, le pôle de compétences régionales des sciences de la beauté et du bien-être de Chartres en faisant appel à Olivier Echaudemaison de Guerlain qui nous a proposé des ambiances trendy et natural répondant à toutes nos attentes”, raconte le vice-président du Gart, qui appelle les constructeurs et les donneurs d’ordre à plus de sobriété dans le choix de leurs rames dont les coûts sont “devenus hors d’échelle”. Le choix de villes comme Brest et Dijon qui ont opté pour des rames communes va “dans le bon sens” puisque les collectivités locales “n’ont plus les moyens d’investir dans des Rolls au prix des Rolls”, poursuit Charles-Éric Lemaignen.

Afin de limiter les nuisances sonores, le maître d’œuvre a opté pour des matériaux isolants et des systèmes antivibratiles. Keolis, l’exploitant du réseau TAO, récupérera l’énergie du freinage principalement pour le chauffage et la climatisation des rames. Ce qui place cette seconde ligne de tramway parmi les plus modernes de France. Cette inauguration précède en outre une réorganisation du réseau de bus. Dans la nouvelle délégation de service public (DSP), la place des modes de transport doux a été accrue. L’offre de location longue durée de vélo a été renforcée, en complément du dispositif de vélo en libre-service. Outre ce chantier, sept kilomètres de pistes cyclables ont été construits. Selon Charles-Éric Lemaignen, cette restructuration “ambitieuse” répond à “une vision plus globale” de la problématique des transports urbains. Aussi, assure-t-il, “le tramway, aussi beau soit-il, ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt”.

En chiffres

59 000 habitants de cinq communes de l’agglomération Orléans Val de Loire directement desservis

25 stations sur 11,3 kilomètres

480 mètres entre deux stations

6 parcs relais (1 140 places de parking et 144 emplacements vélos)

6,7 kilomètres de pistes cyclables

quarante-cinq minutes de parcours à une vitesse de 15 à 20 km/h

Un tramway toutes les six minutes de 5 h 00 à 00 h 00

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Auteur

  • Xavier Renard
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