Réglementation Ça y est, ça roule! Depuis le 1er octobre, tous les véhicules neufs sont équipés de la toute dernière génération de chronotachygraphes numériques conformes au règlement européen no 1266/2009.
Ces changements touchent la protection du système mais aussi l’intégration de fonctions innovantes, idéales pour faciliter la vie des conducteurs et des exploitants.
LE chronotachygraphe poursuit sa mue. Introduit en 2005, il a connu diverses mises à jour dont la dernière remonte au 1er octobre 2011. On retiendra surtout depuis l’an dernier la fin de la “minute indivisible” qui avait tant contribué à irriter l’ensemble de la profession. C’est depuis le 1er octobre que l’application du règlement européen no 1266/2009 entraîne le montage de capteurs renforcés pour éviter tout brouillage par aimant passif. Dorénavant, le boîtier de chronotachygraphe exploite deux sources différentes pour corréler les informations relatives au déplacement du véhicule: en plus du capteur vitesse déjà connu, il recourt à un signal supplémentaire appelé IMS (Independant motion signal ou signal indépendant de mouvement). Un changement qui induit des modifications sur le réseau multiplexé de bord. Le constructeur du véhicule peut prendre cette seconde information via les capteurs ou la centrale ABS, la position des rapports de boîte de vitesses associée au régime moteur, un accéléromètre, par exemple celui de l’ESP, voire un GPS. Dans ce dernier cas, il y a lieu de signaler des problèmes de cohérence d’informations dans le cas de ferroutage ou de transport maritime voire lors de la circulation sous les tunnels. Avec le DTCO 2.0, VDO Continental a prévu une communication DSRC pour le Toll Collect tel qu’il est pratiqué en Allemagne fédérale. À terme, le boîtier pourra centraliser différentes données, éventuellement les corréler et donc éviter la prolifération de terminaux à bord.
Autre changement majeur avec l’échéance du 1er octobre: les données légales peuvent être téléchargées automatiquement et à distance, même lorsque le véhicule est arrêté contact coupé. Fini la galère des transferts manuels avec la carte entreprise. Dorénavant, via les prestations offertes sur abonnement par les équipementiers, on peut télécharger les données métrologiques à distance avec une seule carte entreprise. Toujours pour améliorer l’ergonomie, VDO propose l’option SmartLink. Il s’agit d’une clé Bluetooth à brancher sur le chronotachygraphe. Sa portée est de 10 mètres et permet d’afficher, via une application pour SmartPhone, les données et les commandes du chronotachygraphe. Le conducteur peut ainsi agir depuis l’extérieur du véhicule ou sa couchette sur les commandes du terminal. Pratique si l’on a oublié de corriger les tâches au moment de quitter le poste de conduite.
Nombreux sont les exploitants à avoir pointé du doigt la complexité et les coûts induits par le chronotachygraphe numérique lors de son introduction sur le marché. Mais, au fil du temps, les équipementiers ont développé des offres de services qui ont transformé la "corvée" en outil d’aide à l’exploitation. Et cette tendance s’accélère singulièrement depuis peu: VDO propose en rechange le DTCO® 2.0a avec la fonction "VDO Counter": le chronotachygraphe devient un véritable ordinateur de bord capable d’informer en temps réel le conducteur sur ses temps de travail, de conduite, les périodes de repos accomplies (repos journaliers, hebdomadaires, sur quinze jours). Plus fort encore: il informe à l’avance le temps restant disponible en conduite, ainsi que le temps de conduite "potentiel" au prorata du repos effectué.
Autres fonctions ajoutées à l’occasion du passage aux nouvelles normes: le VDO Parking Space Management. En partant du chronotachygraphe VDO DTCO® 2.0a auquel on ajoute la balise GPS VDO GeoLoc et l’application pour SmartPhone, le conducteur peut "anticiper" son rayon d’action avec le temps restant à conduire. Le dispositif pouvant même localiser les parkings à l’avance (mais, hélas, sans connaître les disponibilités de place!). Le VDO Parking Space Management est prévu pour une commercialisation en France à partir du second trimestre 2013.
Si VDO et Stoneridge continuent de livrer les terminaux en première monte et en rechange, ce n’est pas le cas d’Actia qui a abandonné cette année la fabrication des chronotachygraphes pour se concentrer sur la livraison des sytèmes de téléchargement des données. La firme toulousaine travaille avec d’autres équipementiers pour associer le transfert des données liées à la réglementation sociale européenne avec d’autres informations légales… Cela dit, il existe toujours une troisième alternative avec la société Efkon et son boîtier Efas 4 représenté en France par la société FlipElec et son réseau. Ce terminal revendique une grande rapidité de traitement à l’insertion ou à l’éjection de la carte.
Sa maintenance est considérablement simplifiée: l’imprimante est un module complet, facile à échanger en cas de panne et, surtout, cela permet de récupérer une carte coincée sans mise en sécurité de l’appareil!
Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle maladie mais d’un piège potentiel dû à l’utilisation d’une seconde source de donnée "déplacement" rendue obligatoire pour les véhicules livrés depuis le 1er octobre 2012. Cette deuxième information IMS peut éventuellement exploiter les données d’une balise GPS. C’est là que l’affaire se complique: si les données "déplacement" ne coïncident pas, le chronotachygraphe enregistre alors automatiquement un code défaut. Code qui pourrait laisser croire qu’il y a eu tentative de fraude! Or, un tel cas de figure peut se produire naturellement lors d’une opération de ferroutage ou lors d’un voyage en bateau. Dans ce cas, la vitesse "capteur" est nulle mais la balise GPS enregistre un mouvement. Pour "justifier" cette alarme sur les véhicules où la seconde source IMS est issue d’une balise GPS, il est impératif d’activer l’affichage "ferroutage/ferry" lorsque le conducteur effectue son temps de pause dans un tel contexte, même lorsque le véhicule n’est pas déplacé pour les opérations d’embarquement/ débarquement!
