Audiovidéo À l’image des particuliers dans l’univers de la télévision, il est difficile de faire son choix face à l’offre abondante des équipementiers en matière de vidéo à bord. Voici quelques repères pour y voir plus clair côté moniteurs.
À PROPOS des tendances du marché, Pascal Ballais, président de Prestige Equipement, note qu’il “y a une demande de plus en plus forte en faveur des écrans à déploiement manuel. Cela pour des raisons évidentes de prix mais aussi de fiabilité, en particulier sur les marchés d’exportation.” Ce choix prudent pourra aussi se justifier dans le cas d’une exploitation avec le transport d’enfants…
Autre tendance: la réduction du poids. Comme chez les selliers, les écrans vidéos doivent se soumettre à une cure d’amaigrissement pour compenser la prise de masse des véhicules eux-mêmes du fait des normes réglementaires de sécurité et d’antipollution. Le poids est également un sujet sensible pour le montage dans les minicars ou minibus dont les pavillons ne sont pas prévus au départ pour de telles charges. Un écran plus léger peut dispenser du montage de renforts et traverses par l’aménageur ou le carrossier.
La taille des écrans augmente également mais tous les équipementiers ne sont pas logés ici à la même enseigne. Le record actuel est détenu sur le marché français par Prestige Equipement avec son écran de 21,5 pouces – soit 55 cm – (d’ailleurs référencé en première monte chez VDL). Plus encore que la taille même des écrans, c’est le rapport encombrement surface d’écran qui évolue, une demande des constructeurs… et des passagers. Pascal Ballais, de Prestige Equipement, confirme cette tendance relativement récente: “En effet, dans un minimum de place, vous bénéficiez d’une surface d’écran optimale. Tout en conservant un poids maîtrisé. En termes de style et de finesse, la référence est Apple et nous cherchons autant que possible à transposer leurs codes à l’univers du transport de personnes.”
Pascal Ballais donne quelques idées pour éviter les plus grosses erreurs en matière de choix d’équipement de diffusion vidéo: “La première question à se poser concerne le budget: quelle est l’enveloppe dont on dispose et pour quoi faire? S’agit-il d’un véhicule urbain? D’un autocar de ligne ou de grand tourisme? En fonction de cela, on orientera le choix vers des écrans fixes ou motorisés, voire à déploiement manuel si l’enveloppe financière est une contrainte.”
Sans oublier le choix même du véhicule qui a un impact bien réel sur le matériel embarqué. “Si toute la gamme d’écrans Prestige Equipement est compatible 10-30 V, ce n’est pas le cas de tous les matériels proposés sur le marché. Au-delà de la question du voltage se pose aussi la question du pavillon lui-même. Pour les minicars à capucines rapportées, la charge que l’on peut faire supporter en hauteur est très limitée. Il en est de même sur certains porte-bagages et voussoirs. La masse de l’écran doit se calculer avec son support! Autant de points à surveiller de près lors de l’établissement du devis et de la commande. Sans compter les spécificités de quelques véhicules qui requièrent un très grand angle d’ouverture d’écran pour garantir une bonne lisibilité pour les passagers”, poursuit Pascal Ballais.
Autre aspect lié aux capacités et nombre d’écrans: l’espace dont on dispose à bord. “Il faut mettre en correspondance le budget, le nombre d’écrans que l’on souhaite installer et les contraintes d’encombrement, tout particulièrement à hauteur de la porte médiane.”
Les véhicules anciens dotés de tubes cathodiques peuvent goûter au charme de la vidéo avec écrans Led, en seconde monte ou en rechange, moyennant quelques précautions. “Les écrans à tubes cathodiques pesaient lourd, donc le souci du support et de sa rigidité ne se pose pas. En revanche, grâce aux écrans rabattables manuels à Led de chez Prestige, acceptant la dalle en position fermée, cela nous permet de masquer d’une manière efficace et professionnelle l’ancien emplacement d’origine du tube cathodique”, poursuit Pascal Ballais.
En matière de rétrofit, le choix des nuances de teintes pour les écrans vidéos et leurs supports prend ici toute son importance. “C’est pour cette raison que chez Prestige Equipement plusieurs couleurs sont proposées dans notre catalogue de références afin d’obtenir un résultat final aussi réussi que possible”, détaille Pascal Ballais.
Dernier détail évoqué par Pascal Ballais, celui de l’après-vente: “L’idéal est de ne pas avoir de connectique sur l’écran lui-même (le châssis, ndlr) et d’avoir le moins de câbles et prises possibles afin d’éviter les faux contacts dus aux vibrations de l’autocar ou de l’autobus.” Dans le même ordre d’idées, un écran doté en série d’entrée et sorties vidéos permet de relier directement un deuxième écran au premier sans aller tirer les câbles de signal jusqu’au lecteur DVD ou sans avoir recours à un amplificateur intermédiaire, là encore source de surcoûts et de complexité préjudiciable à la facilité de maintenance.
Bref, l’option entrée/sortie vidéo avec amplificateur interne est vraiment conseillée lorsqu’il y a plus d’un moniteur à bord. “Le retrofit est plus facile et on réduit d’autant le nombre de câbles à tirer, soit autant de sources potentielles de pannes en moins”, résume Pascal Ballais.
L’amplificateur vidéo interne en entrée-sortie vidéo permet la connexion d’un ou de plusieurs écrans. Cela évite les problématiques de faiblesse de signal vidéo en ligne, c’est-à-dire les pertes ou scintillements de couleur sur les écrans les plus éloignés, se trouvant essentiellement à l’arrière des véhicules, et évitant le positionnement d’un amplificateur externe complémentaire. Pascal Ballais ajoute que parmi “les critères pertinents dans la sélection de matériel, il convient de s’assurer de la présence du filtrage des alimentations intégrées aux écrans. Cela assure l’antiparasitage vis-à-vis des variations de tension fournies par les alternateurs du véhicule, d’ou une très bonne stabilité d’image.”
Fidèle à la tradition Prestige Équipement, Pascal Ballais rappelle également qu’il est prudent de penser à l’évolutivité future des équipements: tant qu’à investir, autant penser dès le départ aux systèmes avec lectures de cartes SD, clés USB ou port VGA permettant de relier les écrans vidéos de l’autobus ou de l’autocar à un ordinateur. Ces diverses entrées restent disponibles en option sur l’ensemble de la gamme d’écrans Prestige.
Ce point devient de plus en plus apprécié pour les véhicules Vip, ainsi que pour le tourisme et le grand tourisme standard.
Pour les véhicules dotés d’aménagements spéciaux (visites touristiques, Vip, etc.), Prestige Equipement propose d’ores et déjà un écran vidéo avec une prédisposition de diffusion du son via une cellule infrarouge, ce qui évite le fastidieux usage de casques filaires.
La technologie Led, directement dérivée de celle des téléviseurs, a l’avantage de mieux vieillir dans le temps que celle à cristaux liquides. Le contraste couleur est bien meilleur. Dans le cas de Prestige Equipement, un réglage des couleurs via une cellule intégrée aux écrans capte automatiquement la luminosité extérieure et ajuste le contraste de manière optimale en roulant. Actia propose des écrans à technologie Led en 15″ fixe ou motorisé et Bosch des écrans 19″ fixes ou motorisés. Prestige Equipement tient le record actuel avec un écran de 21,5″ (soit 55 cm d’écran!) dans sa gamme.
Ecran encastré ou pas? Tout dépend du cas de figure: s’agit-il d’un remplacement de matériel préexistant ou de l’installation ex nihilo. L’avantage des écrans non-encastrés c’est qu’ils ne nécessitent aucun aménagement spécifique, et sont donc très simplement interchangeables. Ils dispensent ainsi du montage d’enjoliveurs “cache-misère”.
Les écrans motorisés sont plus coûteux mais offrent l’avantage d’être plus faciles à vivre au quotidien, en particulier dans le domaine du tourisme. Veillez bien à ce qu’ils soient équipés de sécurité antipincement et qu’ils soient capables de détecter les usages “abusifs” pour éviter de griller les moteurs à cause de mauvais plaisantins (par exemple, avec une sécurité dotée d’un procédé autorisant trois erreurs, puis entraînant ensuite la désactivation du moteur). Dans ce cas de figure, bien s’assurer aussi que la réinitialisation de l’écran et de son système de déploiement puisse se faire par le conducteur sans avoir recours à un quelconque service d’assistance.
Les réglages contraste/couleur/lumière par télécommande, sans bouton d’accès sur l’écran, évitent les mauvaises manipulations par les passagers. Pour les carrossiers ou les aménageurs, il est important de vérifier les angles d’ouvertures des écrans motorisés ou à déploiement manuel. En effet, en fonction du profil de pavillon (Indcar Mago2, Irizar PB, etc.), il faut parfois avoir recours à des angles d’ouverture très grands. Des angles de déploiement programmables et personnalisables deviennent pertinents (option “mémoire de position”). Les supports motorisés acceptant le logement de l’écran de type “tout-en-un” permettent également de gagner de l’espace. Cela est particulièrement vrai pour les minibus. S’assurer alors que ces matériels existent en 12 V.
Le choix de la priorité d’ouverture – par signal DVD, alimentation du système ou télécommande – facilite la vie du conducteur en le déchargeant d’une partie des manipulations. La carte SD est un plus en grand tourisme vis-à-vis des clients.
Tout dépend de l’implantation à bord: les 5″, 7″ et 8″ sont plutôt adaptés au montage en dossiers de sièges. Les 10″ et 12″ conviennent mieux au montage sur planche de bord. Au-delà (15, 17, 18.5, 19, 21.5, 23, 26″ jusqu’à 32″), le montage est plutôt adapté au pavillon. Attention, pour une bonne lisibilité, l’idéal est d’avoir deux écrans d’au moins 15’’ côté passagers. Si le montage d’un ou de deux écrans à hauteur des portes médianes est impossible, il faut alors viser très grand (21,5″ et plus) pour s’assurer que l’écran soit aisément lisible depuis toutes les rangées de sièges.