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La voiture, souci moteur du Bas-Rhin

Mobilité Le Grand Contournement Ouest (GCO) de Strasbourg a largement monopolisé les débats de la première "conférence des territoires" organisée début octobre par le conseil général du Bas-Rhin sur le thème des transports et des déplacements.

STRASBOURG, ville des routes, porte aujourd’hui bien mal son nom. Ses accès sont saturés et sur l’axe nord-sud alsacien (A35-A4), les heures perdues dans les bouchons ne se comptent plus, particulièrement dans la traversée de la capitale alsacienne. Le Grand Contournement Ouest (GCO) était censé y remédier, mais la décision du gouvernement Ayrault d’abandonner le projet met tous les acteurs locaux face aux défis de la congestion automobile.

La réunion organisée par le conseil général a largement mobilisé les élus, les organismes consulaires et autres entrepreneurs partisans du GCO. Objectif: demander la relance du projet, tant que sa déclaration d’utilité publique reste valide. L’occasion aussi d’engager un rapport de force droite gauche en l’absence du maire de Strasbourg et du président de la communauté urbaine (tous deux socialistes) qui n’a pas permis au débat de prendre de l’ampleur.

Le représentant d’Alsace Nature a défendu le point de vue de l’association qui dénonce le trafic pendulaire (lié à l’étalement urbain) et l’autosolisme comme facteurs aggravants des bouchons. Il invite à “agir à la source des flux pendulaires sans diaboliser personne.” Le président de la Chambre régionale d’agriculture a, quant à lui, logiquement mis le doigt sur la dilapidation des bonnes terres agricoles pour construire autoroute, parkings, péage et autres infrastructures, tout en s’affirmant comme “un défenseur de la fluidité du trafic” et “un partenaire avec qui on peut discuter.

La quête de bonnes pratiques

Jean-Louis Hoerlé, président de la Chambre régionale de commerce, souligne qu’ “un territoire qui n’est pas irrigué est un territoire qui meurt”, invitant tous les interlocuteurs à rechercher ensemble la meilleure articulation possible pour l’ensemble des moyens de transport, tandis que Guy-Dominique Kennel, président UMP du conseil général, note l’impact négatif de l’arrêt du GCO sur la cohérence globale des projets routiers qui lui sont associés. Piètre consolation, Raymond Woessner, professeur de géographie à la Sorbonne, note qu’ “on est face à un mur, partout en Europe. Je ne connais personne qui a la solution.” Selon lui, “une première approche consisterait à optimiser l’intermodalité rail-route et à réduire le nombre d’autorités organisatrices (AO, ndlr).” Et de citer l’organisation exemplaire mise en place dans le massif de la Forêt-Noire avec une autorité organisatrice de transport (AOT) unique dont l’Alsace pourrait s’inspirer. En dépit du rôle de laboratoire souvent dévolu à l’Alsace, elle compte neuf AOT et son projet de titre de transport unique ne progresse guère en attendant de résoudre la question de la création d’un conseil d’Alsace réunissant le conseil régional et les deux conseils généraux que Guy-Dominique Kennel a encore une fois appelés de ses vœux.

Alfred Becker, vice-président du conseil général du Bas-Rhin, souligne que “chaque mode de transport a sa pertinence. Ne jouons pas un mode contre l’autre, mais leur complémentarité active. Il faut sortir du procès facile de la route et engager des alternatives crédibles et attrayantes chaque fois que c’est possible, comme le futur Transport en site propre ouest (TSPO, ndlr) avec ses bus à haut niveau de service, porté par le conseil général.” Au nom de la FNTV (Fédération nationale des transports de voyageurs), Paul Royer a abondé en ce sens, soulignant le poids et la pertinence de l’autocar pour irriguer finement le territoire: “Le tout train n’est pas pertinent. Sur certains axes et à certaines heures, l’autocar offre une alternative.

À propos de la taxation des camions qui participent à la saturation du réseau routier alsacien et particulièrement l’A35 pour échapper à la Maut, la taxe allemande sur les poids lourds, Michel Chalot de l’Union nationale des transports d’Alsace, a confirmé qu’ “elle devrait s’appliquer dès le 20 avril 2013 en Alsace, mais qu’elle ne fera pas passer un seul camion de l’autre côté du Rhin.” Lors d’une ultime sortie, Philippe Richert a souligné l’engagement de la région en faveur du train qui représente 35 % de son budget et défendu bec et ongles le GCO: “Les tours de table ont été faits. Il y a des gens qui ne sont pas d’accord avec les conclusions et qui veulent le refaire jusqu’à ce qu’on leur donne raison.

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Auteur

  • Conrad Freeling
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